Aron Canet a peut-être été le vrai héros de ce Grand Prix d’Espagne. Le pilote Moto2 de Sito Pons a en effet réalisé un exploit en terminant second de la dure course à Jerez qu’il a accomplie dans des conditions incroyables. Sept jours seulement après s’être cassé le petit doigt et le radius gauches à Portimao, et seulement six jours après avoir subi une intervention chirurgicale pour les deux blessures, le pilote Flexbox HP40 a non seulement pu concourir et terminer la course, mais il est monté sur la seconde marche du podium en ayant mené le début de course. Aron Canet revient sur ce moment qui comptera dans sa carrière mais aussi dans sa vie.
Les larmes d’Aron Canet à l’arrivée du dernier Grand Prix d’Espagne n‘étaient pas feintes. Le pilote n’était alors que douleur et les nerfs ont légitimement lâché après avoir réalisé ce qui est un véritable exploit. « Ce fut l’une des courses les plus difficiles de toute ma vie » a commenté l’Espagnol. Et on veut bien le croire… Six jours avant, il sortait du bloc opératoire avec le doute légitime sur sa participation à la sixième manche du championnat à Jerez : « c’est l’un des podiums les plus émouvants de ma carrière. Réaliser ce que nous avons accompli après une dure semaine a été incroyable » dit l’Espagnol sur motorbikemag.
Aron Canet : « je rêvais de la victoire avec un bras, mais il faut avoir les pieds terre«
Son secret ? Le voici : « c’est une question de mentalité, de savoir renverser la situation. Je n’ai jamais abandonné » précise Aron Canet. « Du courage et de la force. Être ici jeudi, c’était trop. Vendredi, c’était déjà brutal d’aller directement en Q2, et le départ sur la deuxième ligne de la grille était également brutal. Puis être sur le podium dimanche… J’adore la moto, c’est une passion, mais c’est aussi mon rêve d’être champion du monde. Nous sommes tous ici pour gagner. Même si mon objectif principal cette année n’est pas d’être champion mais de gagner ma première course en Moto2, nous savons que nous avons du potentiel et nous n’allons pas le gâcher ».
Sur sa course, il fait un aveu qui laisse sans voix : « après dix tours, j’ai commencé à avoir beaucoup de douleur dans mon bras gauche, mais après cinq autres, j’ai commencé avec le syndrome des loges dans ma main droite. C’est parce que je pilotais d’une seule main, que je chargeais vingt fois plus. Je rêvais de la victoire avec un bras, mais il faut avoir les pieds terre ».
Il termine : « ce que nous avons réalisé est déjà trop bien. Ça me fait dresser les cheveux sur la tête rien que d’y penser. C’était incroyable d’avoir tous les fans espagnols pour me soutenir, alors merci beaucoup d’avoir été à un jour si important pour moi dans ma carrière sportive et dans ma vie ». Aron Canet est maintenant quatrième au championnat avec 31 points de retard sur le leader Vietti.
