Cette passionnante saison de MotoGP aura révélé, au travers des commentaires acerbes de certains pilote en manque de résultat à l’égard de leur équipe, une réelle montée en puissance de leur influence dans la politique générale du team. Une situation qui s’est notamment exacerbée avec un constructeur Yamaha qui connaît une trop longue traversée du désert. Certes, mais ruer dans les brancards, chambouler son personnel dédié et aboutir à des excuses publiques d’un haut responsable ne fait-il pas plus de mal que de bien ?
L’influence des pilotes en MotoGP grandit en même temps que cette catégorie progresse dans le firmament des sports mécaniques. Et après tout, c’est tant mieux : ils font le spectacle, ce sont des talents incroyables, des athlètes accomplis et ils jouent leur peau dès qu’ils prennent le guidon.
Néanmoins, savoir défier un chrono et gérer une écurie demandent-ils les mêmes qualités ? Une question posée dans les colonnes de Speedweek à l’aune d’un cas concret relevé lors du Grand Prix de la République Tchèque. Il est fait mention d’un pilote, non cité, se plaignant lors du débriefing de pneus n’adhérant plus, d’une moto lente et d’un manque de traction sur la piste.
Les techniciens ont donc analysé les données qui ont montré quelque chose de différent. Au lieu de manquer d’adhérence, ils ont révélé de nombreuses erreurs de freinage et de trajectoires. Ils ont clarifié ce qui s’est réellement passé. Mais le pilote n’a pas aimé et a vertement réfuté les arguments en déclarant : « c’était moi qui conduisais la machine. Je sais ce que j’ai ressenti. Je me fous de ce que les données montrent. »
Une rupture du dialogue dommageable. Comment le renouer ? Avec des anciens pilotes recrutés. Ceux-là ont été ce qu’ils sont et ont l’autorité pour leur parler franchement. Alberto Puig est chez Honda, Emilio Alzamora s’occupe des Marquez, Davide Tardozzi occupe le stand Ducati et Mike Leitner celui de KTM. Et on n’oubliera pas les sorties de Kevin Schwantz chez Suzuki. La liste n’est pas exhaustive, mais la recette semble incontournable pour que chacun reste à sa place et travaille avec l’autre…
