Ce samedi 12 février 2022, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Mandalika en Indonésie, à l’issue du deuxième des trois jours de test IRTA sur ce nouveau circuit situé sur l’île de Lombok.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui, comme les autres, a pu bénéficier aujourd’hui de conditions de piste plus favorables…
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).
Johann Zarco : « Une deuxième
bonne journée ! Clairement, la piste était bien meilleure au début
qu’hier, et avec les températures fraîches de la matinée j’ai été
surpris d’être immédiatement assez rapide avec les pneus usés. Nous
avons donc alors saisi cette opportunité pour mettre un pneu neuf
et faire une bonne référence. Et à partir de là, j’ai fait beaucoup
de tours. Je me suis bien reposé entre une heure et trois heures
pour emmagasiner une bonne énergie pour l’après-midi et bien
terminer la séance. Je suis satisfait du pneu arrière médium car
j’ai bien progressé avec, et cela est assez important car il n’est
pas certain que nous ayons le tendre pour la course, puisqu’il
procure une bonne adhérence mais qu’il est peut-être trop limite
pour les températures élevées sur le côté droit. Il était donc
important de progresser avec le pneu arrière médium. Puis la time
attack a également été plutôt bonne, mais je suis toujours
impressionné par les adversaires qui vont super vite. Il n’est pas
facile de dépasser la limite à chaque virage quand vous devez bien
utiliser le pneu neuf, mais j’ai pu le faire et cela me rend
heureux. C’est donc une très bonne deuxième journée !
Nous n’avons pas réellement essayé de nouvelles choses sur la
moto et le modèle 2022 est maintenant un ensemble où nous savons ce
que nous allons utiliser. Nous jouons encore avec quelques réglages
pour me procurer le plus de feeling, donc je continue toujours à
chercher des automatismes sur la moto qui seront très importants
pour cette saison. »
Avez-vous déjà une idée des pilotes Ducati
les plus compétitifs et de vos adversaires les plus coriaces
?
« Je suis très impressionné par Rins : il
a fait un travail fantastique depuis la Malaisie, ce qui veut dire
plutôt rapide, beaucoup de tours et beaucoup de tours rapides. Cela
implique qu’il s’est très bien préparé physiquement et que la moto
répond bien. Nous savons que la Suzuki est généralement plus forte
en course au moment où le pneu arrière se dégrade, donc je suis
assez impressionné par lui. Ensuite, avec tous les nouveaux
changements sur la Honda, il est difficile de vraiment connaître
son potentiel mais il a été annoncé par les Japonais qu’ils
essaient vraiment de nouvelles choses et une nouvelle
direction : s’ils le font, les performances qu’ils ont déjà
effectuées montrent qu’ils seront là !
Selon moi, le potentiel de la Ducati est très élevé depuis
l’année dernière et reste toujours dans cette direction : pas
parfaite car elle est très exigeante quand vous devez aller vite,
mais une fois que vous l’avez comprise, vous prenez beaucoup de
plaisir. Je continue donc à croire qu’en faisant quelques petits
progrès en ce qui concerne le feeling et les réglages de la moto,
nous pouvons avoir le meilleur ensemble pour débuter la saison,
avant tout sur des grands circuits comme le Qatar. Celui-ci n’est
pas aussi grand mais je pense que nous pourrons bien nous
débrouiller. Donc oui, nous pouvons avoir un bon package pour
débuter la saison. »
Êtes-vous prêt en ce qui concerne les départs ? Ici, ça risque d’être très glissant dans cinq semaines…
« Si vous voulez bien préparer votre départ pour la course, vous devez vous qualifier 2e, 5e ou 8e. Vous devez utiliser cette ligne car nous sortons du virage 17, c’est là où nous passons dans la ligne droite et c’est assez propre pour les départs. Mais c’est vrai que si vous essayez un autre endroit, c’est délicat. J’espère qu’ils feront quelque chose car, comme je l’ai dit, la première ligne c’est bien mais l’endroit parfait est la deuxième ou la cinquième position (sur la grille). S’il n’y a que nous qui roulions, non, ce ne sera pas bon car c’est très glissant sur le côté. Il est difficile de ramener de la gomme sur les côtés de la grille car nous ne prendrons pas le temps de le faire en FP1 ou en FP2 puisque nous avons des choses à faire. Mais s’ils ne font que la nettoyer, je ne suis pas sûr que ce sera suffisant car nous avons également besoin de gomme dessus . Donc oui, ça pourrait être délicat. »
Avec un peu de gomme des Moto2 et des Moto3, cela pourrait arranger les choses ou les rendre plus difficiles ?
« Cela peut un peu aider mais à cet endroit, en sortie de virage, il n’y a pas des milliers de trajectoires, donc les Moto3 et Moto2 auront plus ou moins les mêmes trajectoires que nous, et ne nettoieront pas davantage cet endroit. Ou alors, comme dans le passé quand Valentino l’a fait en 2004 au Qatar, nous prenons tout un scooter et nous faisons un burn à chaque position : cela peut peut-être être une solution. »
Il l’a fait parce qu’il partait dernier sur la grille…
« Je pense que nous ne manquons pas de scooters ici en Indonésie car c’est le pays des scooters, donc on pourrait demander à tout le monde de faire des burns entre samedi et dimanche (rires). »
As-tu testé l’échappement long ?
« Il n’y a que Martin qui l’a testé chez nous. Moi, je n’ai pas eu à le faire. C’est vrai que pour l’instant cela ne s’avère peut-être pas payant comme ils voudraient, donc peut-être que je ne vais pas avoir à l’essayer du tout. Vraiment, en termes techniques, je ne sais pas ce qu’on a à essayer demain. Là, tout va bien : le package 2022 est bon, il me plaît ! Je vais essayer de continuer à avoir ces petits réglages où des fois pas grand-chose m’apporte beaucoup, et essayer vraiment de cerner ça au mieux. Plus je roule, plus je m’habitue à la vitesse, plus je pilote mieux la Ducati. C’est ça que j’essaie de chercher en fait, plus que la performance pure, c’est trouver des automatismes pour être bon sur 20 tours. »
Un élément essentiel pour aller vite sembler être de jouer sur le ride height device. En quoi cela complexifie-t-il le pilotage, cela peut-il être un peu dangereux, et faudrait-il le réglementer ?
« Dangereux, je pense que ça ne l’est pas du
tout ! Oui, ça nous fait accélérer plus mais ce n’est pas dans
des endroits vraiment dangereux : c’est quand tout est droit.
Maintenant, avec l’aéro, on est encore plus sûr quand on prend de
la vitesse. Et même ce device, il peut parfois pouvoir aider au
freinage donc ça reste intéressant. Mais c’est vrai que les MotoGP
deviennent de vrais dragsters.
À chacun son style : il y en a qui aiment bien l’activer lors
du freinage, d’autres dans le virage, d’autres à la sortie du
virage. Moi je suis plutôt de ceux qui l’utilisent au moment où je
vais relâcher mon corps, je l’active au point de corde. Ça dépend
vraiment du style et c’est un coup à prendre : au début, on se dit
qu’il y a tellement d’autres choses à penser que ça va nous faire
perdre du temps en pilotage, mais quand on commence à l’utiliser
correctement, ça apporte tellement sur les accélérations qu’on se
force à l’utiliser. Après, ça devient un peu automatique et c’est
là où c’est bon de voir ce qu’on peut faire quand on s’adapte.
»
Penses-tu qu’il faut le limiter ?
« Je ne sais pas comment on peut vraiment mieux faire. C’est dur à dire. Comment le limiter ou est-ce qu’on est au bout du truc, je ne sais pas. Ça reste du développement intéressant parce que quand tu vois le matos, c’est impressionnant ! Par contre, les mécanos pourraient avoir une prime, parce que entre il y a quatre ans et maintenant, ce n’est plus le même boulot qu’ils font (rires). Si, mais c’est plus long. »
Classement Test Mandalika MotoGP samedi :
Crédit classement : MotoGP.com