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Alex Marquez

Les dernières prises de position d’Alex Marquez et de Jorge Martin sur leur état physique ouvrent une discussion sur la sécurité. Cette question, en MotoGP en particulier, et dans compétition moto en général, est si centrale que les équipementiers, par exemple, l’ont prise à bras le corps pour proposer aujourd’hui des combinaisons et des casques assurant la meilleure protection possible. Au nom de la même sécurité est aujourd’hui débattue la question de l’évolution technique des motos imposant plus de contraintes, puisque plus performantes. Mais le paradoxe est que si tout le monde se penche sur ce qui se passe autour du pilote, personne ne s’occupe de lui. Entendez par là que les aptitudes médicales accordées posent véritablement question. Le mauvais sentiment est que l’on tient plus à gérer des carrières qu’à traiter la santé de l’individu. Les deux derniers exemples que sont Jorge Martin et Alex Marquez interpellent sur ce point.

Il est des prises de position qui demandent à être un relativisées et expliquées. Prenez Jorge Martin, pilote Ducati et Alex Marquez, pilote Honda, qui alimentent à leur façon la question de l’évolution technique en MotoGP. Qui serait allée trop loin en termes d’aérodynamique. Il n’y a pas plus expert et talentueux qu’un pilote pour exprimer son sentiment sur une telle question, car il est en première ligne dans ce combat contre le chrono. Incontestablement, c’est lui le sachant.

Cependant, la conception de la sécurité ne semble plus les concerner lorsque ce sont eux qui sont au centre du sujet. Comment peut-on ainsi dire que les MotoGP seraient éventuellement dangereuses lorsque, dans le même temps, on déclare avec une candeur désarmante qu’à plus de 350 km/h, au milieu du peloton, on peut avoir une main qui s’endort, jusqu’à ne plus offrir la moindre sensation et provoquer une chute ? C’est pourtant la prise de position de Jorge Martin qui a en plus ajouté qu’il continuerait ainsi encore pendant deux Grands Prix avant de se faire opérer. Sa seconde place en Catalogne lui a donné sans doute raison, mais où était le niveau de sécurité dans ce cas ? Jorge Martin a sciemment pris le guidon de sa Ducati pour se battre comme un chiffonnier en sachant que sa main pouvait lui faire faux bond. Quid du respect de son intégrité et de celle des autres ? En revanche, pour la carrière, le coup au but est réussi. Et puis, après tout, le protocole médical a été respecté.

Jorge Martin

Alex Marquez : « chaque résultat est important pour mon avenir, pour tout« 

Puisque l’on parle de ce protocole, citons l’autre cas récent qui est celui d’Alex Marquez, envoyé dans la mêlée quelques heures après une commotion cérébrale diagnostiquée. Une nuit de sommeil l’a miraculeusement requinqué et son aptitude a été actée après une auto-évaluation, ce qui est la procédure. Au passage, on imagine l’objectivité de cette auto-évaluation de la part d’un pilote qui se sait être un maillon faible du marché des transferts en pleine phase finale de négociations. Le pilote LCR ne s’en cache d’ailleurs pas puisqu’il a commenté, après une prestation en Catalogne, là aussi admirable puisqu’il est remonté de la dernière place au top 10 : « chaque résultat est important pour mon avenir, pour tout ».

On pourrait ajouter au pot, la gestion de Marc Marquez depuis son accident de Jerez 2020 dont il paie encore les conséquences, ou encore l’exemple d’un Raul Fernandez déclaré apte mais qui se rend compte une fois sur sa KTM Tech3 qu’il ne l’est pas. La sécurité passe aussi par une action corrective sur ces protocoles médicaux et une prise en compte plus détaillée de l’état des pilotes. Ou alors on lance les gladiateurs dans l’arène et on laisse faire. Dans ce cas, il serait heureux de ne plus parler de sécurité en se focalisant sur les motos comme on le fait aujourd’hui, car on y décèlerait presque comme de l’hypocrisie quand ce n’est pas du déni.

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