Nous perpétuons notre habitude de vous reporter intégralement les propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.

A côté de la communication parfois un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité du team Monster Yamaha Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefings passés dans notre rubrique “Interviews“).

Il y a toujours le petit détail qui fait plonger chaque jour davantage les passionnés en immersion dans le monde de la MotoGP…


Johann Zarco : « je dois dire que j’ai fait une bonne qualification. J’ai beaucoup amélioré mon temps lors de la première sortie de la 2e sortie. Et nous sommes allés plutôt vite, mais ce n’était pas assez pour être dans les 2 premières lignes. C’est le niveau du MotoGP, et j’aime ça car cela me pousse à la limite. Je tiens à dire que nous avons bien travaillé, mais que les autres sont encore plus forts. Je suis heureux de ce samedi car il était important d’être pré-qualifié en Q2, car à cause de la chaleur, si vous devez passer par la Q1, vous ne pouvez pas économiser votre énergie pour être rapide en Q2. Je pense que c’est pour cela que Vinales a rencontré quelque problème pour être rapide. Donc nous verrons bien demain : les températures peuvent être aussi élevées. Valentino est 2e et ne se sent pas très confiant quant à son rythme de course, et moi non plus. Mais si je peux partir avec le groupe de tête et rester avec eux, alors je peux espérer figurer à nouveau dans le top 5 ».

Vous avez l’habitude d’économiser vos pneus…

« Non, ce n’est pas une question de style de pilotage pour économiser les pneus pour la fin de la course. C’est plus de trouver le feeling, de trouver bonne façon de piloter la moto et de la conserver du début jusqu’à la fin. Pour moi, c’est la façon pour avoir une bonne course, car nous n’usons pas trop les pneus : avec les pneus usés, nous ne pouvons pas aller très vite, mais pas parce que nous forçons trop dessus, juste parce que quelque chose nous manque sur la moto ».

Qu’est-ce qu’il vous manque ? Est-ce de la motricité à l’arrière ou du feeling à l’avant ?

« C’est toujours la motricité arrière. Globalement, nous souffrons par rapport aux Ducati qui, nous pouvons le voir, sont plutôt fortes sur ce point. Mais j’essaie de travailler sur la façon de faire tourner la moto et, depuis vendredi, en améliorant cette zone de travail, cela nous engendre aussi des mini problèmes pour le reste du pilotage ».

Quand vous parlez de la motricité, cela concerne l’accélération et les sorties de virage, n’est-ce pas ?

« Oui, c’est le point principal. C’est un grand circuit donc vous pouvez rester longtemps avec les gaz à fond, et si vous avez un petit quelque chose de moins, alors cela fait une grande différence. C’est le même problème pour tout le monde, mais certains le rencontrent plus et d’autres moins ».

Demain, les conditions de course seront les mêmes, où il y a un risque de pluie ?

« Peut-être. S’il y a un risque de pluie, un changement de moto, il y a un coup à jouer. Ce n’est pas pour autant ce que j’attends demain. Je prendrai ce qu’il y a à prendre et lorsqu’il y a un flag to flag, à mon avis, c’est beaucoup plus une histoire de chance. On ne peut pas dire que ça marche au feeling. Il faut prendre la décision de rentrer au stand à un certain moment, et ensuite vite se remettre en rythme. Et selon le moment, cela peut tout jouer ».

Et si les conditions sont sèches ?

« J’ai le souhait de prendre le bon groupe. Rossi a fait une super qualification mais n’est pas pour autant très fort pour le rythme de course. Mais le connaissant, il sera capable de jouer le podium. Et j’aimerais bien avoir cette même capacité demain ».

Qu’est-ce qu’il faut faire ? Ce n’est pas une question de préserver les pneus au début ?

« Non, non, c’est plus espérer avoir vraiment une bonne sensation sur la moto pour être très régulier dans les chronos du début à la fin, demain au warm up. Ce n’est pas une question d’essayer d’économiser les pneus en début de course pour être mieux en fin de course, parce que on n’utilise pas beaucoup les pneus. Simplement, dès qu’ils sont un peu usés, la moto ne répond pas très bien. Et c’est ça qu’il faut : trouver la bonne réponse de la moto en pneus usés. Mais une fois qu’on trouve ça, il faut trouver le rythme et je pense qu’on peut le garder ».

A priori, les Ducati n’ont pas ce problème. Qu’en est-il des Honda ?

« J’ai du mal à dire. De toute façon, Márquez avec des pneus usés jouera la gagne car il est l’un des meilleurs. Quant aux Ducati, oui, on sent qu’elles arrivent à vraiment bien accélérer, et même en situation où elles pourraient glisser, elles avancent encore. Et ça c’est leur point fort ».

Ça se présente plutôt pas mal ?

« Je suis content. Je progresse, je me sens bien sur la moto. Le rythme est très intense mais c’est ça l’adrénaline du MotoGP, donc je suis enthousiaste ».

Crédit photos: MotoGP.com

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