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Lors de la conférence de presse pré-événement du Grand Prix d’Aragon qui comprenait également Marc Márquez, Andrea Dovizioso, Maverick Vinales, Danilo Petrucci, Alex Rins et Xavier Siméon, Valentino Rossi a répondu aux nombreuses questions des journalistes.

Comme à notre habitude, nous reportons ici ses propos, en intégralité et sans aucune déformation journalistique.


Valentino Rossi : « avant tout, je suis heureux d’essayer. J’ai besoin de comprendre le feeling avec une MotoGP car c’est un peu différent. De façon générale, je me sens plutôt bien et, heureusement, je n’ai pas trop de douleur. Cela va de mieux en mieux chaque jour. J’ai essayé pendant quelques tours à Misano et, bien sûr, j’ai un peu souffert mais j’ai pu piloter. Nous attendons donc demain et nous essaierons de comprendre s’il est possible de piloter la moto à un bon niveau. Cette course est également très importante pour progresser avant les prochaines courses et essayer de revenir à un bon niveau plus tôt. Nous avons également besoin de voir comment se comportera la jambe entre vendredi et dimanche. Nous espérons que la météo sera bonne, et nous verrons demain, sur la moto. »

Certains disent que vous êtes fou de revenir si vite…

« Je pense qu’à chaque fois, c’est différent. Cela dépend beaucoup du type de fracture, et j’ai également eu de la chance de prendre un très bon docteur pour mon opération, et celle-ci s’est bien passée. Bien sûr, dans mon esprit, au début il s’agissait davantage de Motegi. Mais jour après jour, cela s’est beaucoup amélioré et j’ai travaillé très dur pour avoir un bon niveau de puissance et moins de douleur. Je pense qu’il est important de remonter sur la moto aussi vite que possible et de ne pas rester une autre course à la maison, car après, j’aurais moins besoin de temps pour revenir à un bon niveau. Donc j’essaierai. »

Vous avez fait des essais à Misano. Où avez-vous le plus souffert ? Et revenez-vous plus tôt car vous pensez toujours au championnat ?

« Bien sûr, quand je pilote une moto, je ressens de la douleur là où j’ai eu ma fracture. Donc au tibia, plutôt en bas, et au péroné, plus en hauteur. Je souffre un peu lors des changements de direction, et bien sûr, je ne suis pas aussi rapide sur la moto que quand je suis au maximum. Et je souffre un peu plus dans les virages à droite. Mais cela va de mieux en mieux chaque jour, et j’espère que la jambe s’améliorera tout au long du week-end en faisant des kilomètres, et que je serai plus à l’aise dans cette position.
Et, non, ce n’est pas pour le championnat. Je veux dire que je pense que tout est ouvert, mais plus particulièrement pour les trois premiers. Donc ce n’est pas pour cela, mais parce que je veux revenir à une meilleure forme aussi tôt que possible, et je pense que c’est la meilleure façon pour cela. »

Comment est-ce possible de faire cela à 38 ans et avec 9 titres ?

« (Rires). Malheureusement, le nombre de titres n’aide pas ou n’empire pas quand vous êtes blessé. Sincèrement, concernant l’âge, cela dépend beaucoup du type de fracture et de votre motivation. Je voulais être ici et j’ai beaucoup souffert de ne pas être à Misano. Il est très important d’essayer être concentré et d’avoir une bonne équipe et une bonne aide pour faire les bonnes choses. Et également la motivation de remonter aussi vite que possible sur la moto. »

Quelles sont les parts de votre traitement et de votre mental qui vous ont permis d’être ici ? Et quelle est votre condition actuelle ?

« Avant tout, pour ce genre de fracture, ils mettent juste un clou dans le tibia. C’est également le cas pour les personnes normales et pas seulement pour les pilotes. Donc les personnes normales sont également en mesure de beaucoup réduire le temps pour guérir. Il est très important que l’opération se passe bien et je me suis bien mieux senti que par rapport à il y a sept ans. Car la fracture était différente, mais également car la médecine a beaucoup progressé. Je me souviens qu’en 2010, après l’opération, j’ai passé cinq ou six jours très difficiles. Cette fois, dès le lendemain, j’ai pu rentrer chez moi, donc je pense que la médecine a beaucoup progressé. Et vous savez, la motivation est très importante dans ce cas. Moi, comme tous les autres garçons, je veux revenir dès que possible car c’est ce que nous aimons et ce que nous voulons faire. Je pense que cela fait aussi une différence pour raccourcir le temps.
Quant à ma condition, c’est à vous de décider (rires). »

Vous avez dû passer un test médical ici, comment cela s’est-il passé ? Étiez-vous inquiet à ce sujet ?

« J’étais assez positif concernant ce test car j’étais dans une condition bien pire la dernière fois au Sachsenring. Aujourd’hui, je suis capable de marcher sans la béquille. Le poids que vous pouvez mettre sur la jambe est très important, et c’est déjà plutôt bien pour moi. Ils testent tout, la mobilité de la hanche et du genou, ainsi que l’état visuel de la jambe, si elle a une bonne couleur, mais c’était assez facile. »

Quand avez-vous commencé à penser que vous pourriez être en Aragon ?

« Dès les premiers jours, j’ai compris que je souffrais beaucoup moins, comparé à la dernière fois, donc j’ai pensé que le temps serait plus court. Mais la première semaine a tout de même été difficile. Mais après 10 jours, cela a commencé à beaucoup s’améliorer chaque jour, et j’ai commencé à avoir de bonnes sensations avec ma hanche et ma jambe, donc à penser aussi à Aragon. Je savais que ce serait difficile mais il y avait trois semaines. J’ai aussi parlé avec mes gars, avec mon équipe, et je pense qu’il était très important d’essayer de piloter la moto. Ce sera bien sûr très difficile de finir la course en Aragon mais il est très important de ne pas manquer une autre, également car après, il y a trois semaines avant Motegi. C’est très important pour la dernière partie de saison, également pour comprendre avec précision ce que nous devons faire concernant la jambe pour revenir au top. »

Quels sont vos objectifs pour cette course ? Il y a 10 ans, vous vous étiez battu pour le podium jusqu’au dernier virage est aviez fini quatrième…

« Oui, la dernière fois, cela a été une grosse surprise. J’ai raté le podium dans le dernier virage avec Stoner. Mais c’était également une surprise pour moi. C’est difficile à dire. Maintenant, c’est un peu différent car le niveau est très élevé, mais en particulier même le dernier pilote est à 1,5 seconde de la pole position. Je ne connais pas mon niveau. Je dois le comprendre demain. Avant tout, il est très important d’essayer de s’améliorer jour après jour, aussi bien avec le feeling sur la moto qu’avec la jambe. Et, déjà, faire la course ou finir la course est un bon objectif. Peut-être aussi prendre quelques points. Mais il est très tôt pour le dire et c’est mieux d’en parler demain. »

Demain, aurez-vous deux nouveaux châssis ou seulement un seul ?

« Je pense nous avons les deux mêmes motos cette fois, et ce sera plus facile. »

Avez-vous pu parler avec Van der Mark et que ressent-il ?

« (Rires). Non, je n’ai pas parlé avec Van der Mark, mais vous savez, Yamaha est très proche de moi et Lin (Jarvis) s’est rendu à l’hôpital vendredi, soit un jour après l’opération, puis est venu à ma maison une semaine plus tard. Il m’a toujours suivi et nous étions déjà d’accord. Il m’a dit « nous somme prêts, mais si tu es en mesure de venir, nous sommes heureux ». Donc je pense que Van der Mark, durant ces derniers jours, a compris qu’il serait peut-être difficile de rouler ce week-end (rires). »

Question réseaux sociaux : après votre accident, quels pilotes auriez-vous choisis pour conduire l’ambulance, pratiquer l’opération et faire la nurse ?

« (Rires). Pour faire l’opération, mon frère, car je peux avoir confiance en lui. Pour piloter l’ambulance, Morbidelli, et pour faire la nurse, Bulega, car il a les cheveux longs, donc… (rires). »

Crédit photo : MotoGP.com

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