Aleix Espargaró, comme pas mal d’autres de ses collègues, n’est pas transporté de joie par une traversée de l’Atlantique qui permettra d’affirmer que, dans cette saison de MotoGP du monde d’après, il y aura tout de même eu un Grand Prix en outre-mer. Austin sera la terre d’accueil dans un Texas où, malheureusement, la crise sanitaire a repris de la vigueur, peuplant suffisamment les hôpitaux pour se poser la question de savoir s’il y aura assez de places pour le paddock des Grands Prix en cas de coup dur. Une source d’inquiétude qui n’est pas la seule. Le voyage sur les lignes régulières en est aussi une autre. L’officiel Aprilia se pose des questions…
Des questions qui ne sont pas secrètes à tel point que Carmelo Ezpeleta lui-même est venu le rassurer en Aragon en lui donnant quelques éléments de réponse. Et d’abord sur la capacité de l’Etat du Texas à pouvoir prendre en charge ce Grand Prix à Austin qui peut amener à avoir non seulement des infectés à la Covid-19, mais aussi des blessés après une chute en piste. Le patron de Dorna est allé au contact d’Aleix Espargaró, qui donne ainsi son sentiment sur Motorsport.com : « j’ai parlé avec Carmelo à la dernière course. Je ne lui ai rien demandé, mais il m’a dit : ‘Je sais que tu es un peu inquiet par la situation’. Il m’a donc expliqué qu’ils ont un plan et pour eux tout est sous contrôle. On n’a pas besoin de cent lits, et j’espère qu’on n’en aura pas besoin d’un seul en fait, mais ils ont un plan et ils ne sont pas du tout stressés. Il m’a dit que tout était sous contrôle, et je crois vraiment ce qu’il me dit donc, sincèrement, je suis beaucoup plus confiant après avoir parlé avec lui ».
L’équipier de Maverick Viñales ajoute : « on sait qu’à de nombreux endroits dans le monde, la situation n’est pas très bonne, mais il faut qu’on croie les personnes qui organisent ce championnat. Je crois qu’on a été un bon exemple pour de nombreux autres sports, parce que pour moi la manière dont Dorna s’est organisée depuis le début du Covid a été très bonne. Donc quand Carmelo me dit ‘Ne t’inquiète pas, on a un plan, tu n’as à t’inquiéter de rien, tout est sous contrôle’, je dois lui faire confiance ».
Aleix Espargaró : « je ne suis pas idiot je sais bien que le risque est partout »
« Je ne suis pas idiot, je sais bien que le risque est partout. Mais il faut faire un peu confiance, sinon… Je pense qu’être en Italie, c’est dangereux également. La meilleure chose serait de rester chez moi, avec mes enfants et ma famille, mais j’ai besoin de travailler, comme tout le monde » dit le pilote de la RS-GP.
Aleix Espargaró n’a pas que le nombre de lits disponible dans les hôpitaux comme source de préoccupation. Il y a aussi le fait qu’il va devoir à nouveau reprendre une ligne aérienne régulière pour voler vers l’Amérique alors que les périples sur le vieux Continent se faisait en avion privé… « En Europe, on voyage en avion privé, ce qui est beaucoup mieux dans ce cas-là, parce qu’on évite la foule dans les aéroports et le fait de partager l’avion avec les voyageurs. Ce qu’on a vu avec Arbolino l’année dernière, c’était vraiment le bordel… Mais hors d’Europe, c’est différent, c’est difficile. Je vais demander à Massimo Rivola s’il peut me payer un jet privé, mais je n’y crois pas… Je vais donc tout le temps porter deux masques et j’espère que tout ira bien ».
La difficulté dans ce cas est celle de se retrouver cas-contact, une situation dont avait effectivement souffert Arbolino l’an passé, ce qui l’avait contraint à un forfait qui lui avait coûté cher dans sa quête du titre en Moto3…