En Moto3, il devient de plus en plus fréquent qu’une séance qualificative ne serve que de base de départ aux officiels pour constituer la grille de départ. En d’autres termes, le plot déterminant pour s’élancer pour la course du dimanche est la synthèse entre une référence chronométrique et le visionnage de la vidéo des qualifications. Une moyenne est ainsi faite entre la performance et une pénalité. En Aragon, c’est avec ce procédé que tout a été chamboulé. Pas moins de treize pilotes ont ainsi été punis. Et pas les moindres…
Lors du warm-up du dimanche matin, on avait du mal à croire aux informations distillées sur l’écran alors que les pilotes roulaient à tombeau ouvert sur la piste d’Aragon : treize pilotes étaient sanctionnés après étude de la séance qualificative du samedi par les officiels : Foggia allait partir de la pitlane, Jeremy Alcoba, Niccolo Antonelli, Jakub Kornfeil, Andrea Migno seraient contraints de s’élancer du fond de la grille alors que Tony Arbolino, Enea Bastianini, Marco Bezzecchi, Nicolo Bulega, Lorenzo Dalla Porta, Raul Fernandez, Kazuki Masaki et Gabriel Rodrigo allaient rendre douze places.
De quoi offrir sur un plateau la victoire à Jorge Martin avant même le départ donné. Et c’est ce qui s’est produit. Bezzecchi, second au championnat et Bastianini, qualifié sur la première ligne, l’avaient forcément mauvaise. Ils ont commenté cette situation, en révélant une procédure pour le moins étonnante…
« Ils nous l’ont dit 20 minutes avant le warm-up » s’étrangle Bezzecchi. « j’ai appris la pénalité et je n’ai même pas compris pourquoi. Regardez la vidéo et vous verrez une trentaine de pilotes qui attendent une roue. Ils nous ont appelé 20 minutes avant le début du warm-up et je ne suis même pas allé à la direction de la course car je devais me préparer pour la séance. J’étais en colère, mais si vous vous fâchez, c’est pire. J’ai donc essayé de trouver le calme et de changer de stratégie ».
Une procédure et des décisions sans appels que confirme Bastianini : « le dimanche matin, le communiqué est arrivé, dix minutes avant le warm-up. Je n’ai pas eu la chance de répondre, et encore moins de regarder des vidéos. Au contraire, ils nous ont même dit que nous ne pouvions pas les voir. Le fait est qu’à ce stade, il n’est même pas la peine de déposer un appel ».
A croire que c’est le régime de la terreur ! Reste que Bezzecchi a sauvé les meubles en terminant à une magnifique seconde place qui lui permet de rester à 13 points de Martin au championnat. Bastianini n’a pas été moins méritant en prenant la troisième place. Mais Martin, lui, s’est promené jusqu’à la victoire à l’arrivée…
