Ce jeudi 23 juin 2022, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le TT Circuit Assen en prélude au Grand Prix des Pays-Bas.

Après avoir dominé le Grand Prix de Catalogne de bout en bout, et fait de même en Allemagne, El Diablo arrive en Hollande avec une avance au championnat à 34 points à une manche du break estival.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).


Fabio, après un début d’année un peu difficile, vos dernières courses ont été époustouflantes. Pouvez-vous dresser un rapide bilan de cette première moitié de saison ?
Fabio Quartararo : « De mon côté, je parlerai de la première moitié de saison après cette course car nous n’avons pas réellement commencé la deuxième partie de la saison, mais bien sûr cela été une très bonne première partie de saison : Qatar, Argentine, Austin ont été assez dures mais comme je l’ai dit à de nombreuses reprises je me suis un peu trop plaint de ma vitesse de pointe et je n’étais pas concentré sur mon pilotage. Puis, quand nous sommes arrivés en Europe, j’ai vraiment pu me concentrer sur mon pilotage et faire de très bons résultats. Bien sûr, depuis le Portugal jusqu’à maintenant, nous avons quasiment fait tout le temps un podium sauf au Mans où nous avons terminé quatrième. Mais je pense que nous avons fait une très bonne période lors de ces 10 premières courses avec exactement le même nombre de points que l’année dernière à ce moment, donc je pense que nous sommes dans une très bonne direction. »

Quel a été le meilleur moment de cette première partie de saison ?
« Bien sûr, la victoire au Portugal, car quand vous arrivez de moments très difficiles et que vous gagnez au Portugal, je pense que c’est ce qu’il y a de mieux, mais bien sûr au Sachsenring, je ne m’attendais pas vraiment à gagner sur ce genre de circuit, et puis il y a les victoires et les podiums comme la course au Mugello, où j’avais peiné tout le weekend. Oui, cela a vraiment été de très bonnes courses en Europe. »

Il y a huit Ducati avec des pilotes très rapides cette année sur la grille mais c’est Johann Zarco qui est le mieux placé après dix courses…
« Oui, bien sûr, comme il l’a dit, aucun de nous n’a commencé la saison comme on l’avait fait en 2021, mais quand nous sommes revenus en Europe, je pense que nous avons tous les deux fait un grand pas en avant et nous avons partagé beaucoup de podiums. Bien sûr, si vous regardez les cinq ou six dernières courses, Johann a toujours été dans le groupe de tête pour se battre pour le podium, et il est bien entendu pour moi le plus régulier chez Ducati. Ce serait bien d’avoir le même genre de bagarre pour le championnat comme lors de la première moitié de la saison 2021. Et oui, je ne comprends pas pourquoi il ne va pas dans le team d’usine (rires) ! »

Vous avez remporté la course l’année dernière. À quel point êtes-vous impatient de reprendre la piste ce weekend, même si les prévisions météorologiques ne sont pas très bonnes ?
« Je crois que c’était lundi ou mardi, mais il semblait alors que ce serait complètement sur le mouillé pour vendredi, samedi et dimanche. Aujourd’hui, j’ai vu que cela avait changé pour samedi et dimanche pour une meilleure météo. Mais je pense que j’ai pas mal amélioré mon pilotage sur le mouillé, mais quand vous arrivez sur un circuit comme Assen, vous voulez avoir une piste sèche car c’est pour moi un des circuits où je prends le plus de plaisir. Je pense que c’est l’un des circuits les plus mythiques du calendrier, donc nous espérons une course sur le sec. »

Avez-vous prévu une célébration particulière avec du golf pour dimanche, au cas où vous gagneriez ?
« Avant tout, je pense que la célébration est bien plus difficile facile à faire que (la victoire).
Aleix appelle… »

 

 

Toprak Razgatlioğlu a essayé la Yamaha M1 à Aragón. Aimeriez-vous qu’il vienne en MotoGP ?
« Selon moi, c’est un pilote extrêmement talentueux. Vous pouvez voir avec son style de pilotage à quel point il force la moto. J’ai aussi vu son rattrapage, je pense à Estoril, dans la dernière chicane. De la façon dont il pilote la Yamaha à la limite, je pense qu’il a le potentiel de monter en MotoGP. Bien sûr, c’est une histoire complètement différente du Superbike et je pense qu’il a vu au test à Aragón que la moto est bien plus rigide et très différente à piloter. Mais si sa motivation est complète pour venir en MotoGP, je pense qu’il peut y être un pilote très rapide. »

Vous avez depuis ce matin votre nom sur le Hall of fame à Assen, un lieu particulièrement historique de la compétition moto. Vous devez être fier…
« Oui, c’était un moment de fierté, et je pense, comme je l’ai dit avant, que Assen est un circuit mythique à mes yeux. C’est le genre de circuit où tous les pilotes veulent gagner, comme au Mugello ou à Phillip Island, ces circuits qui sont très particuliers à mes yeux. Et avoir cette plaque dans les rues d’Assen est quelque chose de très particulier. »

 

 

Les fans demandent parfois une modification du programme, avec une course sprint pour la qualification, ou des points donnés en qualification. Qu’en pensez-vous ?
« Pour moi, si vous avez vu nos visages après l’Allemagne, à quel point nous étions fatigués, je pense que les qualifications actuelles sont bonnes car ce ne sont que quelques tours décisifs. C’est une partie quasiment mythique du weekend : la qualification vous met dans la meilleure position possible pour la course. Donc je pense qu’une course sprint n’est pas une idée géniale (rires). »

Que pensez-vous des points en qualification ?
« Peut-être que oui, ça pourrait être une option, mais pour avoir le système actuel de points en course chaque année depuis très longtemps, peut-être que la seule chose qui pourrait être faite serait de mettre un point supplémentaire, comme en Formule 1 avec le meilleur tour en course. Cela pourrait être quelque chose de fun, mais pour les qualifications, c’est quelque chose d’un peu différent. »

Le public est de retour à Assen. Pouvez-vous le voir en pilotant, et qu’est-ce que cela vous fait ?
« Pour moi, même l’année dernière à Silverstone où j’ai eu la chance de gagner, il y avait je crois presque 7 000 personnes et c’était étrange de voir autant de personnes après une année et demie (sans public). En Allemagne, je ne sais pas combien mais il y avait beaucoup de fans et c’était vraiment super bien de les voir. Je me souviens que quand j’ai gagné mes deux premières courses à Jerez, c’était vraiment émouvant mais un peu triste car cela ressemblait un peu à un test, sans public et même avec peu de personnes autorisées à venir au podium. Bien sûr, c’était différent, mais voir le public complet ici à Assen sera génial ! »

Selon vous, Aleix Espargaró se battra-t-il pour la victoire ici ?
« Avec Aleix, vous ne savez jamais à quoi vous attendre, car il était déjà rapide ici l’année dernière, et sur chaque circuit il fait un gros pas en avant. Bien sûr, il sera là pour se battre à l’avant car depuis le début de saison il est toujours dans le top cinq ou le top six, et à part à Austin, il a toujours fait de très bons résultats. Donc je m’attends à ce qu’il se battre pour le podium. »

Vous avez exactement le même nombre de points que l’année dernière au même moment. Est-il possible de faire une comparaison entre ces deux saisons ?
« Pour moi, l’année dernière, j’avais fait un meilleur début. Bien sûr, j’avais connu mon problème de bras à Jerez et cela m’a fait perdre beaucoup de points. Mais bien sûr, je n’ai pas vraiment besoin de regarder le passé : je dois regarder le présent, et à part Mandalika, je n’ai pas très bien piloté durant les quatre premières courses : j’aurais pu faire de bien meilleurs résultats ! Mais ensuite j’ai vraiment pu faire de très bons résultats et je pense que depuis le Portugal jusqu’à maintenant nous avons même progressé par rapport à l’année dernière, alors que la première partie a été bien pire. »

Aleix Espargaró est un de vos amis. Qu’est-ce que ça fait de se battre contre un ami pour le titre mondial ?
« Pour être honnête, de mon côté, c’est très facile : Dès que je mets le casque, cela peut être ma mère, mon père ou mon frère, j’ai quelqu’un à battre devant moi (rires) ! C’est donc assez facile pour moi. Nous avons tous beaucoup de respect envers les autres car nous savons à quel point ce sport est dangereux et il y a certaines personnes avec lesquelles il est plus facile d’avoir de très bonnes relations. Mais de mon côté, il est très facile de switcher, d’un garçon très gentil à un vrai compétiteur dès que je mets le casque. »

Comment gérez-vous la pression ?
« Pour être honnête, cela fait longtemps que je n’ai pas ressenti de pression. J’ai remporté le championnat l’année dernière, je m’amuse, Yamaha bien sûr ne me met aucune pression et je ne me mets moi-même aucune pression car je sens que je n’en ai pas la nécessité. Bien sûr, avant les courses et les qualifications, je ne parlerai pas de pression mais de stress : ce sont les moments les plus stressants, juste avant les départs des courses et des qualifications. Mais pour la pression, je crois que c’est une chose que je gère assez bien cette année. »

Nous avons vu l’affiche du TT Assen avec des pères et des fils. Qu’en pensez-vous ?
« Je n’ai pas vu l’affiche mais c’est bien d’avoir quelque chose de différent, avec des pères et des fils comme vous dites. Je pense que c’est très bien car, pour une grande partie d’entre nous, nous avons tous commencé comme ça, avec nos pères qui nous ont mis sur une moto. Je pense donc que c’est une très bonne idée. »

Concernant le Grand prix d’Allemagne, auriez-vous aimé avoir la possibilité de demander à la direction de course de réduire la durée de celle-ci, au vu des conditions climatiques exceptionnelles ?
« Au Sachsenring, comme Johann l’a dit, tant que nous pilotions, c’était plutôt OK. Mais une demi-heure après, c’était un cauchemar car il n’y avait pas d’air. Quand je suis retourné au box, j’ai beaucoup plus ressenti la chaleur de la moto car je roulais seulement à 20 km/h. Je pense que c’était la première fois où les trois pilotes, avant la conférence de presse, étaient en short et en T-shirt, car il faisait vraiment très chaud. De ce point de vue, c’était donc bien d’être en short. »

Fabio, après Jerez, vous avez dit qu’Aleix Espargaró et Francesco Bagnaia étaient vos adversaires au championnat. Aujourd’hui, enlèveriez-vous Francesco Bagnaia de cette liste pour y mettre Johann Zarco ?
« Bien sûr, à cette époque, après Jerez, Pecco était plus proche que maintenant, et bien sûr actuellement je considère bien plus Johann pour le championnat. Mais celui-ci est très long et je pense que nous ne pouvons pas dire que Pecco n’est plus dans le championnat car, OK, il est à 91 points et c’est beaucoup, mais l’année dernière il a remonté beaucoup de points en quelques courses, et nous sommes seulement à la moitié du championnat. Je crois qu’il reste plus ou moins 225 points à jouer, et cela peut aller très vite. »

 

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