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Les transports sont responsables d’une part plus importante des émissions de gaz à effet de serre que tout autre secteur de l’économie américaine, ce qui fait des biocarburants une stratégie prometteuse pour atténuer le changement climatique d’origine humaine. En matière de CO2, on considère depuis des années que l’éthanol permet de baisser les émissions par rapport à du carburant fossile. Une étude démontre que ce carburant qui pourrait être pire pour le climat que l’essence qu’il remplace.

L’éthanol est utilisé dans beaucoup d’industries, il sert à couper l’essence à base de pétrole pour obtenir différents degrés d’éthanol. Ainsi, le SP95-E5 contient jusqu’à 5% d’éthanol, le E10 jusqu’à 10%. Mais, cela va jusqu’au SuperEthanol E85 qui contient donc 85% de cet alcool.

Obtenu principalement à partir de betteraves sucrières ou de céréales en France, il provient de la canne à sucre au Brésil, avec les problèmes de déforestation qui vont avec. Aux USA, il est issu du maïs : c’est cet éthanol issu du maïs qu’une nouvelle étude vient mettre à l’index dans la lutte contre les émissions de CO2 et plus généralement de gaz à effet de serre.

En vertu de la norme sur les carburants renouvelables, un carburant devait atteindre une réduction d’au moins 20 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport au pétrole pour être considéré comme renouvelable. L’éthanol de maïs a tout juste atteint ce seuil dans l’analyse d’impact réglementaire de 2010 de l’EPA, avec des émissions estimées à 20-21 % inférieures à celles de l’essence.

L’analyse, publiée dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences » (PNAS), montre que les émissions de carbone résultant de l’utilisation des terres pour la culture du maïs peuvent annuler ou même renverser tout avantage climatique de l’éthanol de maïs par rapport à l’essence.

Ces résultats confirment ce que de nombreux scientifiques avaient déjà compris : d’un point de vue climatique et environnemental, l’éthanol de maïs n’est pas une bonne solution pour les biocarburants. Au contraire, les résultats s’alignent sur le mouvement de la recherche en bioénergie vers le développement de biocarburants de nouvelle génération, tels que ceux fabriqués à partir de plantes pérennes et non alimentaires cultivées sur des terres moins adaptées à l’agriculture conventionnelle.

En fait, l’étude s’est penchée non pas sur l’émission de CO2 de l’éthanol en lui-même. En effet, on sait que celle-ci est moins importante que provenant d’un carburant fossile et surtout, c’est du CO2 dit « renouvelable ». Non, l’étude s’est attachée à regarder les effets de la conversion de champs pour faire pousser du maïs spécifiquement pour l’éthanol. Il en résulte qu’il y a un effet pervers qui fait grimper la note CO2 de l’éthanol de maïs.

L’étude estime à 24% le CO2 émis en plus sur tout le cycle, en tenant donc en compte tout ce qui est mis en œuvre pour faire pousser le maïs. De plus, ces cultures ont une mauvaise influence sur l’écosystème environnant. « L’éthanol de maïs n’est pas un carburant bon pour le climat » déclare le Dr. Tyler, à l’origine de cette étude

A cela s’ajoute un autre phénomène. Le prix du maïs, du soja ou du blé ne cessent de grimper. Réserver une partie de la production pour de l’éthanol provoquera immanquablement une tension supplémentaire sur ces prix.