Dani Pedrosa s’est livré pour Repsol au même exercice que son coéquipier Marc Márquez quelques temps auparavant : s’auto-interviewer. Découvrez ainsi les confidences les plus intimes de la future légende MotoGP dans une vidéo en espagnol, sous-titrée en anglais, et traduite en français juste en dessous.
Y a-t-il quelque chose que
tu n’as jamais confié dans une interview ?
Surement certaines peurs que l’on peut ressentir lorsque l’on
participe à un Championnat du monde et que l’on ne confie à
personne pour se protéger.
Combien d’interviews as-tu réalisées dans ta vie
?
Je ne saurais pas dire, mais beaucoup !
Tu sembles plus à l’aise en
interviews. Cela est-il dû aux années ?
Oui, avec l’expérience on apprend à mieux gérer les situations
auxquelles on n’est pas habitué, et on a, évidemment, plus d’armes
pour se défendre.
Quelle question pourrais-tu
te poser à toi-même ? Une question qu’un journalise ne t’a jamais
posée ?
Probablement une question en lien avec quelque chose que l’on ne
voit pas dans le sport : comment surmonter une peur ? On m’a posé
des questions qui s’en rapprochaient comme « as-tu peur sur la moto
? », mais jamais « comment cela se passe quand tu as peur ? Comment
fais-tu ? »
A présent tu vois de jeunes
pilotes arriver dans le Mondial. Quels souvenirs te viennent à
l’esprit lorsque tu repenses à tes débuts ?
Les choses ont beaucoup changé dans ce sport. Avant, c’était plus
facile de voir le potentiel d’un pilote avec les deux temps.
Aujourd’hui j’ai plus de mal à voir qui est bon et qui l’est moins
avec les quatre temps. En dehors de cela, je vois la différence car
un jeune pilote qui débute aujourd’hui a plus de dynamique avec les
évènements, le lien avec les fans, les publications sur les réseaux
sociaux. C’est un « package » qui va ensemble. Avant, tout cela
était un plus que l’on faisait après avoir roulé, qui était le plus
important.
Y a-t-il quelque chose qui
te manque du Dani de l’époque où tu as commencé à courir
?
La naïveté et l’innocence.
Si tu pouvais refaire ta
première saison en Mondial avec l’expérience que tu as aujourd’hui,
quels conseils appliquerais-tu ?
Le fait que chaque moment est unique et ne se reproduit pas, qu’il
faut se concentrer dessus et ne pas se dire « je verrai la
prochaine fois pour faire encore mieux. » Si tu peux faire quelque
chose de mieux maintenant, fais le.
Je vois que tu commences à
avoir quelques cheveux blancs. Tu es du genre à les cacher ou à les
assumer ?
C’est la vie ! Pour être honnête, je les aime bien. Ils ont poussé
quand j’étais à l’hôpital, après un accident. Je suis entré en
salle d’opération sans cheveux blancs, et lorsque j’en suis
ressorti je les avais. A chaque fois que je vais chez le coiffeur,
on me dit « oh je vais les cacher ou les enlever » et je dis « non,
laissez-les ! » (rires)
Tu es plutôt du genre à
avoir du mal à t’endormir ou à tomber comme une masse dès que tu te
couches ?
Cela dépend. Parfois, lorsque je me suis entraîné dur dans la
journée et que tout s’est bien passé, je m’endors tout de suite.
Mais en général je pense beaucoup au moment de m’endormir.
Quelle expérience vitale
as-tu vécu ?
La vie, tout simplement ! Surtout en MotoGP, qui est une plateforme
incroyable pour apprendre à te connaître toi-même. Tu vis
énormément de choses en courses, tu côtoie les fans, les sponsors,
des gens de nationalités différentes, qui viennent de pays
différents, et tout cela te ramène à ce que tu vis toi avec
toi-même, comment tu affrontes tout cela. Au final, la façon dont
tu surmontes tout cela t’apprends qui tu es.
As-tu des projets
professionnels ou personnels pour ta retraite ?
J’ai des idées mais ce ne sont que des projets, juste des projets.
Rien n’a été mis en route.
En tant qu’inconditionnel
de cyclisme, quelles montagnes voudrais-tu gravir ?
J’en ai déjà gravies beaucoup, et des dures. Mais il y en a encore
dans les Dolomites que j’aimerais faire. Il m’en manque encore en
Italie et les paysages y sont vraiment super.
Et dans quel endroit du
monde voudrais-tu faire de la planche à voile ?
C’est quelque chose que j’ai dû mettre entre parenthèses à cause de
ma carrière, mais j’ai déjà des voyages en tête. J’aimerais, par
exemple, aller à Hawaii car c’est le haut lieu de la planche à
voile et je n’y suis jamais allé.