Toujours grâce aux exceptionnels documents de Gilles Contesenne, qui avait fait le voyage depuis la région parisienne à deux sur une Triumph avec son copain Michel, nous vous emmenons aujourd’hui au Mugello, qui venait d’être construit en 1974 et accueillait à l’époque le Grand Prix des Nations, le Grand Prix d’Italie n’étant officiellement créé qu’en 1991.
Côtés motos, les usines MV Agusta, Suzuki (tiens !) et Yamaha s’étaient officiellement retirées des Grands Prix. En fait, Agostini, Sheene et Cecotto en disposaient quand même, sous couvert de teams privés ou d’importateurs.
Les MotoGP s’appelaient alors des 500cc, les Moto2 des 250 ou 350cc et les Moto3 des 125cc.
Johnny Cecotto, un gamin vénézuélien de tout juste 19 ans, raflait tout sur son passage en 250 et 350cc et venait tailler des croupières aux stars qu’étaient Barry Sheene, Phil Read et Giacomo Agostini, avec peut-être Marco Lucchinelli, la nouvelle révélation italienne.
En ce temps là, Suzuki dominait la catégorie reine. A l’exception de Cecotto avec une Yamaha de l’importateur et du roi Ago sur sa MV4 “Marlboro”, tous les ténors en étaient équipées.
En ce temps là, les box bariolés aux couleurs des sponsors n’étaient que des bicoques et le paddock du ciment et de l’herbe. Le mot “hospitality” n’avait aucun sens. En ce temps là, les pilotes étaient des hommes, plus que des panneaux publicitaires, et la passion remplaçait souvent l’argent nécessaire. Les privés constituaient l’essentiel du plateau, en faisant le déplacement sans être certains d’être engagés.
En ce temps là, Bridgestone n’avait pas encore racheté Firestone et n’avait aucune expérience de la compétition, mais les hommes de Michelin étaient déjà là.
En ce temps là, il n’y avait pas de Traction Control, de Launch Control, de Holeshot Device ou de Front Ride height Device, mais juste une poignée de gaz à tourner, avec la main et l’aide des “cojones”.
En ce temps là, les noms cités étaient Sheene, Read, Agostini et Cecotto, bien sûr, mais aussi Lucchinelli , Findlay, Estrosi, Villa, Bonera, Ballington, Ferrari, Palomo, Pons, Sarron, Soussan, Fernandez, Fau, Newbold, Herron, Bianchi, Pileri, Lansivuori, Korhonen, Mortimer, Rougerie, Katayama, Coulon (Philippe, pas Guy), Choukroun, Boinet, Husson, French, Braun, Nieto, et bien d’autres.
En ce temps là, il n’y avait pas de portique électronique pour accéder au paddock et côtoyer ses idoles. Alors de simples passionnés, dont Gilles Contesenne, ont pu prendre ces extraordinaires photos totalement inédites, que nous vous partageons avec plaisir, même si le weekend a malheureusement été endeuillé par les pertes de Paolo Tordi en 350cc et Otello Buscherini en 250cc. C’était aussi cela, ces années là…
Aujourd’hui, voici le paddock de ce Grand Prix des Nations 1976, en espérant que vous apprécierez ces documents avec autant de plaisir que nous !