Suzuki ne soutiendra plus les projets MotoGP et FIM EWC, mais en Championnat du Monde d’Endurance la donne est différente : voici les solutions.
Par Alessio Piana de Corsedimoto
Le désengagement de Suzuki du MotoGP s’étendra à tous les autres programmes sportifs « Factory » de la maison mère et donc aussi au Championnat du Monde d’Endurance. L’annonce, attendue dans les prochains jours, éclairera la nouvelle vision de l’avenir d’Hamamatsu, mettant de fait de côté la présence en sport moto de la maison au grand S. Cependant, en ce qui concerne le FIM EWC, ce désengagement pourrait ouvrir de nouveaux scénarios, par certains côtés inattendus.
Au fil des années, Suzuki a quitté tous les grands championnats moto dans lesquels elle était officiellement engagée. Du Championnat du Monde de Motocross (en 2017) au Supercross AMA, en passant par le Championnat du Monde de Superbike. Les seuls programmes considérés comme « Factory » restent MotoGP, FIM EWC et JMX (Motocross japonais). A partir de 2023, sauf contre-indications, Suzuki n’investira plus dans la course, pour une reprogrammation interne, épousant la transition écologique de toute sa filière.
Suzuki et le cas Yoshimura
Si un peu de lumière est attendu en ce sens pour le MotoGP, la situation est plus fluide en Championnat du Monde d’Endurance. Au cours des deux dernières années, Suzuki a en effet déjà progressivement limité son engagement. Depuis le départ à la retraite de Dominique Méliand en 2019, le SERT (ex-Suzuki Endurance Racing Team, aujourd’hui Sarthe Endurance Racing Team) vole de ses propres ailes. Le budget a été progressivement réduit, Yoshimura étant entré en jeu au cours des deux dernières années. Sous la bannière Yoshimura SERT Motul, l’équipe reine de la spécialité a tout gagné : le titre 2021, un doublé au Mans (2021 et 2022) plus la victoire écrasante en septembre dernier au Bol d’Or.
Yoshimura a rejoint le « nouveau » SERT, couvrant la quasi-totalité du budget nécessaire (plus d’un million d’euros) pour une saison en FIM EWC. Réalité indépendante et solide, bien que liée à Suzuki depuis les années 70, « Yoshi » prend en charge de manière autonome ses projets sportifs et d’entreprise, quelles que soient les décisions d’Hamamatsu. Seul, Yoshimura pourrait continuer à investir dans l’Endurance, malgré la criticité que représente une GSX-R 1000 restée à l’arrêt depuis 2017. Le SERT lui-même, pourquoi pas, pourrait se rattacher à un nouveau constructeur, puisqu’il n’est plus directement dépendant de Suzuki. D’ici les 24 heures de Spa les 4 et 5 juin, la situation sera définie dans la perspective de 2023.