Stefan Bradl a terminé son shakedown à Sepang d’une humeur joviale, malgré les difficultés et contre-temps rencontrés. Mais le pilote test Honda sans moto le premier jour puis engoncé dans une combinaison de Pol Espargaró trop étroite pour lui les deux autres, préfère rire de ces difficultés rencontrées que d’en pleurer. Cela étant dit, son humour ne sera peut-être pas au goût de tout le monde…
Stefan Bradl est en grande forme et met l’ambiance dans un box Honda à Sepang. L’Allemand s’est ainsi amusé de ses aventures lors du shakedown en Malaisie, dont le tracé qui est à présent ouvert aux pilotes titulaires qui se lancent ainsi dans leurs préliminaires en vue de la campagne 2022, qui commencera au Qatar, dans un mois. Il a dû réduire sa charge de travail car son matériel en provenance de Jerez n’est pas arrivé à temps à Kuala Lumpur. Il n’a pu rouler que deux jours sur trois. Le Bavarois de 32 ans, qui entame sa cinquième saison en tant que pilote d’essai MotoGP chez Honda, a toutefois assuré qu’il avait tout de même pu effectuer le programme d’essais prévu.
Avec un temps de 2’00,449, le septuple vainqueur en Grand Prix s’est assuré la septième place finale. Parmi les pilotes d’essai, seul le pilote Ducati Michele Pirro a été plus rapide. « Mais mon temps au tour est complètement négligeable. Contrairement à tous les autres, je n’ai pas utilisé un seul pneu tendre durant ces deux jours« , a rapporté Bradl lors d’un entretien avec Speedweek. « Je ne suis pas allé une seule fois à la chasse au chrono. D’abord parce qu’il n’y avait pas de temps à perdre, ensuite parce que nous n’avons pas du tout mis l’accent sur ce point puisque nous avons dû improviser beaucoup ».
« Cela n’a pas laissé le temps de faire une ‘time attack’. Sinon, j’aurais bien aimé voir ce qu’il en était des temps au tour, dès 10 heures du matin, avec un pneu tendre. Mais je n’en ai pas eu l’occasion. A la fin de la journée, cela n’a aucune importance, car que ce soit moi qui fasse le temps au tour ou nos pilotes officiels le week-end, cela n’a aucune importance. Nous avons en tout cas réussi à faire en sorte que la moto fonctionne bien à Sepang et que Honda soit bien préparée pour le premier test ».
Mais cela n’a pas été simple. Les hommes de Honda ont commencé à travailler dès dimanche après-midi sur une RC213V fabriquée avec des pièces détachées. Et puis les affaires de Bradl étaient restées avec la Honda bloquée à Dubaï. Alors il a fallu faire avec ce qui était arrivé en Malaisie, dont cette combinaison du cadet des Espargaró… « Les bottes et les gants étaient trop petits pour moi ! Ce n’est que mercredi après la pause déjeuner que j’ai récupéré mes affaires. Si Pol n’avait pas de contrat avec Dainese, j’aurais eu l’air stupide ».
Stefan Bradl : « lorsque les choses se compliquent, HRC peut trouver une solution d’urgence«
Mais Bradl note : « Honda a montré qu’il réagissait rapidement dans cette situation. Lorsque les choses se compliquent, HRC peut trouver une solution d’urgence. Mardi, j’avais à ma disposition une nouvelle moto parfaitement fonctionnelle et compétitive ».
Sur le rapport de force entrevu lors de ces trois jours, Stefan Bradl continue sur sa lancée pleine de jovialité : « le meilleur temps de Viñales avec Aprilia n’est absolument pas une surprise. Si l’on s’en tenait aux tests hivernaux, il aurait déjà remporté 28 titres de champion du monde MotoGP« , estime Stefan. « Pour Aleix, on sait aussi depuis des années qu’il est un ‘one lap wonder’. Il ne faut pas surestimer le shakedown. Les temps n’ont pas beaucoup de signification jusqu’à présent. Regardez les pilotes d’essais Yamaha, ils sont tout en bas, mais bizarrement, Yamaha est devenu champion du monde en 2021« .
L’Allemand termine son intervention sur le sujet des rookies : « ils étaient forts. Pour les débutants, ce n’est plus un art aujourd’hui d’arriver en MotoGP et de faire un temps au tour rapide. Ce qui est plus difficile, c’est de réaliser ces temps sur la durée d’une course. Chez Michelin, le développement de pneus permettant un seul tour rapide a été fortement poussé. C’est pourquoi les temps seront à nouveau très proches les uns des autres ce week-end lors des essais officiels. Mais à la fin, c’est celui qui a le rythme le plus rapide sur la distance de la course qui compte. La plupart du temps, ce n’est pas aussi serré que lors d’un seul tour de qualification ou d’une course contre la montre lors des essais ». Une expertisé à garder à l’esprit à l’heure des bilans.