Comme après chaque Grand Prix, nous nous retrouvons afin
de tirer de précieux enseignements qui pourront avoir leur
importance en fin d’année. Voici, en quatre points, les réponses
qu’ont apporté le Mugello.
I) Bagnaia retourne, une fois de plus, la
tendance.
Si nous avions déjà évoqué la
fâcheuse habitude qu’avait Bagnaia à tomber en tête en Italie
(trois fois déjà, dont deux l’an dernier), ce dernier a
conjuré le sort en s’imposant sur ses terres, de la plus belle des
manières. Il n’y a pas grand-chose à redire : course maîtrisée
de bout en bout, avec une sublime remontée dès le départ.
Irrésistible.
Si Quartararo fait tout de même une excellente opération au
championnat et sort indemne du piège Ducati, Bagnaia a une
nouvelle fois renversé la vapeur après sa chute du Mans. L’année
dernière, sa débâcle dans les collines toscane avait débouché sur
un milieu de saison extrêmement délicat, tandis qu’ici, il gagne
après un temps faible. À n’en pas douter, c’est la marque des
grands champions. S’il pointe à 41 points de Fabio, l’italien nous
démontre qu’il ne faudra pas l’exclure du tableau final,
même s’il est amené à connaître d’autres moments
difficiles.
II) Suzuki au plus mal
Jusqu’ici, nous n’avions pas étudié le cas Suzuki, qui
bénéficiait, il faut l’avouer, d’un certain entrain collectif avant
l’entame de saison ; châssis affûté et vitesse de
pointe améliorée. Cependant, après huit manches, force est de
constater que rien ne fonctionne correctement. L’équipe arrivera en
Catalogne après avoir inscrit deux résultats blanc consécutifs, une
statistique rarement vue en Grands Prix. Álex
Rins, malgré une bonne vitesse de pointe, ne semble plus
aussi incisif et confiant que lors de ses grandes heures de joute
contre Marc Márquez en 2019, et ce quand il ne
chute pas en course.
Joan Mir, champion du monde 2020 et espoir de
l’équipe,
avait pourtant fait un bon exercice 2021, passé sous les
radars. Cette année, c’est la débandade. La
régularité, véritable atout lors de son année dorée, n’est même
plus vérifiée (trois chutes en huit courses, dont une
causée par Miller). En revanche, ce dernier est assez
constant quand il franchit la ligne, n’ayant inscrit que des
sixièmes ou quatrièmes place, ce qui reste trop peu dans une ère
aussi compétitive.
Le futur n’était déjà pas rose, mais il est maintenant encore plus
difficile de se projeter dans la saison en cours.
Souhaitons bonne chance aux pilotes et à l’équipe, qui ne
traversent pas les heures les plus joyeuses de leur
histoire.
III)
Le Mugello, toujours aussi légendaire ?
Un enseignement non sportif, mais tout aussi important. Les
tribunes et espaces dédiés aux spectateurs étaient – pour le moins
– clairsemées. Comment expliquer un tel désamour pour la plus
grande course du calendrier ? Difficile à
dire. Le coût des places, assez élevé au Mugello ? La
météo, peu clémente ce weekend ? La retraite de
« Vale » ? Établir une cause directe est
impossible, surtout sans toutes les statistiques de l’organisation.
Mais cela reste un élément à surveiller de près sur les prochains
meetings.
IV) La renaissance des rookies ?
Trop tôt pour le dire. Fabio Di Giannantonio,
poleman surprise, et Marco Bezzecchi se sont
particulièrement illustrés durant ce Grand Prix d’Italie. Étant
donné que nous pointions le manque de résultats probant des
nouveaux venus il y a quelque temps, il est aussi l’heure de leur
rendre hommage.
Cependant, la MotoGP actuelle est imprévisible au
possible. Ainsi, difficile de tirer des conclusions quant
au progrès réels de ces jeunes loups, qui ne sont, en aucun cas,
dénués de talent. Bezzecchi s’est assez nettement détaché du reste,
et compte 30 points contre 14
pour tous les autres réunis.
Nous n’évoquerons pas ici le cas Marc Márquez,
longuement discuté sur le site, mais nous lui souhaitons un prompt
rétablissement, en espérant le revoir au top de sa forme début
2023.
Qu’avez-vous pensé de cette manche ? Le Mugello a-t-il
fait honneur à sa réputation ? Dites-nous tout dans
les commentaires, tous seront lus et débattus.
Photo de couverture : Michelin Motorsport