L’ancien pilote MotoGP Jorge Lorenzo réapparaît à la télévision espagnole. Avec la nostalgie du paddock, mais aussi soulagement. Les accidents de carrière et la retraite sont au centre de l’entretien.
Luigi Ciamburro de Corsedimoto
Après le soleil des Caraïbes, l’ancien pilote MotoGP Jorge Lorenzo revient à la télévision espagnole dans l’émission « Les Trois Portes ». Après avoir quitté le dernier engagement comme pilote d’essai Yamaha, le quintuple champion peut profiter de la vie à 360 degrés et se prélasser dans son glorieux passé. Il retrace les débuts de sa carrière, dévoile à chaque fois un nouveau parcours, remet en question son père Chicho. « C’était son rêve frustré. Il était à la fois pilote amateur et mécanicien. Pendant son temps libre, il a pris quatre fers, deux roues et un moteur et a construit la moto. J’ai commencé à 3 ans, ma première course à 3 ans et à 15 ans j’étais déjà professionnel ».
Avantages et inconvénients de dire au revoir au MotoGP
18 saisons en tant que professionnel, cinq titres mondiaux dont trois en MotoGP. Avec Valentino Rossi, il a écrit les plus belles pages de l’histoire de Yamaha. Arès avoir fini à Valence en 2019 avec un bref passage en tant que pilote d’essai, il est inévitable de ressentir la nostalgie des courses. Surtout ces jours-ci où ses anciens collègues sont occupés par les tests de présaison. « Le meilleur me manque, le sentiment de gagner et d’essayer des pièces qui vous conviennent le mieux, d’améliorer vos dixièmes. Mais la pression constante avec les sponsors, avec votre équipe, pour bien faire ne me manque pas… Le pire pour moi, ce sont les blessures et le danger, c’est un sport super dangereux. Et puis le sacrifice. Je me suis entraîné deux fois par jour pendant 7 heures, un régime continu avec du blanc de poulet, de la salade, des légumes… ».
La peur des blessures de Jorge Lorenzo
Un sport dangereux où les chutes arrivent à grands pas et font souvent réfléchir, vous poussent à abandonner. Comme en 2008, lorsqu’il a connu plusieurs blessures et interventions chirurgicales. « J’ai chuté pendant 4 ou 5 courses d’affilée. Dans l’un d’eux je me suis cogné le dos, j’ai perdu connaissance, je ne me souvenais plus de la demi-heure qui a suivi la chute… C’est là que j’ai eu peur ». Ou lorsqu’à l’âge de 15 ans il a subi sa première blessure grave. « Je me suis cassé la clavicule et le poignet, j’avais des convulsions à l’hôpital. Mon père m’a vu si mal qu’il a dit ‘fils, arrêtons cette merde’. J’ai serré les dents et j’ai dit ‘non, papa, il faut continuer’… Maintenant à la maison ils sont heureux et sereins de savoir qu’il ne m’arrivera rien, du moins avec la moto ».
Une vie à la retraite
En décembre dernier, il est revenu quelques jours en selle, à l’occasion des 100 Km des Champions au Valentino Rossi’s Ranch. Une belle façon de mettre un terme à de nombreuses années de rivalité. Maintenant, Jorge Lorenzo peut profiter de sa retraite à vie, avec quelques investissements ciblés et beaucoup de temps pour voyager. Il a récemment passé quelques semaines sous le soleil mexicain : « nous sommes le 1 % de la population qui n’a pas besoin de travailler pour vivre. J’ai eu beaucoup de chance. Je découvre et m’amuse beaucoup. Je me réveille sans réveil, c’est fantastique ».
