Remy Gardner nous le dit : le MotoGP a apparemment tellement élevé son niveau de jeu qu’il n’est plus possible pour un rookie d’y débarquer et y redistribuer les cartes. C’est tout de même un Champion du Monde Moto2 en titre qui l’affirme, avec d’autant plus d’assurance qu’il a pour équipier un Raul Fernandez qui a été son dauphin au classement général à la fin de l’exercice 2021, et qui n’y arrive pas plus que lui. Avant le Grand Prix de France, si important pour son team Tech3, l’Australien fait le point de son parcours jusque-là avec la KTM RC16, en toute humilité…
Remy Gardner va attaquer son septième Grand Prix ce week-end au Mans en tant que pilote MotoGP. L’an passé, il dominait le Moto2 mais cette fois, il présente un bilan plus modeste : lors des six premiers Grands Prix, l’Australien n’a terminé dans les points que deux fois, remportant un total de trois points au Championnat du monde, terminant 15e au Qatar et 14e au Portugal… L’Australien l’avoue sans ambages, il est tombé de haut et assez lourdement.
« Nous avions hâte de venir ici et de mettre le feu au monde » raconte le pilote d’Hervé Poncharal. « Le niveau en MotoGP est vraiment élevé. Il y a beaucoup de champions du monde ici et des pilotes qui roulent dans cette catégorie depuis longtemps. Il faut avoir attentes réalistes », reconnait Gardner. « Bien sûr, c’est difficile pour nous. Nous avons tout gagné et nous sommes maintenant en bout de peloton ». Son équipier Raul Fernandez, contre qui il luttait pour le titre en Moto2 l’an passé est dans le même situation que lui. Cependant, on notera que Darryn Binder, directement parachuté du Moto3 sur une Yamaha M1 surannée fait aussi bien tandis que Marco Bezzecchi, également débutant, monte en puissance sur la Ducati GP21 de la VR46.
Remy Gardner : « nous devons rester positifs et travailler pour sortir de la m….«
Et puis il y a aussi les deux pilotes officiels KTM qui sont, pour le moment, inatteignables pour le duo Tech3, a priori équipé de la même RC16. Remy Gardner explique cette situation sur motorsport-total : « nous avons les données des pilotes d’usine et pouvons donc savoir où nous perdons du temps. Le défi, cependant, est de faire ce qu’ils font. Ce n’est certainement pas facile. Mais c’est positif d’avoir les données des pilotes officiels », raconte le rookie.
Que font Brad Binder et Oliveira différemment ? Selon Remy Gardner, la principale différence est l’expérience. « Ils ont piloté des KTM à partir du Moto3. Ils se sont assis sur ces motos en Moto3, Moto2 et MotoGP et comprennent très bien les caractéristiques. KTM suit une certaine philosophie. Je n’ai pas piloté de KTM depuis 2015 ou 2014 », dit-il avant de conclure : « nous devons rester positifs et travailler pour sortir de la merde. Ce n’était certainement pas le meilleur début de saison. Mais ce n’était pas non plus un désastre total ».
