Alors que la nouvelle équipe Mooney VR46 Racing Team a effectué son lancement le jeudi 24 février dans le cadre somptueux du théâtre Rossini de Pesaro, en Italie, sur la côte Adriatique, Luca Marini a répondu le lendemain aux questions des journalistes via un logiciel de téléconférence.
Nous vous retranscrivons ici l’intégralité de ses propos sans la moindre mise en forme.
Luca, vous allez évoluer cette saison sur la même machine que les pilotes d’usine. Pensez-vous que vous pouvez progresser dans votre style de pilotage pour tirer le plein potentiel de la moto ?
« La moto de cette année est vraiment fantastique. Il faut bien sûr que nous travaillions encore un peu dessus, mais après quelques courses je pense qu’on sera vraiment à notre meilleur niveau. Mon style de pilotage a beaucoup progressé par rapport à l’an passé. J’ai essayé de le modifier quelque peu, en progressant sur mes points faibles notamment, et je pense que je suis un peu plus solide que l’an passé. J’ai beaucoup progressé lors des essais de Mandalika, surtout en ce qui concerne les simulations de course où j’ai pu bien appréhender mes sensations avec le pneu avant.
Ce n’est pas quelque chose d’évident sur toute la distance d’une course car la pression et la température peuvent considérablement évoluer quand vous êtes blotti dans l’aspiration d’un pilote. C’est très difficile de piloter la moto dans ces conditions, et l’an dernier cela m’a causé beaucoup de problèmes. Mais je pense que je suis à présent prêt pour toutes les situations qui peuvent se présenter en course, et je suis sûr que j’ai encore une bonne marge de progression, à l’instar de la moto du reste. »
Le fait d’avoir un nouveau chef-mécanicien cette saison, en l’occurrence David Muñoz, va-t-il ralentir votre adaptation à la nouvelle moto ?
« Je ne pense pas que je vais avoir besoin de plus de temps, car j’ai déjà bien compris le fonctionnement de la moto lors de ces premiers essais. Ma collaboration avec David est très bonne. Au-delà de ses compétences en tant que chef-mécanicien, c’est une belle personne, j’adore travailler avec lui. Il va à coup sûr avoir un rôle clé dans l’équipe, car c’est un homme d’expérience, même si celle-ci est encore un peu limitée en MotoGP. C’est quelqu’un d’intelligent, de très calme et ce dans toutes les situations. C’est quelque chose de très important pour moi. »
Dans quel secteur pensez-vous avoir progressé en vue de la nouvelle saison ?
« C’est important pour moi de toujours progresser, et de ne jamais me sentir arrivé. Je pense en effet qu’on peut progresser chaque année, et un bon exemple de cela est Lewis Hamilton, qui selon moi réussit vraiment à travailler sur lui-même pour faire de nouveaux pas en avant chaque année. Voilà donc la voie que je souhaite suivre, et c’est d’autant plus nécessaire que le MotoGP est vraiment devenu une discipline très compétitive à présent. Il ne faut jamais être satisfait de soi-même et travailler sur de petits détails. Il faut toujours se remettre en question pour continuer de progresser, car tous les autres pilotes vont continuer de s’améliorer. Mon style de pilotage a beaucoup progressé depuis l’an dernier, et j’ai ainsi dû adapter mon style de pilotage à la Ducati, et à présent je suis en mesure d’adapter la Ducati à mon propre pilotage, donc c’est quelque chose de positif. »
« C’est important de toujours progresser, et de ne jamais se sentir arrivé »
Aviez-vous moins de pression l’an dernier lorsque vous étiez sur une Ducati qui ne présentait aucune amélioration en cours d’année ?
« Je pense que c’est l’inverse. La situation était beaucoup plus difficile et la situation était par conséquent beaucoup plus stressante, car lorsque vous avez package technique qui n’est pas au niveau, vous vous mettez la pression car vous devez vous donner encore plus en piste. Selon moi c’était vraiment un problème l’an passé car je n’ai jamais pu vraiment piloter avec calme et sérénité. J’ai rarement eu l’occasion d’apprécier le moment présent.
A l’inverse, le fait de disposer de la GP22 lors des essais de présaison m’a permis de prendre plus de temps pour me préparer, et donc de me sentir plus à l’aise sur la moto. Je n’ai pas eu la pression de faire un tour rapide pour figurer aux avant-postes. Tout a été plus posé. J’ai adoré les sensations que j’ai pu éprouver sur la nouvelle moto. C’est vrai cependant que cela peut être une source de pression car j’ai la même moto que les autres pilotes d’usine, et il est facile de voir si l’un d’entre eux est meilleur que moi en regardant les données. »
« L’an passé je n’ai jamais vraiment pu piloter avec calme et sérénité »
L’an dernier l’équipe VR46 partageait son garage avec Avintia. Est-ce que le fait de n’avoir qu’une seule équipe dans le box cette saison facilite les choses ?
« Franchement je ne crois pas qu’il soit possible, par quelque moyen que ce soit, de rendre la vie plus facile en MotoGP. Le plus important c’est de partager tous les mêmes objectifs dans l’équipe. C’est une super sensation de se sentir poussé par les gens qui travaillent avec moi afin d’atteindre les meilleures positions en MotoGP. Je pense que c’est quelque chose de fantastique. »
Avez-vous changé votre préparation physique par rapport à l’an dernier ?
« Pas du tout. Je suis plutôt satisfait de ma préparation jusqu’ici, mais je pense que je vais pouvoir progresser encore davantage au fil de la saison. Notre standard de préparation est bon, j’ai simplement essayé cette fois-ci de faire quelque chose de plus spécifique me concernant, et de plus adapté à mes besoins sur la moto. L’an dernier je sais par exemple que j’avais une faiblesse au niveau de l’épaule gauche en raison de précédentes blessures, et aucune opération n’a pu y faire quelque chose. Je manque de force à ce niveau-là, et je dois toujours ajuster ma préparation même si cela va déjà bien mieux qu’en 2021. De toute façon on verra bien après quelques courses dans quels domaines je dois encore m’améliorer. »
Que pensez-vous du prolongement de contrat de Pecco Bagnaia avec l’équipe officielle Ducati ?
« Je pense que c’est une bonne chose, et pour tout le monde. C’est bien d’avoir prolongé à ce moment-là, comme ça il va pouvoir débuter la saison en ayant l’esprit libre. Pecco va pouvoir se concentrer sur les courses les unes après les autres et viser ainsi plus facilement ce titre qu’il veut autant que Ducati. »
« Avec sa prolongation de contrat, Pecco va pouvoir se concentrer sur les courses et sur le titre »
