Pol Espargaró a violemment chuté lors de la FP3 du dernier Grand Prix de la saison à Valence. Un accident dont il s’est certes relevé, mais à la suite duquel il a dû mettre un terme à sa prestation. L’analyse qu’il fait de sa mésaventure a de quoi inquiéter et elle pose même question puisque, dans son exposé, l’Espagnol révèle que le problème qu’il a rencontré a été le même qui a éjecté Marc Marquez lors du Grand Prix d’Espagne à Jerez en 2020. Avec les immenses conséquences que l’on sait. Reste ce fait incroyablement mis en lumière : les pilotes Honda roulent avec une électronique qui peut à tout moment les trahir…
Pol Espargaró a donné une explication qui fait froid dans le dos à propos des 75 chutes regrettées par les quatre pilotes Honda durant cette saison de MotoGP. 22 ont été subies par Marc Marquez qui n’a pourtant fait que 14 des 18 courses au calendrier, 20 par Pol Espargaró, 19 par Alex Marquez, 12 par Nakagami et deux par Bradl. Une mauvaise série qui pose la question de l’intégrité physique des pilotes d’une marque qui ne semble pas en mesure d’assurer la sécurité de ses champions. Un thème pour le moins sensible qui a été la priorité des deux jours de tests à Jerez qui ouvraient l’intersaison.
Mais à écouter Pol Espargaró, ce ne sera pas simple pour Honda de résoudre ce problème. Et tout simplement parce que la marque ne le peut pas, si l’on se fie au règlement. L’Espagnol déclare ainsi sur Mowmag : « exactement comme mon accident à Valence, la blessure de Marc Marquez à Jerez en 2020 a été causée par la défaillance d’une branche de l’électronique, sur laquelle les constructeurs ne sont pas autorisés à intervenir. Les règles devraient changer ».
Pol Espargaró : « la blessure de Marc Marquez à Jerez en 2020 a été causée par la défaillance de l’électronique«
Il a ensuite développé : « avec l’électronique actuelle, les équipes ne peuvent travailler que sur la gestion du glissement ‘normal’, mais maintenant nous avons affaire au glissement latéral, pour lequel il existe une fonction de l’électronique que personne n’est autorisé à toucher. Je pense que cela devrait être changé dans le règlement de 2022, parce que cette partie de l’électronique aurait évité tant de chutes, par exemple la mienne à Valence ou celle de Marc à Jerez, qui lui a causé une fracture de l’humérus. C’est quelque chose qui n’améliore pas les performances, mais qui évite les accidents ».
Les pilotes Honda ne font donc pas d’erreurs, mais ils rouleraient avec cette épée de Damoclès nichée dans leur central électronique Magnetti Marelli fournie à tout le plateau du MotoGP. Maintenant, pourquoi ce mal n’affecte que les RC213V, ça, Pol Espargaró ne l’explique pas. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que Honda envoie au combat des pilotes sans pouvoir leur garantir une sécurité absolue puisque le mal identifié ne peut être traité. Un scénario catastrophe qui a donc frappé, selon Pol Espargaró, le meilleur pilote du plateau en 2020, bouleversant ainsi non seulement sa carrière mais aussi le sens de l’histoire du MotoGP.
