Auteur du sixième chrono aux temps combinés à l’issue de la première journée de son GP à domicile, Fabio Quartararo peut s’avérer confiant pour le reste du weekend. Pour la première fois de l’histoire, un pilote français arrive en tête du championnat sur son épreuve nationale, et force est de constater que le pilote Yamaha soutient la pression à la perfection pour l’instant.

Le Niçois a répondu aux questions des journalistes à l’issue de la seconde séance d’essais libres, et nous vous retranscrivons ici l’intégralité de ses propos (la seconde partie des questions, qui fait usage du tutoiement, correspond aux questions posées par les journalistes français).


Fabio, ce fut plutôt une bonne journée pour vous…
« Oui, une bonne journée en effet. Mon rythme a été très bon, et j’ai eu de bonnes sensations aussi bien ce matin que cet après-midi. Nous avons essayé quelque chose lors de mon deuxième relai des FP2, mais je me suis retrouvé dans le trafic pendant mon time-attack, cela dit je n’ai pas été le seul dans cette situation. Je n’ai pas été en mesure de progresser, mais c’était tout de même une bonne chose de récolter pas mal de données pour demain, car la journée devrait être intéressante et importante. »

Avez-vous essayé un nouveau bras oscillant ?
« Tout à fait, c’est ce que j’ai essayé aujourd’hui lors de mon deuxième run, et j’ai formulé plus ou moins les mêmes commentaires qu’à Jerez. Il est plutôt bon, mais est-ce qu’il est vraiment meilleur… C’est un risque de changer quelque chose dont vous savez qu’il fonctionne tout le temps pour quelque chose de nouveau. Il faut encore revoir les données, mais je dirais de prime abord que nous allons rester avec le bras oscillant standard demain. »

Quels sont les points positifs et les négatifs de ce nouveau bras oscillant ?
« Il n’y a pas réellement de points positifs et négatifs. C’est simplement qu’au niveau de mes sensations, j’ai l’impression qu’il est effectivement mieux dans certains freinages, mais aussi plus agressif et rend la moto plus difficile à faire tourner. Ce sont plein de petites choses qui mises bout à bout, me laissent plutôt perplexe. Je préfère rester avec quelque chose dont je suis sûr à 100% que l’inverse. »

Lors des time attack on a eu l’impression d’assister à du Moto3 tant il y avait du trafic en piste. Est-ce que cela pourrait être un problème demain ?
« Cela a déjà été un problème aujourd’hui. Quand vous êtes derrière et que tout le monde croise ses trajectoires, c’est très perturbant. Je ne suis pas vraiment d’accord avec ce procédé. Quand j’étais en Moto3, mes exemples à suivre étaient les pilotes MotoGP. Si nous commençons à nous comporter de la sorte dans la catégorie reine, il est certain qu’en Moto3 ils vont faire pareil. Les pilotes Moto3 sont d’ailleurs souvent pénalisés, mais ceux du MotoGP ne le sont jamais, donc il faudrait peut-être y songer. »

Pensez-vous que le sujet va être soulevé lors de la Commission de sécurité ce soir ?
« Pas vraiment, car au final c’est quelque chose de difficile à résoudre. Normalement il existe une règle qui vous pénalise si vous ralentissez trop dans un secteur donné, mais je ne l’ai jamais vu appliquée. Je n’ai jamais vu de pilotes pénalisés pour cette raison en MotoGP, hormis Jack Miller suite à mon incartade avec lui en Argentine. Je pense que les sanctions doivent être appliquées de façon plus intransigeantes, et pas seulement en qualifications, mais aussi lors des essais libres. »

Comment jugez-vous le niveau d’adhérence de la piste ? On a vu beaucoup de pilotes chuter aujourd’hui, certains deux fois comme Miguel Oliveira ou Enea Bastianini…
« Pour moi c’est bien mieux que les années précédentes, sans doute en raison des températures plus élevées. Vous pouvez prendre la piste et avoir de suite de bonnes sensations. Dans le virage 3 vous avez un peu plus de marge pour vraiment forcer sur l’avant. La situation est bien meilleure que ces deux dernières années, et elle est comparable à 2019 où nous avions déjà de bonnes sensations ici. »

Comment te situes-tu par rapport aux Ducati au niveau du rythme ?
« Je me sens bien, je pense qu’on a un très bon rythme. Cet après-midi j’ai pu rouler en 1’31.8 ou 1’31.7 alors que j’étais en pneus usés et que j’essayais quelque chose sur la moto. Je me sens donc très à l’aise, même si j’ai encore un peu le doute au niveau du pneu avant quant à savoir s’il faut le pneu medium ou le pneu soft. Je pense ne pas être le seul dans cette situation, et que beaucoup de pilotes hésitent entre ces deux gommes. Je pense cependant que notre rythme est dans la course pour le podium. »

Tu sembles perdre un peu de temps dans le virage 4. Comment expliques-tu cela ?
« C’est quelque chose que je n’arrive pas à expliquer parce que sur mon time attack je perds un peu de temps. Dans mon deuxième relai j’ai néanmoins fait la différence dans le secteur 4 donc je pense qu’au niveau du rythme je ne perds pas beaucoup. Le fait est qu’on n’a pas réussi à faire un time attack complet en profitant pleinement du pneu arrière, et je pense que cela peut expliquer cette impression. »

Les Ducati te font-elles peur ce weekend ?
Elles font peur partout, mais en particulier sur un circuit « stop-and-go » comme celui-là, où leur accélération et leur charge aérodynamique leur fournit un avantage certain. De notre côté avec notre nouvelle aérodynamique on a pas mal de positif comparé à l’année dernière, mais aussi un peu de négatif. Mais de toute façon les Ducati sont fortes partout : je me souviens d’une époque où on disait qu’elles ne parvenaient pas à bien tourner, et pour autant il n’y a qu’à voir leur résultat à Jerez il y a deux semaines pour constater leurs progrès. C’est un petit peu comme « les bons circuits pour Yamaha » : je pense que cela n’existe plus vraiment, et je pense que c’est la même chose pour les Ducati. »

Peut-on dire que tu en as gardé en réserve aujourd’hui et que tu n’as pas encore démontré toute l’étendue de ton potentiel ici ?
« Non, j’ai bel et bien fait un time attack, mais je n’ai pas vraiment eu l’opportunité de faire mon chrono : j’ai eu le droit à deux ou trois drapeaux jaunes, et dans mon dernier tour j’avais quelques pilotes devant moi qui faisaient n’importe quoi. Je pense qu’on aurait pu finir dans le top 3 aujourd’hui, mais c’est vrai que c’est facile de dire cela quand on voit que Pecco Bagnaia a sans doute été également gêné en piste. Le plus important est de faire partie des dix premiers et de faire encore des time attack demain pour progresser encore davantage au niveau des chronos. »

 

GP de France MotoGP – Résultats FP2 :

Crédit classement : MotoGP.com

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