La première journée d’essais libres vient de s’achever sur le circuit de Mandalika, en Indonésie, avec le leadership surprise des Yamaha de Fabio Quartararo et de Franco Morbidelli. Dans la fournaise de l’île de Lombok, les pilotes MotoGP ont donc retrouvé un circuit qu’ils avaient découvert le mois dernier lors des ultimes essais hivernaux, et dont une bonne partie du tracé a depuis été resurfacé.
Brad Binder a pour sa part conclu ce vendredi en huitième position, et a livré ses impressions auprès des journalistes à l’issue de la journée. Nous vous retranscrivons ici l’intégralité de ses propos.
Brad, comment s’est passée
cette première journée à Mandalika ?
« La première
partie de la matinée a été assez étrange je dois dire. La piste
n’était pas tout à fait sèche, il y avait des plaques d’humidité.
Mais une fois que cela a séché nous avons rencontré des problèmes
en virage et nous n’avons pas compris quelle en était la raison.
Nous sommes donc revenus à des réglages que nous avions lors des
essais hivernaux, mais nous avons tout de même continuer à
rencontrer les mêmes problèmes lors de nos deux premiers runs. La
situation ne s’est améliorée que lorsque j’ai chaussé le pneu soft
à l’arrière. C’est vrai qu’en fonction de la carcasse dont on
dispose cela rend les choses différentes. Nous avons bien moins de
grip en entrée de virage, donc cela rend plus difficile le fait de
ralentir la moto, et il est difficile de se convaincre que la moto
ne va pas décrocher. Mais si je mets cela de côté, je dois dire que
ce fut une bonne journée. Demain nous allons devoir travailler avec
le pneu medium pour voir si celui-ci nous convient mieux. Pour le
moment je suis content de faire partie de la Q2. »
Vous êtes réputé pour être
un pilote très fort le dimanche. Savez-vous d’où vous vient cette
performance accrue le jour de la course ?
« J’ai
toujours été très fort le dimanche tout au long de ma carrière,
mais depuis que j’ai plus d’expérience et que je comprends mieux la
machine sur laquelle j’évolue, les choses sont encore plus faciles.
Aujourd’hui j’ai été dans le top 10 à l’issue des deux séances
d’essais libres, ce n’est donc franchement pas mal du tout. Je dois
encore cependant avoir plus de sensations en entrées de virage pour
être encore un peu plus rapide, mais franchement je ne peux pas me
plaindre. »
Lors de la course au Qatar,
on vous a demandé de changer la cartographie de votre moteur.
N’avez-vous pas eu des regrets dans le sens où cette demande est
arrivée tardivement et ne vous a pas permis de rattraper Enea
Bastianini ?
« Ce qu’il s’est passé au Qatar avec
la cartographie était exactement ce que nous avions prévu. Lorsque
j’ai vu le message je n’ai pas eu à faire beaucoup de
modifications. »
Marc Márquez a déclaré que
lorsqu’il vous a suivi en course au Qatar, il a eu de grandes
difficulté à comprendre le fonctionnement de la KTM, qui semblait
se comporter d’une façon différente d’un tour à l’autre. Devez-vous
effectivement adapter votre pilotage tour après tour et être très
flexible dans votre manière de rouler ?
« Je crois
qu’au Qatar je n’avais aucune difficulté à suivre les autres gars
en début de course. Cela ne posait pas de problème insurmontable.
Mais par la suite j’ai commencé à perdre du grip sur les flancs et
j’ai été davantage en difficulté, pour la simple et bonne raison
que je n’étais plus en mesure d’emmagasiner suffisamment de vitesse
en virage. Malgré cela mes chronos sont restés réguliers, donc
c’était une bonne chose sachant que je devais adapter en permanence
mon style de pilotage. C’est parfois difficile d’expliquer ce genre
de choses, mais tant que cela se passe bien au final je ne peux pas
vraiment me plaindre. »
Les conditions de piste semblent
s’améliorer peu à peu. Cela signifie-t-il que la piste va offrir
plus de possibilités de dépassement durant la course ? Nous savons
en effet que jusqu’ici la trajectoire idéale est très
étroite…
« C’est toujours le cas je dois dire. En ce sens c’est bien
d’avoir les Moto2 et les Moto3 ici, car leurs trajectoires sont un
peu différentes. Mais j’ai encore été choqué de voir à quel point
la piste était sale ce matin. Lors des cinq ou six premiers tours,
l’idée a surtout été de rester sur une trajectoire qui était très
étroite. La piste s’améliore néanmoins petit à petit. Elle est de
plus en plus propre, sans compter qu’on va avoir de plus en plus de
gommes sur le tarmac, ce qui va aider là aussi. Le seul problème
qui perdure, c’est la chaleur. Aujourd’hui nous avons eu jusqu’à
60°C sur la piste, chose qu’on voit rarement. »
Pensez-vous donc que vous
allez disposer de plus d’espace pour dépasser ?
«
J’ai dépassé deux personnes aujourd’hui, mais j’ai dû le faire
en étant très proche d’eux durant la manœuvre, car si je prenais
trop à l’intérieur je me retrouvais alors dans la partie vraiment
sale de la piste et je courrais le risque de bloquer l’avant. Je
pense qu’il va falloir se montrer intelligent en course, car il va
être très facile de faire une erreur. »