Après une saison pour le moins convaincante, le vice-champion du monde Pecco Bagnaia prend à contre-pied une tendance qui s’est affirmée depuis la trêve hivernale et qui veut que tout était mieux avant. Avant la crise sanitaire, sans aucun doute, mais depuis qu’une génération est partie, ça reste à voir. Les motos seraient trop assistées selon Casey Stoner et le plateau composé de pilotes qui n’auraient finalement pas l’étoffe de leurs aînés d’après Alberto Puig. Un refrain qui refilerait presque la sinistrose que l’officiel Ducati refuse d’entonner. Au contraire…
Le pilote en rouge nous le dit : dans le MotoGP d’aujourd’hui tout n’est pas si noir. Pecco Bagnaia ne souscrit pas à l’idée d’une belle époque révolue que l’avènement d’une nouvelle sublime, car ayant le tort d’être aseptisée. Il est vrai, qu’en général, les pilotes de la nouvelle génération ont suscité très peu de controverses entre eux, loin des rivalités passées entre Valentino Rossi, Jorge Lorenzo, Marc Marquez, Casey Stoner, Sete Gibernau et Max Biaggi.
Mais pour l’Italien, c’est plutôt un progrès. Il dit ainsi sur Autosport : « je pense que notre sport est en train de changer, parce qu’il y a des années, ce n’était pas comme ça. Et je pense que c’est une grande page de notre sport, car le respect est toujours la chose principale. Plus que jamais, je pense, et je sens que le respect est la chose principale ».
Bagnaia met aussi en exergue cette valeur cultivée au sein de son box Ducati avec son équipier Jack Miller : « je pense que nous avons créé une grande chose dans le box, car l’air y est très calme. Nous coopérons beaucoup. Et c’est sûr que c’est quelque chose qui aide beaucoup notre travail, parce que parfois il a essayé un pneu différent, j’essaie quelque chose de différent et après la séance, nous parlons toujours de la séance ».
Pecco Bagnaia verrait-il tout en rose ?
« Je savais que Jack était un excellent coéquipier, parce que c’était déjà la troisième année ensemble et nous nous connaissons depuis 2011 et nous avons une bonne relation. Nous sommes deux pilotes intelligents et je pense que c’est la meilleure façon possible de faire un meilleur travail ».
Cependant, pour ceux qui préfèreraient des relations moins cordiales, il ne faut pas désespérer. Car ce Grand Prix contemporain offre tout de même à l’occasion de belles bisbilles, au sortir d’une joute sur la piste. On se souviendra, ainsi, des citations suivantes : Stefano Manzi : « cet acte qui peut tuer quelqu’un à 200 km/h, on parle déjà d’une tentative de tuer quelqu’un, je ne peux pas lui pardonner. »
Franco Morbidelli : « c’est à moitié un meurtrier. Si vous freinez comme ça à 300 km/h, alors vous ne vous souciez pas beaucoup des pilotes contre lesquels vous conduisez. » Valentino Rossi : « si vous essayez de fermer la ligne contre lui, il relâche le frein et si vous ne bougez pas, il vous pousse hors de la piste. C’est comme ça que ça marche de nos jours. » Ou encore : Joan Mir : « je pense qu’il l’a fait exprès. Cela a presque conduit à un accident dans la ligne droite. Cette action était très risquée et dangereuse » et Pol Espargaró : « il aurait pu éviter le contact, mais il ne l’a pas voulu. Il a mis le gaz, m’a poussé hors de la ligne et m’a poussé dans une chute ». Ceux à qui ces remarques étaient adressés se reconnaitront…