Ce dimanche 6 février 2022, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Sepang en Malaisie, à l’issue du dernier des deux jours de test IRTA marquant le véritable début de la saison 2022.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui fait partie du Top 11 qui se tient en moins de 3 dixièmes…
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).
Johann Zarco : Bien,
bonne deuxième journée ! Le matin, time attack, on a pu jouer notre
carte. Je pense que j’aurais pu mettre un pneu supplémentaire mais
on avait plutôt prévu de le mettre en fin de journée pour tenter
quelque chose à 5h45. De beaux chronos, après tout le monde va très
vite ! J’aurais cru qu’on allait passer sous les 58 mais il
manquait un petit quelque chose pour les plus rapides, et moi je
n’étais pas très loin derrière. Les sensations sont plutôt bonnes.
Clairement, la 9e position n’est pas super bonne mais quand vous
voyez l’écart vous comprenez que c’est positif. Je pense que
j’aurais pu faire encore mieux, mais je n’ai pas pu mettre mon
esprit complètement de côté pour attaquer. Je pense que j’aurais pu
gagner quelques dixièmes grâce à ça. Après, j’ai pu pousser le pneu
soft au bout du bout, et clairement sur les deux derniers runs
c’est très compliqué de gérer la moto parce que le pneu avait même
plus de tours que ce qu’il peut faire en course. Et quand on a un
pneu qui se dégrade de trop, la moto n’est plus très marrante à
piloter. Ça, on va dire que ça m’a un peu compromis ma dernière
heure de la matinée.
L’après-midi, je m’étais bien reposé car il était prévu
d’essayer un nouveau pneu à comparer avec le médium, et donc de
faire au moins deux fois 10 tours, ce qui parfois en termes
d’énergie épuise trop avec la chaleur. Du coup, on gère autrement
avec des sessions de cinq tours, mais là j’avais tout fait pour
être bien sur cet après-midi et pouvoir faire deux runs
complètement en 59, mais malheureusement il a plu. Ça a quand même
permis de sortir pour reprendre des sensations sous la pluie, ce
qui est toujours sympa, parce que ça glisse un peu plus et les
conditions un peu séchantes me plaisent, et on roule sans se
fatiguer. Du coup, j’ai terminé l’après-midi comme ça, jusqu’à
faire des essais de départ qui ont été aussi plutôt bons. Il y
avait de bonnes sensations après 18 heures pour les
départs. »
Les autres pilotes Ducati déclarent que le turning a été amélioré. Est-ce aussi votre avis ?
« Oui, je pense que nous avons fait un bon pas en avant avec le nouveau carénage, et cela a été utile. Dès lors, nous serons en mesure de travailler sur d’autres choses. Il est difficile de vraiment énoncer une différence entre la moto 2021 et la moto 2022 car le package est vraiment similaire. Ducati a essayé de garder les mêmes choses et de les pousser un peu mieux, mais quand vous faites cela, vous devez reconstruire beaucoup de choses, et quand vous construisez des choses vous avez les tests pour vraiment tout essayer et régler, car avec les nouvelles pièces il y a toujours des réglages. Mais je pense que le point fort du freinage est toujours là, les points forts du moteur et de l’aérodynamique sont toujours là, mais nous devons faire des progrès pour avoir un meilleur feeling quand le pneu se dégrade pour vraiment être très fort du premier au dernier tour. »
Pensez-vous qu’il y a eu assez de temps pour mettre la GP 22 au moins au même niveau que la GP 21, ou pensez-vous que Enea Bastianini bénéficie d’un petit avantage pour le moment ?
« Non. Je pense que la 2022 est quasiment prête et que la différence que Enea a faite aujourd’hui, et même hier, il l’a faite par lui-même. Même s’il avait piloté la 2022, il aurait fait le même bon travail. Il a une grande confiance : je l’ai un peu suivi et j’ai pu voir la façon dont il pilote, et il a une grande confiance. C’est donc beau à voir, et quand vous avez moins de 3/10 de différence entre 10 gars, vous pouvez penser à la moto mais vous pouvez aussi penser que c’est dû aux pilotes : pour de toutes petites choses, vous pouvez être là ou pas. Et moi je pense qu’aujourd’hui avec la moto 2022, il était possible de faire un gros 57, un 57.9 ou 58.0. Je pense que c’était possible, mais je n’ai pas pu l’atteindre. »
Les pilotes Ducati officiels se plaignent
d’un moteur un peu brusque pour le dosage des gaz. Est-ce ton cas
?
« Je ne l’ai pas défini comme ça. Je sais que Martín aussi
trouve qu’au niveau de l’accélération, ça pourrait être un peu plus
progressif. Moi, c’était plus une sensation sur le pneu arrière que
j’ai évoquée. Donc moi ça ne me choque pas trop, mais je le traduis
autrement, par d’autres sensations surtout en pneu usé qui me font
un peu avoir des difficultés. Mais c’est bien d’avoir des
commentaires différents et d’entendre leurs commentaires pour
savoir un peu aussi comment eux ils traduisent leurs sensations. Je
pense que ça, l’électronique va permettre de le lisser un peu.
»
Est-ce que tu arrives à être aussi rapide avec la GP 22 qu’avec la GP 21 ? Et est-ce que tu as trouvé quelque chose au niveau des départs ?
« Pas encore ! Là, les chronos ne sont pas encore comme ceux de l’an dernier, comme les meilleurs de l’an dernier, mais en faisant autre chose en même sympas, et là il faut que je prenne du feeling là-dessus. C’est là où j’ai eu du plaisir sur la fin de journée. Je n’étais pas loin du bon compte. J’essaie des choses différentes mais quand on n’est pas très loin ça motive à se dire « bon, à un moment le corps va capter ». »
Et au niveau de la GP 22 par rapport à la GP 21 ?
« Là, je n’ai que la GP 22 et ça a tracé mais les motos vont très vite. Cela faisait un moment qu’on n’était pas venu en Malaisie, et ça a évolué depuis. Mais là, maintenant, le rythme de course va être en 59. Avant, quand tu passais sous les deux minutes c’était « waouh, quel chrono ! ». Ben là maintenant, tu roules vite sur un petit 58. Donc je n’ai pas eu de comparaison 21/22, mais la 22 va être forte et on a toujours cet avantage d’accélération. »
On a appris que tu allais de nouveau collaborer avec Jean-Michel Bayle. Comment cela va-t-il se traduire concrètement ?
« Et bien on a repris contact avec JMB pour pousser un peu l’entraînement et avoir toujours son œil expert : quand il s’investit dans quelque chose, il y met toujours beaucoup d’énergie. Là, l’organisation est plutôt bonne mais avec Romain on est entre nous, à peu près du même âge. Lui a découvert ce monde-là mais c’est bien d’avoir quelqu’un de ce milieu là, du monde moto avec beaucoup d’expérience, pour juste confirmer qu’on fait bien ou nous aider à pousser plusieurs curseurs. Ça, c’est pour l’entraînement, que ce soit physique ou même l’entraînement moto. Et puis sur la piste, il viendra sûrement plusieurs fois en Europe pour donner ce soutien technique de peut-être voir des choses en bord de piste. Il ne le fera pas tout le temps pour bien me montrer qu’il n’est pas indispensable et que c’est à moi d’aller chercher l’étape supérieure grâce à tout le travail qu’on va fournir. »
Le pass vaccinal devient obligatoire dans de plus en plus de pays. Est-ce un problème pour toi ?
« Non, je suis passé au vaccin depuis déjà l’an dernier, quand il fallait partir en Malaisie. Je l’avais anticipé. Bon, on n’est pas parti mais ça a permis d’aller au resto et maintenant, de toute façon, c’est obligatoire : on ne serait pas venu en Malaisie, on n’irait pas en Indonésie. C’est devenu obligatoire. »
Classement Test Sepang MotoGP dimanche :
Classement Test Sepang MotoGP samedi :
Crédit classement : MotoGP.com