Ce dimanche 3 avril 2022, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le Circuit Termas de Rio Hondo au terme du Grand Prix d’Argentine.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui a assuré les points de la 8e place.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).
Fabio Quartararo : « Pour être honnête, mon départ n’a pas été le meilleur. Avant la ligne droite j’étais septième, donc je n’étais pas si mal. Mais ensuite, je me suis fait doubler dans la ligne droite et, globalement, les trois premiers tours ont été un cauchemar que je n’avais pas d’adhérence. Vous savez, le virage 6 est très facile car vous le passez en mettant autant de gaz que possible tout en essayant de ne pas faire trop chauffer le pneu, mais globalement ils s’échappaient à chaque fois dès le premier tour. C’est purement une question d’adhérence et les trois premiers tours ont été un désastre. J’ai perdu des positions mais après trois ou quatre tours, l’adhérence était un peu meilleure. Mais ensuite, pour doubler, j’ai directement senti que l’adhérence n’était pas la même et c’est frustrant quand vous vous êtes senti bien durant toutes les séances. Puis arrive la course et c’est complètement différent, et c’est pourquoi c’est vraiment frustrant. Mais, à la fin, quand les motos ont redéposé de la gomme Michelin sur la piste, j’ai pu aller plus vite, mais c’était trop tard et j’étais trop loin. »
Sur le papier, c’est un circuit qui convient bien aux
Yamaha et vous vous êtes bien comporté durant toutes les séances.
Pensez-vous qu’il s’agit d’une opportunité manquée ?
«
Ce circuit n’est pas le meilleur pour Yamaha car il y a une
ligne droite qui est plutôt importante, mais j’ai fait de mon mieux
et je n’ai pas renoncé. Faire mieux qu’aujourd’hui était difficile
car j’ai senti que je perdais beaucoup de positions mais pour être
honnête je n’ai pas senti avoir commis beaucoup d’erreurs. Vous
savez, quand les autres vont mieux que vous, ils peuvent bien mieux
préparer les dépassements, et c’est pourquoi j’ai perdu toutes ses
positions. Malheureusement, nous n’avons pas eu de vrai contrôle de
l’arrière. Dès le tour de chauffe, j’ai directement senti que ça
allait être difficile, mais la course est terminée et nous devons
nous concentrer sur la prochaine. »
En début de saison, vous attendiez-vous à voir une
Aprilia et une KTM en tête du championnat ?
« Bien
sûr, vous ne savez jamais à quoi vous attendre mais je ne me serais
jamais attendu à voir Aprilia et KTM aux premières positions, mais
après la pré-saison tout le monde était très rapide. Oui, il y a
beaucoup de surprises mais je ne m’attendais pas à être, non pas si
loin car je suis à 10 points, mais à peiner autant. »
Les trois premières courses ont été remportées par des
V4. Cela vous inquiète-t-il ?
« Pour le moment,
cela ne m’inquiète pas, Mais on ne sait jamais. »
Aleix Espargaró a remporté sa première victoire au bout
de 200 Grand Prix. Imaginez-vous sa joie ?
« Pour être honnête, je suis vraiment heureux pour Aleix ! Je
suis très fier pour lui : il semble toujours en colère mais vous ne
le voyez jamais avoir de grosses récriminations envers son équipe
et il a vraiment travaillé dur pour obtenir cela. Je suis très
heureux pour lui, mais nous devons l’arrêter (rires) en course.
Vous savez, quand j’ai rapporté ma première course, c’était un des
meilleurs jours de ma carrière et j’imagine que pour lui c’est à un
autre niveau, je suis donc vraiment heureux pour lui car il le
mérite. »
Et pour Aprilia ?
« Et pour Aprilia,
bien sûr ! Vous savez, quand vous venez de si loin, car je me
rappelle de la première année Melandri, ils étaient vraiment loin.
Mais ils sont devenus de plus en plus forts et ils sont maintenant
une moto et des pilotes très compétitifs, donc grandes
félicitations à eux ! »
On a vu des résultats très inconstants d’une course à
l’autre : où se situe Yamaha dans la hiérarchie et cela peut-il
être mieux la semaine prochaine au Texas ?
«
Sincèrement, je n’en ai aucune idée. Je pense que ça dépend
d’énormément de choses. Selon moi, les autres motos peuvent
s’habituer à plus de circonstances que nous, alors que pour nous il
faut qu’on ait des conditions très bonnes. C’est ça qui est
frustrant, mais bon, on verra bien la semaine prochaine et quoi
qu’il en est il faudra essayer de donner le maximum de
soi-même. »
Tu dis que la situation s’est améliorée quand on a
commencé à avoir un peu plus de gomme Michelin au sol. Ça veut dire
que tu penses toujours que le fait d’avoir des Moto2 et Moto3 avec
des Dunlop avant, ça te perturbe ?
« En tout cas,
ça perturbe plus notre Yamaha que les autres, car comme je l’ai dit
tout à l’heure, le virage numéro six est un virages très facile en
tant que pilote, et quand on voit quelqu’un qui s’en va devant toi
sur ce genre de virages, c’est frustrant parce que tu sais que tu
ne peux rien faire : c’est seulement le fait du peu de grip de la
moto et du pneu. Mais surtout, ça ne marchait pas au début. Ça ne
marchait pas au début et c’était un petit peu mieux à la fin, mais
toujours moins bien que les autres, donc c’est vraiment
frustrant. »
Avec 9 pilotes différents sur le podium en 3 courses,
comment tu analyses ce début de saison ?
«
Sincèrement, j’analyse qu’on est en difficulté parce qu’on a
besoin de trop de paramètres pour que notre moto fonctionne.
Sincèrement, on n’est pas en très bonne position mais je pense
qu’il faut s’enlever de la tête ces choses là et être concentré à
tout moment pour que, dès qu’il y a une opportunité, il faut
réussir à donner son maximum comme je l’ai fait en Indonésie. Mais
sincèrement, c’est vraiment dur : je ne m’attendais pas à trois
premières courses aussi dures quand c’était l’année dernière. Donc
on verra bien, maintenant on a une autre course à Austin et je
pense que pour moi il va vraiment falloir se donner. »
Le fait d’être champion du monde peut-il t’aider à gérer
cette situation plus compliquée cette année ?
« Ça
peut m’aider, oui, parce que l’année dernière j’ai aussi eu des
moments un petit peu difficiles, mais je n’ai pas vraiment eu des
moments où je sentais que la moto est vraiment autant inférieure
aux autres. Je pense que ce sont des nouvelles choses pour moi et
qu’il va falloir rester calme. C’est sûr que l’année dernière, ça
m’aide à rester un peu plus calme. Ce sont plein de nouvelles
choses qui se sont mises sur cette course là. »
Résultats du Grand Prix d’Argentine MotoGP sur le circuit Termas de Río Hondo :
Crédit classement : MotoGP.com