Parmi les pilotes qui seront sur la grille de départ de la saison 2022 de MotoGP, il y a un Darryn Binder qui se prépare déjà pour l’échéance. Et pour cause : il a beaucoup de travail à accomplir, physiquement et techniquement, du fait qu’il débarque directement du Moto3. Sa nouvelle Yamaha M1 est bien différente de son ancienne Honda 250 et il a pu s’en rendre compte lors des deux jours de tests à Jerez qui clôturé l’année 2021 sur la piste. Le Sud-Africain, frère de l’officiel KTM Brad Binder aura un hiver occupé qu’il mettra aussi à profit pour se forger un mental de fer, puisque sa réputation sulfureuse l’a précédé bien avant qu’il prenne ses quartiers au sein de la nouvelle équipe RNF Yamaha…
Des nerfs d’aciers seront sans doute la première chose que devra avoir Darryn Binder dans ses premiers moments en Grand Prix dans la catégorie MotoGP. Il vient directement du Moto3, on l’aura à l’œil puisqu’à Portimao il s’est involontairement invité dans l’attribution d’un titre en renversant un des deux prétendants, il aura une Yamaha M1 techniquement dépassée et dans son box, et son chef mécanicien ne sera pas plus aguerri que lui. Il s’agira en effet de Noe Herrera qui a remporté cependant huit courses Moto2 avec Raúl Fernández cette année.
Le pilote de 23 ans, qui a fait ses premiers tours de roues avec sa nouvelle monture à Jerez, et connu sa première chute, évalue ainsi sa situation : « il y a quelques nouveaux gars dans l’équipe, à côté de moi. Je pense que c’est super cool que nous apprenions et grandissions tous ensemble ». Il note le grand déséquilibre qui sera de mise dans le stand de la nouvelle équipe constituée par Razlan Razali puisque, à côté de lui, il y aura une paire plus qu’expérimentée composée d’Andrea Dovizioso et de Ramon Forcada. Mais il appréhende cette particularité du bon côté : « de l’autre côté du box, l’équipage a beaucoup d’expérience. Donc, si vous avez besoin d’aide n’importe où, vous pouvez simplement passer de l’autre côté pendant un moment, et nous obtenons l’aide de Yamaha ».
« Ce sont des visages familiers du paddock, même si la collaboration est nouvelle pour moi, j’ai l’impression de les connaître déjà. Nous avons eu une atmosphère agréable et détendue dans les stands pendant les deux jours d’essais, j’ai vraiment apprécié ça », a ajouté sur Speedweek le nouveau venu en MotoGP.
Darryn Binder : « quand la moto roule, je reste coincé comme si ma vie était en jeu«
Sur quoi veut travailler Darryn Binder cet hiver jusqu’à ce que les rookies puissent remonter pour la première fois sur leurs MotoGP lors du shakedown à Sepang le 31 janvier ? « Je piloterai la R1 autant que possible pour m’habituer à une moto plus lourde », a déclaré le septième de la saison Moto3 précédente. « Physiquement, je dois vraiment travailler sur ma force après ne pas avoir passé trop de temps dans la salle de gym en Moto3 à cause du poids. Je ne voulais pas être trop lourd. Je veux améliorer ma force et j’ai le sentiment que cela m’apportera beaucoup. Ensuite, je veux juste faire des tours sur une machine plus lourde et essayer d’être régulier. Lors de l’essai, j’ai souvent eu l’impression que je faisais très bien certaines choses, mais c’était difficile de tout mettre en place ».
Reste que Darryn Binder va pouvoir mieux case son mètre 75 derrière le carénage d’une Yamaha M1, plus accueillant que celui d’une Moto3. Un avantage que le rookie relativise néanmoins… « C’est certainement plus confortable, mais surtout lorsque la moto est à l’arrêt… Quand la moto roule, je reste coincé comme si ma vie était en jeu. Ce n’est pas si facile, mais c’est certainement un peu plus pratique ».