Le Grand Prix de France n’a fait que révéler encore un peu plus les soucis des pilotes équipés en Honda RC213V et le team manager de la structure officielle Alberto Puig aurait décidé d’aller défendre leur cause et leurs requêtes directement au Japon. Une démarche rare que la presse espagnole relate. De France, Puig aurait ainsi pris un avion pour filer vers le pays du soleil levant pour porter un message de crise au HRC. Un message signé Marc Marquez…
Chez Honda, la saison 2022 devait être celle du renouveau en MotoGP avec une RC213V fondamentalement revue qui a fait illusion au Grand Prix inaugural du Qatar. Mais ensuite, tout s’est écroulé et chaque Grand Prix qui passe est une démonstration d’un raté qui ouvre sur une crise. Marc Marquez, lors du Grand Prix de France, a été plus que limpide sur le sujet : « ce n’est pas une position dans laquelle je veux être. Mais maintenant il est temps de travailler. Nous devons insister pour que quelque chose se passe. Tous les pilotes font un effort pour comprendre notre situation. Mais depuis que nous sommes arrivés en Europe, depuis que nous roulons sur des pistes étroites, nos problèmes ont augmenté ».
C’est ce message qu’Alberto Puig porte avec lui en volant vers le Japon. « Il est clair que ce n’était pas le résultat que nous attendions ou ce que nous voulions » dit le team manager en faisant le bilan du Grand Prix de France. « Évidemment, nous visons à faire le plus possible, c’est toujours notre objectif. Mais la réalité est que nous devons faire face à certains problèmes et trouver rapidement un moyen d’atteindre notre véritable potentiel. En termes de résultats, ce n’est pas non plus ce à quoi Marc s’attend. Bien sûr, cette course n’a pas été un désastre complet, mais il faut regarder la situation générale et ce n’est pas notre vraie position et clairement pas celle de Marquez, qui n’est pas content et c’est plus que compréhensible ».
Alberto Puig : « nous espérons que des solutions arriveront en Europe dès que possible«
Tout est dit : Marc Marquez ne jouera plus les variables d’ajustement. Il est grand temps de se retrousser les manches à Tokyo, sinon, on expédiera les affaires courantes. Un discours cependant risqué lorsque l’on sait qu’à Hamamatsu, on a tranché dans le vif, même si les raisons évoquées sont différentes…
Reste que Le Mans a prouvé une fois de plus que Honda est loin de se battre pour le titre MotoGP cette année. Marc Marquez a franchi la ligne d’arrivée à 15 secondes du vainqueur de la course, Enea Bastianini, en occupant la sixième place dont ni le pilote Cervera ni son usine n’étaient satisfaits. Si l’on regarde les résultats du reste des pilotes Honda, l’inquiétude est maximale : Takaaki Nakagami était 7ème, Pol Espargaró 11ème et Álex Márquez 14ème, des positions qui auraient été pires sans les chutes de pilotes comme Pecco Bagnaia, Joan Mir ou Alex Rins, tous dans le groupe de tête.
L’une des rares consolations que trouve Honda dans cette situation dramatique est que tous ses pilotes s’accordent sur les points faibles de la moto 2022, et cela leur permet de travailler dans le même sens : « nous savons où nous devons nous améliorer. Il est temps de résoudre les problèmes que nous avons. Pour l’instant nous devons continuer à travailler et espérer que ces solutions arriveront en Europe dès que possible. Nous vérifions cela », commente Puig.
Honda va donc devoir donner des réponses mais à quelque chose malheur est bon dit-on et c’est ce que tente aussi de faire comprendre Alberto Puig aux Japonais, avec cet exercice de style : « tous nos pilotes ont pu terminer la course, mais je pense que le seul point positif est que nous ne sommes pas contents. C’est très positif car en termes de course, quand les choses tournent mal et que quelque chose ne se passe pas comme prévu, il est très facile de perdre la motivation, mais ce n’est pas notre mentalité », conclut Puig.
