Parlons MotoGP : Ce qu’il faut savoir avant le Grand Prix des Amériques

À l’approche du Grand Prix des Amériques, concentrons-nous sur quelques enjeux majeurs, à savoir des situations ou contextes qu’il faudra surveiller afin d’en tirer les meilleures conclusions.

Le début de championnat fut très mouvementé. Cette tournée de quatre courses autour du globe se poursuit dimanche soir à Austin, Texas. Enea Bastianini (Ducati Gresini) s’était imposé lors de la manche d’ouverture au Qatar, tandis que Miguel Oliveira (Red Bull KTM) coupait la ligne en tête sur le nouveau tracé de Mandalika, en Indonésie. La semaine dernière, Aleix Espargaró (Aprilia Racing) fit de même à la surprise générale, s’offrant en plus la pole position. Il s’agissait de sa première victoire en carrière ainsi que la première pour la firme de Noale en MotoGP.

Grâce à cet exploit, l’Espagnol mène désormais le classement général, avec 45 points. Brad Binder (Red Bull KTM) le suit de près, tout comme Bastianini. Il s’agit du championnat le plus serré de l’ère MotoGP jusqu’alors : En trois courses à peine, tous les constructeurs sont montés sur le podium et neuf pilotes y ont figuré, soit le maximum possible. Plus impressionnant encore ! Les places 2 à 6 du championnat se tiennent en cinq points seulement ! Vous l’aurez compris, tout est possible.

Ces dernières nuits, Aleix rêve-t-il de titre ? Photo : Michelin Motorsport

Le circuit des Amériques, ou COTA, est atypique. Tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, il est doté d’une immense ligne droite avec un énorme freinage. Nous pouvons aujourd’hui affirmer, neuf ans après son arrivée, qu’il ne s’agit pas de l’un des meilleurs. Les pilotes n’ont pas hésité à le tacler, en particulier à cause l’état du revêtement. Côté météo, du beau est annoncé, comme souvent au Texas.

Étudions maintenant trois points à surveiller de près ce dimanche.

1) Marc Márquez de retour dans son jardin ?

Dire que l’octuple champion du monde est à l’aise sur le tracé texan est un euphémisme. C’est bien simple. En huit éditions, il y compte sept victoires. Seul une chute innocente lui coûta le succès en 2019, au profit d’Álex Rins (Team Suzuki Ecstar).

Les nombreux virages à gauche profitent à Marc, mais un delà de ça, une vraie connexion s’est établie entre lui et Austin. Seulement voilà ; Márquez connut un week-end désastreux en Indonésie (quatre chutes, dont une énorme au warm-up), et un nouvel épisode de diplopie se manifesta. Ceci contraignit le champion de manquer le Grand Prix d’Argentine.

Mais il est de retour ! Après des essais réussis à Alcarras, Honda Repsol a confirmé sa participation ce dimanche. Si vous suivez les Grands Prix depuis un certain temps, vous savez que même diminué, ce dernier peut très bien s’imposer de nouveau. Il est assurément un pilote à suivre.

2) La confirmation Aprilia ?

La victoire d’Aleix Espargaró laisse rêveur, et nous avons tous, sans trop osé le dire, pensé au championnat en voyant sa performance XXL. « Peut-il le faire ? » Cela semble extrêmement compliqué. Les favoris ne se sont pas encore mis en marche (voir point n°3), et la hiérarchie s’établira une fois de retour sur le vieux continent.

Mais rien n’empêche de garder un œil avisé sur Aprilia, en particulier la RS-GP frappée du n°41. Capable de coups d’éclat, il pourra mettre la vélocité de sa monture à profit sur cette immense ligne droite.

Cependant, le COTA présente de nombreux virages lents, à l’angle, notamment dans le dernier secteur. Cela pourrait être la clé de la performance, et ce dès les premiers essais. En revanche, si Aprilia arrive à performer ici, elle pourrait bien devenir l’une des équipes à surveiller de près jusqu’à la fin de l’année.

3) Les favoris, une bataille à distance ?

Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha) et Pecco Bagnaia (Ducati Lenovo) n’ont pas excellé en ce début de saison, pour tout un tas de raisons. Pourtant, il semblent conserver ce statut de « favoris », et ont toujours les faveurs des bookmakers pour le titre. En effet, il y a très peu de chances qu’ils terminent respectivement 5e et 14e du général.

Les deux jouent gros à Austin. Cette tournée outre-mer est importantes pour se mettre en jambe. Quartararo, déçu en Argentine, n’est pas là où il voudrait être. Bagnaia, auteur d’une 5e place, espère laisser ces deux premières courses catastrophiques derrière lui.

Ainsi, un des deux – ou les deux – pourraient ne pas jouer devant ce dimanche. Les deux larrons ont déjà performé ici par le passé, mais l’état de forme affiché par Aleix Espargaró et Jorge Martín, couplé à un retour de Márquez aux affaires et à un plateau très homogène pourraient nous faire assister à une joute à distance entre les deux pilotes.