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Loin de la communication un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefs passés dans notre rubrique (“Interviews“).

Il y a toujours le petit détail qui nous fait plonger chaque jour davantage en immersion dans le monde de la MotoGP…

Comme à notre habitude, nous reportons ici l’intégralité des propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.


Johann Zarco : « Pour moi, il était bon d’avoir la première journée sur le mouillé car cela m’aide à prendre les choses tranquillement, alors que quand vous devez être rapide dès le premier tour sur le sec, vous devez découvrir tellement de choses dans un court laps de temps que vous pouvez être fatigué. C’était donc un avantage pour moi.
Je suis plutôt content car après Misano la confiance était assez basse, et j’ai pu voir que c’était seulement à cause du revêtement de Misano. Ici en Aragon, la piste était bonne sur le mouillé et j’ai été assez compétitif. C’est donc bon pour le team et pour moi, et mon esprit est vraiment concentré sur Aragon et j’ai déjà quelques références. Même si elles ne sont pas bonnes sur le sec, ce sont des références pour la MotoGP et je suis prêt à attaquer demain. »

Avez-vous essayé quelque chose sur la moto ?
« Nous n’avons rien testé car nous devons découvrir pour la première fois la piste, puis nous adapter à la piste et aux conditions, que ce soit pour nous-même ou pour la moto. Donc rien de particulier sur la moto, nous l’avons juste laissée simple. »

Après cette journée sous la pluie, le temps sur le sec demain sera-t-il suffisant pour être prêt pour la course ?

« Hummm, j’espère que ce sera assez, oui. Car il semble que les Yamaha fonctionnent bien ici. Je pense que je peux rapidement être dans le rythme. La façon dont j’ai pris les références de la piste, et ce genre de première journée peut être un avantage pour nous. »

Il pleut beaucoup cette année, et cela peut vous aider…

« Oui, je ne me souviens plus où c’était mais j’ai déjà eu cette expérience de partir doucement, et que cela me fasse mieux sentir pour le dimanche. »

Quelle est l’adhérence de cette piste sur le mouillé ?

« Je pense qu’elle n’est pas aussi bonne qu’en République tchèque où elle était vraiment extraordinaire. Aujourd’hui, nous n’avons pas eu énormément d’eau sur la piste et l’adhérence était normale comparée à Misano où, pour moi, elle était trop faible. Pour Petrucci et pour Marc, elle était suffisante car je pense qu’ils avaient bien réglé leur moto et avaient trouvé de meilleures solutions que nous. Pour nous, les réglages normaux pour la pluie fonctionnent ici, et c’est bien. »

Avez-vous roulé avec Valentino à un moment donné ?

« Non. J’ai juste démarré la séance ce matin derrière lui alors que nous étions en slicks, mais il a commencé à pleuvoir et il était préférable de rentrer au box. Donc non, je ne l’ai pas suivi. »

Tu dis que tu as de bonnes références sur le mouillé, mais comment peut-on les transposer pour le sec ?

« Vraiment, pour prendre des repères si précis, on va dire que c’est un peu de l’analyse vidéo, mais le fait d’avoir roulé sur la piste, même quand c’est mouillé, le cerveau se programme. Et c’est surtout ça : il faut programmer sa tête au circuit, à la MotoGP, les sensations, le poids, la vitesse, etc. Parce qu’on a beau regarder à la télé avant, là, je peux mieux appréhender la vitesse, et c’est là l’avantage. C’est pour ça que je suis ravi d’avoir roulé avec des conditions humides et d’avoir été aussi compétitif. Parce que si je suis sur le mouillé à trois secondes des temps, là, il y a un problème. Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. Demain, ça permettra de ne pas se prendre la tête avec les pneus, car finalement on a économisé des pneus aujourd’hui. Et quand on ne se prend pas la tête avec les pneus, je peux vraiment rouler avec l’esprit beaucoup plus libre, et donc faire un meilleur travail, d’être plus performant. »

Ça, ce sont les avantages d’avoir eu deux séances sur le mouillé, mais tu auras moins de temps pour travailler sur le sec et choisir tes pneus…

« Ça ne m’inquiète pas ! On verra demain mais, sur le papier, on se dirige plus vers du soft et, si vraiment on est limite, on passera un cran au-dessus, donc le médium. Non, ça ne m’inquiète pas parce que, sauf si on a vraiment un gros problème demain et que je ne me sens pas à l’aise, en général soit on prend le bon wagon, soit on ne le prend pas. Et si on ne le prend pas, même dès le vendredi, on a beau changer après la moto dans tous les sens, on ne trouve pas la solution. Donc je pars avec une attitude positive ; ça partira bien demain, on prendra le bon wagon et tiendra le cap jusqu’à la course. »

En début de saison on a un peu accusé ton choix de mettre des soft d’être la raison des difficultés en fin de course. Mais Vinales s’y ait mis aussi, et on voit que ça marche maintenant…

« En début d’année, en connaissant moins de choses, je me suis davantage basé sur le feeling, et je n’avais le feeling presque seulement avec les pneus soft. En les prenant, j’étais donc assuré d’avoir du feeling, d’être bien en course et de m’accrocher aux premiers pour apprendre des choses. Finalement, ça m’apportait des bons résultats. Après la mi-saison, après avoir voulu calculer un peu plus, ça n’a pas été si simple car finalement je n’ai pas été beaucoup plus performant en course. C’est vraiment le signe qu’à un moment, se prendre la tête fait perdre du temps. Pour ce week-end, on verra. Peut-être que Michelin a aussi un peu évolué ou que le caractère des pneus a un peu changé. À Silverstone, il n’y avait pas besoin de se prendre la tête puisqu’il y avait tous les pneus sur le podium. Ce sont des choses qui font réfléchir. »

En MotoGP, Aragon c’est un circuit sympa ?

« Oui, c’est cool. La ligne droite est moins longue qu’avant (rires) et c’est un circuit où il y a beaucoup de grip. Márquez y est très fort parce que, justement, on peut beaucoup avoir confiance dans le train avant. Quand on arrive à jouer avec ça dans des virages où on est quand même plus de 250 ou 260, ça crée une adrénaline qui est excellente. »

Quand on monte sur les vibreurs, ça tient ?

« Je n’en ai pas touché un. Je n’ai pas voulu le tenter sous la pluie et je ne pense pas qu’ils tiennent. »

Tu étais en avance au premier partiel. Que t’a-t-il manqué au deuxième ?

« Toute la journée, j’ai été bien sur le premier partiel. Qu’est-ce qu’il manque sur le deuxième, le troisième, voire même le quatrième ? Le dernier virage est délicat… Je ne sais pas vraiment mais peut-être toujours cette motricité a trouver car, surtout avec le pneu pluie, quand il commence à s’user ou à monter en température, ça devient dur à contrôler. Faire le bon tour au bon moment, c’est peut-être ça qui fait la différence et les 5 dixièmes. »

Demain matin, la FP3 est annoncée sur le sec…

« Oui, le but est de se qualifier, d’être toujours dans les 10. Ça permet de souffler et de se préparer pour la Q2. Mais ça va aller. »

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