Fabio Di Giannantonio fera ses grands débuts en MotoGP, et il partagera cette joie dans cette saison 2022 avec Bezzecchi sur la Ducati VR46, Darryn Binder sur la RNF Yamaha et les deux pensionnaires Tech3 KTM qui sont les deux pilotes ayant dominé le dernier championnat Moto2, soit le titré Remy Gardner et son dauphin revanchard Raul Fernandez. « Diggia » lui, est sur une des deux Desmosedici qu’un team Gresini renouvelé a décidé de louer en lieu et place des Aprilia vues jusque-là. L’Italien n’a pu tourner qu’un seul jour sur les trois réservés au shakedown sur le tracé de Sepang, en Malaisie. Mais cette journée est encore gravée dans sa mémoire…
Fabio Di Giannantonio n’a pas eu de chance dans cette prérentrée du MotoGP en Malaisie, car de tenaces maux de ventre l’ont tenu éloigné de sa Ducati Gresini, qui sera sa nouvelle monture cette année. Une opportunité manquée, mais il lui reste encore deux jours, du 5 au 6 février, pour poursuivre un apprentissage qui, à l‘écouter, n’a rien d’anodin.
Sur Motosan, on lit ainsi ses premières impressions, qui sont significatives sur les sensations qu’offrent ces MotoGP sur une piste… « J’avais peur, c’était beau. J’ai attendu tout l’hiver pour ne pas rouler sur n’importe quelle moto, mais une MotoGP, c’est fou » lâche spontanément l’Italien. « Je me sens bien, la moto est cool, je l’aime bien, elle a beaucoup de points forts et quelques défauts, comme tout le monde. J’aime particulièrement travailler en box, tout est différent et plus que ce à quoi j’étais habitué. Je pourrais très bien rester ici toute la nuit au lieu d’aller à l’hôtel, j’aime vraiment ça ».
Puis il insiste sur les sensations extrêmes ressenties à Sepang : « quand tu arrives à la fin des deux lignes droites et que tu décolles… c’est comme si une main droite de Tyson te frappait au visage ! Les vitesses sont très élevées, la moto pousse, mais la piste est très large et on sent moins la vitesse. C’est beau, j’aimais aussi la Ducati à Jerez, mais c’est un piston ».
Fabio Di Giannantonio : « lorsque vous pensez que vous allez très vite, vous allez lentement«
Celui qui fera équipe cette année avec Enea Bastianini sait qu’il lui reste encore du chemin à faire avant d’être digne de sa machine : « la limite de la moto, c’est moi, celle de la moto mettra du temps à se découvrir. Il me reste à atteindre ce niveau qui me fait comprendre ce qu’il faut dire aux techniciens pour améliorer la moto. Je suis un débutant. Chez Ducati je me compare beaucoup à Michele Pirro, je lui ai déjà demandé si on pouvait faire quelques tours ensemble. C’est quelque chose de très positif car, suivre un pilote expérimenté, ça permet de voir quelles manœuvres faire qui permettent aussi de se simplifier la vie ».
Puis il termine avec ce constat : « ce qui est étrange avec le MotoGP, c’est que lorsque vous pensez que vous allez très vite, vous allez lentement. Vous devez être intelligent pour comprendre comment être rapide. C’est exigeant, mais beau ».