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Nous perpétuons notre habitude de vous reporter intégralement les propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans mise en forme ou déformation journalistique.

A côté de la communication parfois un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité du team Monster Yamaha Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefings passés dans notre rubrique “Interviews“).

Il y a toujours le petit détail qui fait plonger chaque jour davantage les passionnés en immersion dans le monde de la MotoGP…


Johann Zarco : « ce fut une course difficile, oui. Je m’attendais à avoir un meilleur rythme pour pouvoir au moins aligner des 24.7 ou 24.8, mais je n’ai pas pu être plus rapide que 25.1 ou 25.3. Cela a vraiment été difficile. Je m’attendais aussi à pouvoir être fort en première partie de course alors que cela a peut-être été mon pire moment. Donc oui, je suis très déçu après la course. Quand Bautista m’a rattrapé a la fin, lors des 2 derniers tours, j’étais même 11e mais nous avons fait de très bons derniers tours avec Tito et Álvaro. Nous nous sommes battus et nous avons fait quelques beaux dépassements, et j’ai pu prendre l’avantage à la sortie du dernier virage, donc au moins, dans une course difficile, j’ai pu apprécier ces derniers tours. Quand vous vous battez avec d’autres pilotes, c’est toujours plus amusant.
Il est difficile de savoir si le choix des pneus a été mauvais. Peut-être que j’aurais dû utiliser le médium, mais je n’avais pas un très bon feeling ce matin donc je croyais vraiment que je pourrais faire de nombreux tour en 24 avec le tendre. Mais je ne les ai pas faits. Nous savions que nous n’aurions pas un gros avantage sur ce tracé, mais comme j’aime ce circuit, je m’attendais à faire quelque chose de bien. Finalement, cela ne s’est pas produit et j’ai fini la course et je continue à croire fortement que je pourrai faire quelques bons résultats avant la fin de la saison ».

Est-ce que la température de piste peut être une explication ?

« Cela se peut. C’est peut-être la seule raison que nous pouvons voir. Mais nous avons aussi l’expérience que, parfois, la température devient élevée et ce n’est pas une raison pour mettre un pneu dur. Nous avons déjà eu ce genre de surprise. Donc je suis un peu déçu ».

La consommation d’essence a-t-elle été un problème ?

« Non. Non, non ! Avec ma Yamaha, je ne suis pas assez rapide pour consommer trop d’essence (rires) ».

Chez KTM, Pit Beirer a dit qu’il espérait que vous retrouviez votre forme précédente. Pensez-vous que c’est déjà le cas ?

« Je vous dirai cela quand je serai dans le top 5 avec ma Yamaha Tech3. Je ne suis pas encore dans le top 5 mais je crois que je prends le chemin de retrouver cette vitesse élevée. Après la qualification, j’ai vraiment ressenti que j’en étais non seulement sur le chemin, mais proche. Mais pour le répéter à chaque tour durant la course, je dois m’entraîner dur à la maison. Je connais ma référence à domicile, et je dois donc essayer de progresser toujours davantage, et c’est de cette façon que je serai suffisamment concentré pour avoir cette vitesse lors des prochaines courses ».

Qu’attendez-vous de Silverstone, car c’est un circuit assez typé Yamaha ?

« Je veux être prêt à saisir n’importe laquelle des opportunités qui se présentera. J’espère que Silverstone pourra en être une bonne. L’année dernière, cela a aussi été une bonne course, mais pas avec le groupe. J’étais en 6e position, un peu loin du groupe, mais presque avec eux, un peu comme j’ai fait en République Tchèque. Donc oui, je me rends toujours là-bas avec le sourire et de grandes attentes, car c’est une énergie positive ».

Vous aimez cette piste ?

« Oui, et je crois qu’avec la moto que j’ai maintenant, avec la stabilité que j’ai, ce sera utile sur les bosses, comparé à l’année dernière. L’année dernière, j’ai un peu souffert car c’est une piste rapide avec beaucoup de bosses. Ils ont refait le revêtement et il y a peut-être moins de bosses, mais au moins nous avons une moto stable avec laquelle je peux peut-être avoir une meilleure performance que l’année dernière ».

Allez-vous tester à Misano, dimanche 19 ?

« Non. Nous ne faisons plus de test et laissons cela au team Factory ».

Yamaha a fait des excuses publiques aux pilote officiels. Est-ce qu’ils pourraient t’en faire aussi ?

« Non. Je ne m’occupe pas de ça. Ce ne sont pas mes histoires ».

Le rythme était un petit peu moins rapide que celui de l’année dernière. Comment expliques-tu cela ?

« Il y a quand même Dovi qui a battu mon meilleur temps en course. Donc eux, sur cette première moitié de course, ils ont été capables d’aller taper des 24 pour faire le trou. C’est ce que j’aurais vraiment espéré, mais qui n’est pas venu. Après, je ne connais pas vraiment le temps total de la course, mais s’ils sont allés moins vite, c’est peut-être qu’ils ont assuré. Je ne sais pas et vu que j’ai souffert en course, j’ai du mal à analyser les autres ».

Regrettes-tu ton choix de pneus ?

« Non ! Je n’ai pas de regrets. C’est peut-être la raison, mais c’était le seul pneu avec lequel j’arrivais à avoir une performance tout au long du week-end. Même quand il était usé. Mais cette performance n’est pas venue en course. Donc c’est peut-être à cause de la température plus haute, mais comme je l’ai dit, avec l’expérience on a déjà eu des surprises quand les températures plus hautes n’entraînaient pas obligatoirement l’utilisation d’un pneu plus dur ».

Ça veut dire quoi « s’entraîner à la maison » ?

« C’est monter sur une moto et foncer, foncer, foncer, tel un autiste (rires), pour ronger son frein. Parce que la déception, il faut l’évacuer d’une certaine manière ».

Y a-t-il d’autres tracés qui ressemblent au Red Bull Ring et qui pourraient poser problème à Yamaha ?

« Il y a la Thaïlande. Mais il est un poil différent et les tests ont été top cette année pour moi. Donc ça peut être un circuit sur lequel je peux prendre un avantage, parce qu’on n’a pas encore fait beaucoup d’années dessus et ce sera la première année. Donc là, je peux sans doute tirer mon épingle du jeu. Et Misano sera sans doute également compliqué ».

On voit que Lorenzo est devenu très bagarreur. Cela te surprend ou avait-il cela déjà en lui ?

« Il se bagarrait déjà avant. On s’en rendait moins compte, et je pense que durant sa période Yamaha, une fois que tu as compris la moto, il vaut mieux ne pas être en bagarre. Il avait cette capacité de partir et de lâcher tout le monde, en sachant que s’il conduisait la Yamaha comme il faut, il allait gagner les courses. C’est ce que je tenterai à Silverstone (rires) ».

Tu as eu un petit peu l’occasion de suivre Valentino pendant la course…

« Oui, mais bon : je pense que ça se joue à 3/10 de différence, donc ce n’est pas grand-chose ».

Au championnat, Márquez est largement devant, mais peut-il être inquiété par les Ducati ?

« Oui, mais il saura gérer. L’an dernier, il a eu un zéro à Silverstone parce qu’il a cassé son moteur, et là, il suffit juste de terminer sur le podium et c’est beaucoup plus de points que l’an dernier ».

Retrouvez tous les autres débriefings de Johann Zarco ici !

Grand Prix d’Autriche Red Bull Ring MotoGP : classement

1 99 Jorge LORENZO Ducati 39’40.688
2 93 Marc MARQUEZ Honda +0.130
3 4 Andrea DOVIZIOSO Ducati +1.656
4 35 Cal CRUTCHLOW Honda +9.434
5 9 Danilo PETRUCCI Ducati +13.169
6 46 Valentino ROSSI Yamaha +14.026
7 26 Dani PEDROSA Honda +14.156
8 42 Alex RINS Suzuki +16.644
9 5 Johann ZARCO Yamaha +20.760
10 19 Alvaro BAUTISTA Ducati +20.844
11 53 Tito RABAT Ducati +21.114
12 25 Maverick VIÑALES Yamaha +22.939
13 29 Andrea IANNONE Suzuki +26.523
14 38 Bradley SMITH KTM +29.168
15 30 Takaaki NAKAGAMI Honda +30.072
16 55 Hafizh SYAHRIN Yamaha +30.343
17 41 Aleix ESPARGARO Aprilia +31.775
18 43 Jack MILLER Ducati +34.375
19 21 Franco MORBIDELLI Honda +40.171
20 45 Scott REDDING Aprilia +53.020
21 17 Karel ABRAHAM Ducati +53.261
22 12 Thomas LUTHI Honda +54.355
Non classé
10 Xavier SIMEON Ducati 18 Tours

 

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