Cet épisode fait suite au premier volet, paru hier.
19 juillet 2020. Circuit de Jerez, Andalousie.
Alors que le champion du monde en titre vient de chuter en ce
dimanche de course, nul ne se doute de ce que ceci va entraîner.
Hormis un test le weekend suivant, Marc Márquez ne
reviendra plus courir pour défendre son titre. Celui qui ne s’était
jamais blessé depuis son arrivée en MotoGP il y a
de ça sept ans est mis au repos. Seul problème : nul ne sait
quand ce dernier va faire son retour. Comment va t-il
revenir ? Remportera t-il à nouveau le championnat du
monde ? Ensemble, tentons d’étudier son cas à travers
le prisme de l’histoire.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que Márquez est loin d’être un cas
isolé. Beaucoup d’autres pilotes avant lui ont connu des problèmes
graves, parfois à répétition et sont plus ou moins bien revenus.
L’on dénombre quatre catégories. Après s’être penchés sur les deux
dernières hier, étendons-nous désormais sur les deux dernières,
plus heureuses pour l’espagnol.
3° : La blessure permet un retour légèrement
diminué.
Cette catégorie est assez rare, car elle impacte plus souvent les
pilotes du peloton. En règle générale, les champions de la trempe
de Márquez reviennent soit à 100 %, ou soit très difficilement
(voir partie 1). Elle est ici présentée car elle peut impacter le
mental d’un pilote. Le cas de Tito Rabat est
criant.
Blessé à Silverstone en 2018, Esteve ne fut plus
le même après cet événement. L’aspect mental joue énormément et une
fois de plus, c’est tout à fait normal et ne doit pas être diminué.
La probabilité que Marc revienne légèrement diminuée est donc
faible, mais pas inexistante.
Cette altération ne peut durer qu’un temps. C’est une possibilité
envisageable. Álex Rins connut cette sensation
après sa blessure au poignet, perturbant son année rookie (2017).
Ne touchant pas une moto durant deux mois, il gagna peu à peu
confiance et progressa de manière linéaire, jusqu’à son premier
podium l’année suivante. Cette catégorie, sans doute la plus
fréquente, ne s’applique pas tant aux graves blessures. Mais chaque
cas étant unique, elle méritait d’être mentionnée.
4° : La blessure n’impacte aucunement les performances au
retour, et renforce même le mental du pilote. Cette
catégorie est réservée aux grands de ce sport.
Ernst Degner, roi des petites catégories,
fut victime d’un énorme incendie à Suzuka en 1963. Les brûlures extrêmes
nécessitèrent plus de 50 greffes de peau. Ceci ne
déboussola pas l’Est-allemand, qui remporta des courses plus tard
dans sa carrière.
En réalité, on dirait qu’elle a été créée pour Mick
Doohan à lui seul. Victime d’un gravissime accident à
Assen en 1992, ce dernier fut transporté à l’hôpital le plus
proche. La jambe droite est sévèrement touchée. Les docteurs sont
formels : l’amputation est nécessaire au vu des complications.
Le docteur Costa, en charge de la Clinique
Mobile, n’est pas de cet avis. Il décide de faire échapper
Doohan de l’hôpital afin de le soigner
personnellement. Une histoire rocambolesque entre dans les
annales.
Doohan évita le pire et remonta sur une moto avant la fin de la saison ! Cet accident n’empêcha pas l’australien de remporter cinq titres consécutifs, de 1994 à 1998. Un véritable exploit surhumain. Bien entendu, nous souhaitons un tel rétablissement à Márquez. D’ailleurs, c’est la piste la plus probable selon Maverick Viñales, qui imagine sans mal son compatriote remonter sur une moto pour gagner. Dans ce cas, la blessure pourrait même inciter le n°93 à rouler de manière plus létale, plus calculée afin de ne laisser aucune chance à la concurrence, tout limitant les risques de chute. C’est une piste à ne pas délaisser.
Quoi qu’il en soit, nous souhaitons un excellent
rétablissement à Márquez, comme à tout pilote diminué
physiquement. Ils sont l’âme de ce sport et leur présence est
primordiale, indissociable du spectacle. Prions pour que
2021 soit plus clémente !
Photo de couverture : Michelin Motorsport