Les pilotes du MotoGP se
retrouvaient ce vendredi pour le troisième rendez-vous de la
saison 2017 au Circuit des Amériques (CoTA) à Austin dans
l’État du Texas.
Marc Márquez est
invaincu sur ce tracé depuis son entrée en catégorie reine et
l’introduction de cette épreuve au calendrier en 2013. La
suprématie du Champion du Monde a néanmoins été remise en cause par
son rival Maverick Viñales, lequel s’est hissé au
sommet de la hiérarchie durant la séance inaugurale.
Quels sont les premiers éléments
à retenir de ce week-end texan ?
Márquez domine, non sans
mal
Marc Márquez n’a
pas gravi la plus haute marche du podium depuis son sacre au
Motegi la saison dernière. Quatrième à Losail, le Catalan était sur
le chemin du succès en Argentine avant de commettre l’irréparable
alors qu’il menait les hostilités. C’est en quête de rédemption que
Márquez se rendait aux États-Unis, sur un tracé qu’il apprécie tout
particulièrement puisqu’il y a tout gagné.
Relégué à près d’une demi-seconde au terme de la séance
d’ouverture derrière Maverick Viñales, le pilote se voulait
toutefois rassurant : « Je me sentais bien sur la moto ce
matin, » expliquait-il à l’issue de la FP1. « Nous avons
réalisé deux longs runs avec les deux motos réglées
différemment : la première pourvue du set-up que nous avions
en Argentine et la seconde nous permettant d’évaluer ce qui
fonctionne le mieux sur ce tracé. Le feeling n’était pas mauvais
dans l’ensemble. Nous avons bien travaillé avec les pneus usés et
il nous reste encore une marge de progression, notamment au sujet
de l’électronique. La piste est beaucoup plus bosselée que l’année
passée. »
Après avoir travaillé sur
différents aspects de sa Honda, comme les pneus et l’électronique,
Márquez parvenait à reprendre les commandes en fin de journée. Il
reconnaissait néanmoins souffrir d’un manque de feeling à l’avant
de sa Honda : « Les Yamaha semblent beaucoup mieux gérer
les bosses du circuit, comme c’était déjà le cas en Argentine. La
Honda au contraire bouge davantage. Nous devons œuvrer pour en
comprendre les raisons. Nous avons aussi besoin de progresser dans
le dernier secteur ; je n’ai pas encore trouvé la trajectoire
idéale sur la longue courbe à droite. »
Freiner plus tard que les autres,
est l’un des secrets révélés par l’Espagnol qui compense ainsi un
châssis difficile à appréhender, « Le grip de la piste a
également progressé et je me sens bien avec le dur à l’arrière.
Cette journée fut importante, car nous avons pu évaluer tous les
types de pneus proposés ce week-end. En freinant plus tard, nous
stressons davantage le pneu avant, mais nous arrivons pour
l’instant à gérer la situation. »
Yamaha dans le sillage de la
Honda
Deuxième, Johann Zarco a une nouvelle fois mis
au grand jour l’étendue de son potentiel au guidon de la YZR-M1. Le
double Champion du Monde Moto2 n’a toutefois pas cherché à
chasser le meilleur chrono avant tout. Il a d’abord pris le temps
de trouver son rythme en bouclant une simulation de 11 tours
l’après-midi, chaussé des pneus médiums : « J’ai bouclé de
nombreux tours avec le médium et des pneus usés, » confiait le
Français au sujet de sa stratégie. « Je me sens bien sur la
moto en prévision de la course. Lorsqu’il s’agissait d’améliorer
mon chrono, j’ai terminé second. La situation est donc idéale pour
le moment. »
Zarco s’est retrouvé le temps
d’un tour dans la roue de Márquez : « Je n’ai pas pu
analyser si ma moto était meilleure ou non. J’apprends et si
j’arrive à être second tout en apprenant, c’est la combinaison
parfaite. Il y a plus de bosses cette année, mais avec une machine
lourde comme une MotoGP, et avec l’électronique, je peux me
relâcher et jouer de cela. »
Troisième à quatre dixièmes de Márquez, Viñales
n’a pas manqué de souligner que, contrairement aux deux leaders, il
n’avait pas eu recours au pneu tendre : « Il est possible
d’être rapide avec un pneu neuf, » expliquait-il à la presse
en fin de journée. « Nous devons encore voir si le soft est
véritablement bénéfique pour nous. Zarco était pratiquement plus
rapide d’une seconde. Nous devons également progresser sur les
virages lents, en particulier à la fin des phases de freinage,
ainsi qu’aux deuxièmes et troisièmes partiels. Nous n’exploitons
pas encore 100% du potentiel de notre moto. » Au sujet du
premier secteur, le leader du classement provisoire se sentait à
l’aise, en particulier sur les changements d’angle.
Son coéquipier Valentino Rossi, semble quant à
lui avoir mis le doigt sur une piste lui permettant de retrouver
les avant-postes. L’Italien a conservé les réglages qu’il avait
trouvés en Argentine et ceux-ci lui ont donné satisfaction sur un
tracé aussi particulier que celui d’Austin : « Les
ailerons peuvent aider sur ce circuit, » convenait-il.
« Il y a de nombreuses phases d’accélération en sortie de
virages lents, mais également beaucoup de changements de direction.
Nous avons bien commencé en comparaison aux deux premières
épreuves. Nous n’avons pas apporté beaucoup de modifications à la
moto depuis l’Argentine et l’objectif était d’observer le
comportement de celle-ci sur ce tracé différent. »
« J’étais déjà dans le
Top 10 le matin, non loin des premiers. Il semble que nous
pouvons encore procéder à quelques ajustements, mais nous avons une
meilleure compréhension de nos réglages de base. J’ai bouclé un bon
tour l’après-midi avec le pneu soft et j’ai pu terminer quatrième.
Nous devons encore travailler sur notre rythme, en particulier au
freinage, car j’éprouve quelques difficultés à stopper la moto.
Après le Qatar, je m’attendais à progresser aux essais. Au
contraire, nous avons beaucoup souffert en Argentine. Nous avons
radicalement changé l’équilibre de la moto et j’ai un bien meilleur
feeling. Nous avons compris quelque chose d’important. »
Ducati et Lorenzo retrouvent des
couleurs
Lors du deuxième rendez-vous de la saison en Argentine,
Jorge Lorenzo avait mis l’accent sur la hauteur de
selle. Habitué à une Yamaha plus basse, le Majorquin avait modifié
la configuration de sa Desmosedici (GP16 puis GP17) dès ses
premiers tours à Valence en novembre dernier. Ces réglages sont
finalement allés à l’encontre du but recherché pour un Lorenzo
qui peinait pour trouver le meilleur feeling, notamment sur l’avant
de sa machine. Sixième de la séance inaugurale, il se plaçait
finalement aux portes du Top 10 à l’issue du premier
jour : « Même si ma place n’est pas très bonne et que je
suis en dehors des dix premiers, je suis plutôt satisfait, »
indiquait-il. « Nous avons encore la troisième séance d’essais
libres pour remonter. L’aspect le plus important est que mon
feeling au guidon de la Desmosedici a nettement progressé depuis
l’Argentine. »
« Ma nouvelle position de
pilotage me donne davantage confiance et je me sens plus à l’aide
sur les entrées de courbes. Je me sens mieux sur la moto dans
l’ensemble. Nous ne sommes finalement pas si loin de la cinquième
ou quatrième place et je compte sur la journée de samedi pour
progresser encore davantage. »
Sixième et premier représentant
Ducati, Andrea Dovizioso n’a pas manqué d’exprimer
son agacement au sujet des bosses du circuit, « La situation
est devenue assez compliquée, » se lamentait l’Italien, qui
avait chuté ici même l’an dernier, percuté par Dani Pedrosa au
premier virage. « Il n’était pas évident de trouver le bon
set-up, car il n’y avait pas beaucoup de grip. Il est difficile de
forcer sur l’avant et nous devons considérer l’usure de nos pneus
pour la course. Bien que le feeling n’ait pas été au
rendez-vous, notre rythme n’était pas aussi catastrophique.
Viñales et Márquez sont plus rapides pour le moment, il n’y aucun
doute, mais derrière nous sommes dans un mouchoir de poche. La
température devrait être moins élevée samedi, et nous profiterons
de ces conditions pour préparer la course. »
KTM s’immisce dans la course
aérodynamique
KTM a tiré le voile sur un
nouveau carénage aérodynamique, lequel intègre des ailerons moins
marqués. La firme de Mattighofen, qui réalise ses premiers pas
en catégorie reine, est autorisée à évaluer autant de solutions
aérodynamiques alors que les autres constructeurs sont quant à eux
restreints à deux évolutions pour la saison.
Ce nouveau carénage a fait bonne impression auprès de
Bradley Smith et de Pol
Espargaró, « Nous avons pu le tester et, selon moi,
c’est un pas dans la bonne direction. Il a été conçu pour réduire
les wheelies, et c’est positif, car nous ne perdons pas en
vitesse, » déclarait le Britannique.
« Nous perdions légèrement
sur certains circuits, en particulier en Argentine, beaucoup plus
qu’au Qatar, » ajoutait l’Espagnol. « La moto avait
tendance à beaucoup bouger et nous ne pouvions pas exploiter la
puissance dont nous disposions. Sur la grande ligne droite
d’Austin, en raison des dénivelés et des bosses, la moto remue
davantage. Avec ce carénage, nous sentons que la moto est plus
stable. Nous pouvons mieux exploiter la puissance de la moto.
Gagner du temps sur tous les secteurs est vraiment un aspect
positif. »
Le duo KTM doit encore évaluer le
comportement de leur RC16 équipée de cette évolution avant de tirer
de réelles conclusions, « Nous devons encore analyser comment
cela fonctionne samedi, » terminait Espargaró.
Les pilotes du MotoGP reprendront
la piste pour la troisième séance d’essais libres, laquelle se
déroulera à partir de 9h55 (heure locale) ou 16h55 (heure de
Paris).