Ce samedi 2 avril 2022, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le Circuit Termas de Rio Hondo au terme de la première journée de roulage du Grand Prix d’Argentine.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui est un peu passé à côté de sa journée.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).
Johann Zarco : « Une journée difficile ! Je m’attendais vraiment avoir un meilleur feeling en FP1 mais les choses n’ont pas vraiment fonctionné comme ça. C’était bien d’avoir des séances très longues car nous avons pu bien travailler. Entre les premiers tours en FP1 et les derniers tours de la qualification, j’ai bien progressé, mais clairement je m’attendais à une meilleure qualification. La neuvième position n’est pas un drame mais j’étais déçu car j’avais placé mon ambition un peu trop haut en Argentine car c’est un endroit que j’aime vraiment, une piste très rapide. J’ai beaucoup de références que j’apprécie d’utiliser mais ce n’était pas suffisant aujourd’hui. C’est pour ça que c’était plutôt bien d’avoir des séances longues et de travailler, puisque les progrès ont été intéressants, mais je n’ai pas débuté au niveau que je voulais. Donc demain nous avons un warm up de 40 minutes, et ce sera utile d’avoir cette durée, avant tout pour franchir un autre pas avec la moto afin d’avoir un meilleur rythme pour la course, puis pour décider quel pneu arrière on utilisera, entre le soft et le médium. C’est toujours à décider demain mais le warm up de 40 minutes à 10h30 est le moment parfait et les conditions parfaites pour faire un bon travail. »
Aimez-vous ce format de deux jours au lieu de trois
?
« C’est intéressant ! Clairement, si vous avez
de l’expérience, cela peut être vraiment bien car il ne faut pas
faire la moindre erreur. Si vous commettez une erreur, c’est très
difficile pour les mécaniciens de réparer la moto et d’être prêts
pour la prochaine séance. Cela peut beaucoup gêner votre travail si
vous commettez une erreur, et c’est pourquoi si vous avez de
l’expérience, cela peut peut-être être un avantage. Mais comme je
l’ai dit, je m’attendais à bien mieux débuter et je n’ai pas obtenu
ce que je désirais pour ce samedi. En conférence de presse, j’ai
dit que cela pourrait être bien pour le spectacle, mais au niveau
du sport cela peut être plus difficile car vous devez mettre
beaucoup d’intensité durant toutes les séances, et celles-ci sont
plus longues. Cela rend le travail un peu plus dur. Je le vois
maintenant : je suis assez fatigué et je dois faire des exercices
avec le physio car on sent vraiment que le corps… Cela a été cool
toute la semaine car j’ai voyagé lundi et je me suis entraîné en
courant et tout le reste, mais clairement, avec l’intensité du
samedi vous sentez que vous avez besoin de vous assouplir pour
demain. Je pense donc que c’est un peu délicat. Si quelque chose se
passe un peu mal, vous pouvez avoir trop de problèmes. Si nous
faisons comme ça, je pense qu’on manquera de temps. »
Qu’est-ce qui t’a gêné le plus aujourd’hui :
l’adhérence, la bosse ou les bosses, ou autre chose ?
« Oui, il n’y en a pas qu’une (rires) ! Il y en a une qui saute
aux yeux mais il n’y en a pas qu’une. Oui, notre moto avait du mal
à se comporter sur les bosses, parce qu’on glissait beaucoup et on
manquait de grip. Là, il y a tout un combo en fait: ou en glisse
trop, ou ne tourne pas assez, et on n’absorbe pas bien les bosses !
Quand tu n’as pas ces trois éléments ensemble, on n’est pas si loin
mais ça rend l’enchaînement de tours compliqué. Du coup, il y a un
peu de ça, mais on a su évoluer pendant les séances, et ça permet
de savoir un peu la direction. Après, savoir jusqu’où on va réussir
à évoluer, on le saura demain. »
Sur les bosses, on voit que tout le monde est secoué :
c’est quelque chose de dangereux ou tu ne le sens pas tant que ça
sur la moto ?
« Dangereux ? Ça n’est pas dangereux parce que ça ne te fait
pas tomber, mais clairement c’était épuisant parce que tu sais que
tu vas passer dessus. Et le problème c’est que quand tu es à la
limite de patiner, et on patine déjà parce que c’est une sortie de
virage et on a encore beaucoup d’appui, tu sais que tu vas la
prendre, et si tu restes trop décontracté dessus, ta moto se met à
bouger et tu ne peux pas la balancer pour le virage 12, pour le
virage d’après. Du coup, tu manques ton freinage pour le 12/13.
Même si à regarder, c’est tellement grand est rapide, tu te dis
« le freinage est à 400 m, j’ai le temps », mais non : à
cette vitesse là, quand la moto se met à bouger là, non seulement
ça rate ta sortie mais aussi ton freinage. Du coup, pour éviter ça,
tu es obligé de compenser toi physiquement pour absorber ça, et
c’est un peu éprouvant. En fait, on est sur une position où ça
bouge, mais on ne va pas décrocher ou se faire éjecter. Du coup, on
ne peut pas le qualifier de dangereux. »
Il y a encore eu des petits incidents dans le trafic.
Une qualification de type Superpole pourrait être une solution
?
« En fait, le format Superpole, au niveau timing, ça prend du
temps, parce qu’il y a un outing et un tour chrono. Faire ça pour
12 pilotes, ça bouffe vite une demi-heure dans tout le programme de
la journée mais ça peut être une solution. Moi, avec un peu plus
d’expérience et qui essaie d’enchaîner plus de tours, même si une
roue ça aide, est-ce que ça m’aiderait ou pas ? Je ne sais pas.
Fabio est très fort pour trouver son rythme et pour faire son
chrono seul, Donc oui, pour ce style de pilote c’est avantageux.
Pour d’autres moins. Mais oui, c’est dur, car il faut être très
malin pour avoir la bonne roue au bon moment. Et en plus chanceux,
parce que quand tu as cette roue, il faut aussi qu’il n’y ait pas
de drapeaux jaunes, et du coup c’est vraiment un gros combo à
avoir. Et pareil, cette roue là, il ne faut pas qu’elle soit collée
devant toi sinon elle te gêne. En général, tu la rattrapes, du coup
il faut la mettre à une vingtaine de mètres mais si elle est trop
loin tu fais des erreurs. Le format que l’on a maintenant est très
technique, très stratégique, et c’est là où le format Superpole
pourrait permettre d’avoir plus de travail de concentration et de
constance. Mais je pense qu’au niveau du programme, si on fait un
samedi comme ça, ça ne passe pas. Ou alors, on finit à 18h30, quand
il fait nuit. »
Laurent Rigal, sur Canal+, s’agaçait un peu que tu
donnes une roue à Martín dans le premier relais et que ce ne soit
pas réciproque. C’est quelque chose dont vous parlez dans l’équipe
ou chacun fait sa vie ?
« Non, on fait notre vie.
On n’a pas ce travail d’équipe comme ça. Martín, sa force, c’est
qu’il sait sortir ce tour extra, et il est vraiment très fort pour
ça. Oui, dans le premier run, j’ai pris un peu mon rythme et
j’avais un peu besoin de confiance, et j’ai vu que je tirais du
monde. En fait, je suis le parti le premier des Ducati et je me
suis dit « si j’ai du feeling, ça devrait marcher ». Et
ça a presque marché. Finalement, j’ai vu, je suis premier dans le
secteur 1, ce qui est bien, mais je suis dernier dans le secteur 3,
donc il y a une sorte de potentiel et il y a aussi… Perdre 6/10 sur
23 secondes, c’est que j’ai un vrai souci. Avoir le meilleur
premier secteur, c’est le côté positif : c’est signe que je ne suis
pas si loin (rires).
Mais en tout cas, il n’y a pas de travail d’équipe. Après, on
ne se met pas des bâtons dans les roues, mais lui a cette capacité
de pouvoir attendre, attendre, attendre, et ensuite d’un seul coup
sortir le tour. Moi, j’ai besoin d’un peu plus de progression et
presque me mettre en route un demi-tour avant pour trouver le
feeling. Et là, je peux pousser. »
Résultats de la Qualification 2 du Grand Prix d’Argentine MotoGP sur le circuit de Termas de Río Hondo :
Résultats de la Qualification 1 du Grand Prix d’Argentine MotoGP sur le circuit de Termas de Río Hondo :
Crédit classement : MotoGP.com