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Il n’a échappé à personne que depuis que l’Europe tant vantée ne réussit même plus à éviter la guerre sur son sol, les prix à la pompe se sont envolés. Et c’est un euphémisme. La précarité, la résignation que des mois de confinement nous ont appris, et un soupçon de mauvaise conscience de se plaindre du prix d’un plein alors qu’une population connait de plus grandes souffrances, font que l’on regrette plus la situation que l’on s’en révolte. Mais le holà semble cette fois venir des politiques que l’on n’attendait plus au chevet de notre quotidien. En Italie et en France, des réactions intéressantes et intéressées ont fusé.

Faire le plein est maintenant un luxe et en France, pour la première fois, on a identifié le diesel comme le carburant le plus cher à la pompe. Et pas qu’un peu. Prenant 10 centimes toutes les 24h00, et l’essence avec, il tutoie les 2,50 euros le litre. Une inflation que rien ne semble arrêter. Sauf peut-être le bon sens. Politiquement, il s‘est manifesté en Italie avec le ministre de la Transition écologique. Voir un responsable a priori contre le moteur thermique et l’énergie fossile s’inquiéter de l‘évolution d’une situation qui insiste un peu plus sur la nécessité de repenser la mobilité, c’est tout de même le signe que la situation est grave. Il s’appelle Roberto Cingolani et il a déclaré sur SkyTg24 ces propos relayés par Moto.it : « nous assistons à une augmentation injustifiée du prix du carburant, il n’y a aucune raison technique à ces augmentations » a expliqué le ministre. « Et cette inflation n’est pas liée à la réalité des faits. C’est une spirale spéculative, sur laquelle peu gagnent. Une arnaque colossale aux frais des entreprises et des citoyens ».

Après avoir largué la bombe, Cingolani est allé plus loin en expliquant comment, aujourd’hui, il faut « établir un prix maximum au-delà duquel les opérateurs européens ne peuvent pas aller, c’est fondamental. Quiconque exporte du gaz ne peut pas compter sans l’Europe ». Le ministre ne cite pas de noms et n’attribue pas de responsabilité, mais il s’attarde sur le fait que l’Italie « paie des erreurs historiques pour ne pas avoir diversifié sa production énergétique ».

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Et en France, à quel prix ?

Une évaluation qui peut tout aussi bien s’appliquer dans notre certes contrée. Justement, qu’en est-il en France ? Le Premier ministre Jean Castex a annoncé samedi 12 mars, une « remise à la pompe de 15 centimes par litre » s’appliquera à partir du 1er avril et pendant 4 mois pour tous les Français, afin de faire face à l’envolée des prix du carburant. Puis il a ajouté : « comment les Français comprendraient qu’ils payent un plein de gasoil à 2 euros, pendant qu’au même moment les pétroliers dégagent toujours de gros bénéfices ? Si l’État fait un effort de 15 centimes au litre, et qu’ils font par exemple un effort de 5 centimes, c’est bien 20 centimes qui doivent se retrouver dans la poche des Français », a encore exhorté le Premier ministre.

L’intention est bonne, mais on ne comprend pas le délai d’application et ce sursis de quatre mois. Car pendant ce temps, la crise internationale perdurera, donnant l’argument à l’inflation à la pompe. On aurait aimé une systématisation du contrôle des prix, mais l’Etat n’est peut-être finalement pas si puissant ou courageux pour entrer dans ce jeu pourtant au bénéfice de ses citoyens. Cependant, dans une période électorale, qui durera peu ou prou entre la présidentielle et les législatives étonnamment pendant ces quatre mois fixés, tout est bon à prendre à partir du 1er d’un mois d’avril qui sera celui des deux tours de la présidentielle.

Sinon, sur le terrain, chacun vit son expérience, s’adapte, survit. Et c’est tous les jours. Qui n’a pas vu ou fait un plein d’essence coupé à l’éthanol ou aller quotidiennement faire son complément de diesel parce qu’il sera fatalement plus cher au litre le lendemain ? Notez qu’il n’y a pas de problème d’approvisionnement des pompes. En discutant à bâtons rompus avec un gérant d’une station arborant un logo bien connu, ce dernier me lâchait en fin d’arguments avec un sourire à peine retenu, « qu’on ne s’est jamais autant gavé ». Tout est dit.

Carburanti, la benzina supera i 2 euro a litro anche nel self - ilGiornale.it