Nombreux sont les pilotes
de Moto2 et Moto3 à ne compter qu’une saison ou deux dans leur
catégorie, voire même à totalement débuter cette année. Certains
progressent très vite et voient leur nom apparaître de plus en plus
souvent en haut du classement. D’autres font leurs premiers pas et
découvrent le Championnat du Monde. Bien qu’ils soient discrets,
ces jeunes pilotes travaillent dur et à Paddock-GP, nous les avons
remarqués.
Nous sommes donc allés à leur rencontre afin d’en apprendre
plus sur eux, sur leur parcours et sur leurs objectifs afin de vous
les présenter.
Pour ce troisième épisode, nous avons rencontré l’Espagnol
Iker Lecuona, qui évolue actuellement au sein du team SWISS
INNOVATIVE INVESTORS aux côtés de Sam Lowes en Moto2.
Iker, peux-tu te présenter
rapidement ?
Bien sûr. Je m’appelle Iker Lecuona, j’ai 18 ans. Je suis né le 6
janvier 2000 à Valence et j’ai un frère aîné.
A quel âge as-tu commencé à
rouler ?
J’ai commencé à environ sept ans, d’abord avec mon père car
lui-même courrait. J’aimais la moto donc il m’a mis dans une école
à Valence, la KSB, afin que je puisse commencer à travailler tout
en m’amusant.
A quels championnats as-tu
participés avant d’arriver en Mondial ?
A partir de 2010, j’ai couru en mini moto dans des ligues inter
écoles. En 2013 j’ai participé à la LEM (Ligue Espagnole de
Motocyclisme). J’ai également fait la Cuna de Campeones et le
Championnat Territorial de Valence mais je me suis blessé en 2014
au tibia péroné et je n’ai pas couru pendant six mois. Lorsque je
suis revenu en 2015, je suis directement passé en Championnat
national de Super motard avant d’arriver dans le Championnat
européen Moto2 en 2016. A partir de la mi-saison, j’ai également
pris part au Mondial en tant que pilote remplaçant, et j’ai démarré
ma première saison complète en 2017.
Tu es arrivé dans le
Championnat du Monde Moto2 en 2016, d’abord comme remplaçant
provisoire de Dominique Aegerter, blessé, puis définitivement lors
des dernières courses. Comment s’est passée cette première année,
entre deux championnats ?
J’étais déjà très content de courir en Championnat européen (CEV),
mais c’est vrai que lorsque l’on m’a appelé pour remplacer Aegerter
dans le Mondial j’étais vraiment heureux car c’est ce dont on rêve
tous depuis petits. Je l’ai pris comme un apprentissage dont je
devais profiter. Je voyais d’ailleurs mes progrès lorsque je
revenais en CEV car je m’adaptais plus vite aux nouveaux
circuits.
Ensuite tu as continué au
sein du même team en 2017, mais la saison a malheureusement été
compliquée en raison de tes blessures et tu n’as pas pu montrer ton
potentiel. Comment l’as-tu vécu ?
Cela a vraiment été difficile. J’ai chuté lors du dernier test
hivernal à Jerez, juste avant de partir pour le Qatar, et je me
suis cassé le bras, la clavicule et une vertèbre. Je suis revenu
dès le Grand Prix de Jerez et, même si je n’ai pas pu finir la
course en raison de la douleur, j’étais vraiment très motivé.
Lorsqu’au Mans, j’ai de nouveau chuté à cause d’un autre pilote et
que je me suis recassé la clavicule, cela a été encore plus dur,
non seulement au niveau de la douleur qui a été beaucoup plus
forte, mais également au niveau psychologique. Malgré tout on
apprend de chaque épreuve, et c’est vrai que 2017 m’a appris
beaucoup de choses, notamment à me dépasser mentalement pour
surmonter les problèmes.
Cette année tu vas mieux,
et tes résultats s’en ressentent car tu es en nette progression, et
tu as d’ailleurs obtenu ton meilleur résultat au Texas, sur un
circuit pourtant difficile, en terminant cinquième. Tu sens que tu
as progressé, ou tout est lié au fait que tu sois enfin à 100%
physiquement ?
Pour moi il y a des deux. J’ai été très entouré depuis l’an
dernier, entre mes proches et l’équipe, nous avons bien travaillé
cet hiver et j’ai souvent été parmi les premiers. Le fait de m’être
donné à 100% m’a aidé à progresser.
Quels sont tes objectifs
pour cette saison ?
L’objectif principal est de terminer chaque course, et d’être
toujours parmi les quinze premiers en ayant tout donné. Sur
certains circuits je me mets plus de pression pour finir devant car
je vois que l’on peut faire de belles choses, mais au final le but
est d’être régulier, continuer d’apprendre pour l’an prochain et
ainsi pouvoir se battre pour la victoire.
© Photo d’illustration de l’article:
Charlotte Guerdoux.
© Photo en action : Team SWISS INNOVATIVE INVESTORS.