Fabio Quartararo est le nouveau Champion du Monde MotoGP légitimement habité par le sentiment du travail bien fait mais aussi déjà hanté par la crainte du lendemain. Et ce lendemain est proche, puisque l’on parle d’un 2023 qui se négocie déjà. La sérénité n’est pas de mise, le Français s’inquiétant ouvertement du niveau de sa Yamaha face à la concurrence, et notamment celle de Ducati. Il n’est clairement pas rassuré par les ingénieurs d’Iwata puisque son manager Eric Mahé a ouvert la porte des discussions avec tout le paddock tandis que le pilote clame à qui veut l’entendre qu’il veut une machine puissante à la bonne vitesse de pointe. Un message répété à satiété. Et encore dernièrement…
Fabio Quartararo restera à jamais dans l’histoire comme le premier pilote français à avoir été sacré dans la catégorie reine des Grands Prix. Cependant, à, 22 ans, il ne veut pas en rester là. Une couronne c’est bien, mais en avoir plusieurs ce serait mieux. Pour ça, il faut du talent et une moto. Le premier élément a clairement été identifié cette saison. La question se pose donc sur le dernier.
Et entre le Français et Yamaha, c’est un vrai sujet. Fabio Quartararo veut une M1 puissante avec de la vitesse de pointe. Une revendication qui ne souffre d’aucune trêve, même si celle des confiseurs est en cours. La preuve, aussi, que le moment est sensible. Le marché des transferts est ouvert, au point que l’on parle d’une rencontre entre Honda Repsol et le Champion du Monde en titre à Barcelone.
Côté discours, la pression reste de mise. La dernière sortie de Fabio Quartararo repérée par MowMag n’a rien de neutre dans ce contexte sensible : « je pense que 2019 a été la dernière année où la Yamaha était une moto facile, comme tout le monde l’a définie » lit-on. « C’est beaucoup d’efforts et il y a eu des moments où nous avons beaucoup souffert : il faut s’adapter à toutes les situations et savoir aller le plus vite possible. Cette année, nous avons réussi à bien aller et à gagner quand même, mais il y a du travail à faire ».
Fabio Quartararo ne sacrifiera pas sa carrière pour Yamaha
Il est clair que le Français aimerait rester, devenir un symbole de la maison japonaise dans le sillage de son idole, Valentino Rossi, mais plus que le lien avec la marque, Fabio Quartararo sent qu’il doit répondre à un besoin qui est celui de gagner. Et c’est là qu’il envoie son message : « la mauvaise moto au mauvais moment peut changer l’avenir d’un pilote ».
Et il parle de son vécu pour bien se faire comprendre : « dans mon cas, 2016 a été l’année la plus difficile, avec des résultats désastreux. Mais vous obtenez toujours quelque chose de positif de tout ce qui est mauvais et, pour moi, l’expérience que j’ai eue à l’époque était très bonne et j’avais des options pour l’avenir. Mais un pilote un peu à la limite et qui n’a pas beaucoup d’options dans une mauvaise année peut arrêter sa carrière sportive ». Pour que le chant du départ ne soit pas entonné, la nouvelle Yamaha ne devra pas être l’Arlésienne.