A l’issue des deux journées d’essais à Jerez, qui se sont tenues jeudi et vendredi derniers, le Champion du monde 2021 de Moto2 Remy Gardner a livré ses premières impressions sur son passage en MotoGP.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote australien, crédité du 22e chrono à l’issue de ses tests.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Remy Gardner sans la moindre mise en forme.
Remy, quelles sont vos sensations à l’issue de cette seconde journée d’essais à Jerez ?
« Je vais bien, même si j’ai encore quelques douleurs aux côtes, mais sinon pour le reste je me sens bien sur la moto pour être honnête. J’ai simplement quelques cloques au niveau des mains après ces deux journées. Il est clair que le MotoGP est plus exigeant sur le plan physique. »
Comptez-vous repartir en Australie maintenant que les essais sont terminés ?
« Pour l’instant je vais rester en Espagne, et travailler à l’atelier. »
A bien vous regarder lors de ces deux journées, vous avez semblé très crispé sur la moto. Avez-vous pu tout de même piloter comme vous le souhaitiez ?
« Pour le moment j’essaie en effet de m’accrocher sur la moto, et je ne pilote clairement pas encore comme je le voudrais. Par ailleurs je ne voulais absolument pas chuter, ce n’est certainement pas le moment. Je veux simplement finir l’année de façon propre, de sorte d’être d’attaque pour l’année prochaine. »
Vous avez utilisé un châssis sensiblement différent que les autres pilotes KTM. Comment s’est déroulée sa prise en main ?
« Cela ne s’est pas trop mal passé. Bien sûr c’est encore un peu laborieux, mais il ne faut pas perdre de vue que je suis un rookie sur une motogp. Mais je me suis tout de même senti à l’aise sur cette machine, même si j’ai pu être crispé et que je n’ai pris aucun risque dans mon pilotage. La moto n’est vraiment pas si mal, même si bien sûr il va falloir l’améliorer à l’avenir. Mais globalement je m’attendais à bien pire, donc je suis plutôt content. »
Vous aviez eu une première proposition pour le MotoGP il y a quelques années, et plutôt que de l’accepter vous aviez préféré prendre votre temps et suivre un chemin plus conventionnel en passant par le Moto2. Pensez-vous que cela a été bénéfique ?
« A l’époque je croyais vraiment en moi, et j’étais persuadé qu’on pouvait faire du très bon travail en Moto2. Je n’étais pas totalement certain de pouvoir remporter le championnat bien sûr, mais au moins j’avais la certitude de pouvoir livrer de belles batailles. Je pense que tout cela a payé au final. »
« Je pense que tout le travail effectué en Moto2 a payé au final »
Mais dans quel domaine pensez-vous être mieux préparé qu’il y a deux ans pour passer dans la catégorie reine ?
« Je suis déjà bien mieux préparé mentalement. Par ailleurs j’ai également progressé en tant que pilote sur la piste, j’ai plus de technique, et je suis globalement plus calme sur la moto. »
Au cours de votre carrière, vous avez toujours privilégié des motos plus grosses, développant plus de puissance. En ce sens vous devez êtes servi avec votre passage en MotoGP. Pourquoi préférez-vous les motos disposant de plus de puissance ?
« Quand j’étais plus petit je faisais pas mal de tout-terrain, donc j’ai toujours eu l’habitude de piloter des motos qui glissent de partout. Cela m’a clairement aidé dès qu’il a fallu que je monte sur de plus grosses machines, comme en Moto2 avec la Triumph. Le MotoGP est bien sûr l’étape ultime en termes de puissance, et pour l’heure je suis un peu perdu au niveau de l’électronique. »
Avez-vous des nouvelles de Pedro Acosta [le Champion du monde Moto3 a été victime d’un malaise lors d’une conférence de presse] ?
« J’ai vu ce qui est arrivé à Pedro, et je dois bien admettre que cela m’a fait un peu peur donc je lui ai de suite envoyé un message. Je peux vous assurer qu’il va bien, même si parfois quand il y a trop de lumière il a tendance à avoir la tête qui tourne. »