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Ce dimanche 14 novembre 2021, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le Circuit Ricardo Tormo à Cheste (Valence), au terme du Grand Prix de la Communauté Valencienne.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français, qui a bouclé cette dernière manche de la saison à la cinquième place.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).


 

Fabio, comment s’est déroulée votre course ? Le départ a semblé être un peu difficile pour vous, mais par la suite vous avez semblé trouver un second souffle… Par ailleurs êtes-vous inquiet du fait que ces deux dernières épreuves de la saison ont été difficiles pour vous ?

« Pour être honnête, le départ ne fut pas si difficile que cela. C’est juste que je n’avais pas réussi une bonne qualification et qu’ici c’est difficile de dépasser. Tout le monde dit qu’ici ce n’est pas une piste favorable aux Ducati, mais dans les faits ils ont placé trois de leurs motos dans le top 3 aussi bien en qualifications qu’en course. »

« Ils ont donc fait un très gros pas en avant, et c’est ce qui m’inquiète pour l’an prochain. Mais ce n’est pas quelque chose qui m’obnubile dans l’immédiat. Je laisse cela à Yamaha, ils savent ce qu’ils ont à faire pour progresser l’an prochain. C’est vrai que nous ne sommes pas pleinement confiants pour 2022 car Ducati a vraiment beaucoup progressé, mais au final cette année ce sont nous les Champions du monde, donc il faut qu’on profite. »

Comme vous l’avez dit les Ducati ont verrouillé les trois premières places aujourd’hui, et elles sont apparues très fortes. Durant l’année vous n’avez eu de cesse de demander plus de performance à Yamaha, mais voyez-vous des domaines en particulier sur lesquels vous devez impérativement travailler pour rester au niveau des Ducati ?

« Je donne toujours le maximum, et je pense que tout le monde peut le constater. Mais il y a toujours un moment où vous atteignez les limites de votre moto, et ce fut le cas aujourd’hui. Pour être honnête, ce fut difficile de comprendre à quel point ils étaient forts en termes de puissance, de traction et de grip en virage. »

« A un moment j’étais derrière Jack Miller, et je ne sais pas combien de chevaux développe leur moteur mais à mon avis c’est beaucoup. C’est donc en effet un domaine dans lequel Yamaha doit travailler, et ce que nous devons faire est au final assez clair. Je l’ai beaucoup répété à Yamaha, et je pense qu’ils savent ce qu’ils doivent faire. »

« Je ne sais pas combien de chevaux développe le moteur Ducati, mais à mon avis c’est beaucoup »

 

 

Vous dites que vous avez expliqué à Yamaha ce dont vous avez besoin pour être plus compétitif. Mais pensez-vous être suffisamment clair dans vos propos ? On a souvent entendu qu’il pouvait y avoir des problèmes de communications et des incompréhensions entre le paddock et l’usine Yamaha au Japon ?

« Dans les faits je m’adresse directement à l’usine, il n’y a pour ainsi dire pas d’intermédiaire entre moi et Yamaha. Ce fut le cas au Qatar quand il s’est agi du holeshot device par exemple, et nous avions pu alors réagir assez rapidement. Actuellement, nous avons beaucoup de points forts, mais aussi beaucoup de points faibles, et je pense que nous devons franchir un nouveau cap si nous voulons nous battre à nouveau aux avant-postes. »

« Enfin nous battre aux avant-postes, dans les faits c’est toujours le cas mais en tout cas avoir plus de facilité pour obtenir de la performance. Par exemple aujourd’hui nous avons pu finir cinquième mais nous étions vraiment à la limite. Nous avons fait vraiment une bonne course car je n’avais vraiment pas de bonnes sensations. Or quand vous n’avez pas un bon feeling et que vous finissez tout de même en cinquième position, c’est que vous avez réalisé une bonne performance. »

« Quand vous n’avez pas un bon feeling et que vous finissez cinquième, c’est que vous avez réalisé une bonne performance »

 

Ducati reconnaît bien volontiers avoir réalisé des gros progrès durant la fin de saison. De ton côté à quel moment ressens-tu qu’ils ont vraiment franchi un cap en termes de performance en piste ? On a vraiment l’impression que les Ducati ont pris l’ascendant sur les Yamaha…

« Pas que sur les Yamaha je dois dire… Me concernant aujourd’hui j’ai vraiment constaté cette hausse de performance de leur part à la sortie du dernier virage, quand j’étais collé derrière Jack et qu’il a fini par me mettre trois dixièmes dans la ligne droite jusqu’au premier virage où, même là, il tournait encore mieux que nous. Par le passé c’était des points où nous étions bien plus forts, et maintenant, on n’est vraiment pas biens par rapport à eux. »

 

Et au-delà de cette course, à quel moment as-tu senti qu’ils avaient pris l’ascendant ?

« En Autriche. C’est clairement à ce moment-là qu’ils ont fait un bond en avant selon moi. Avec cette moto, Pecco Bagnaia est vraiment fort, et nous allons donc devoir progresser également de notre côté car ils ont trouvé énormément de gains en virage sur cette moto, et cela leur permet de faire de très belles qualifications. Je crois d’ailleurs que sur la seconde partie de saison Ducati a réussi la majorité des pole positions. Ce ne fut donc pas une année facile pour nous, mais le plus important c’est qu’on soit Champions du monde. »

Aujourd’hui ce fut la dernière de Valentino Rossi, et ce dernier a été fêté par tous les pilotes à l’arrivée. De votre côté que retenez-vous de lui ?

« C’est mon idole depuis que je suis tout petit, donc je dirais qu’il m’a énormément influencé dans ce sport, et surtout dans la façon de travailler. C’est un pilote que j’adore, mais je l’apprécie aussi comme personne. »

« C’est triste de voir que c’était sa dernière course aujourd’hui, mais je pense qu’on va bien fêter ça avec toute l’équipe Yamaha. On a d’ailleurs fait une photo tous ensemble. J’ai eu l’opportunité de monter sur sa moto de 2005, et je crois que c’est la toute première que j’avais vue de lui étant tout petit, donc ce fut un moment très spécial. »

« Valentino Rossi m’a influencé dans ma façon de travailler »

 

 

Lors des deux journées d’essais qui ont été organisées sur le circuit de Misano il y a quelques semaines, est-ce que tu as eu l’occasion d’identifier des zones de progression pour tenter de contrer Ducati l’an prochain ?

« Pour l’instant non. Pour l’instant on n’a pas fait de progrès significatifs. Je ne dirais pas que nous sommes allés dans la mauvaise direction, car dans les faits nous avions réalisé pour ainsi dire les mêmes chronos avec les deux motos que nous avions à disposition. Mais il va falloir que nous fassions des progrès beaucoup plus importants pour pouvoir espérer rivaliser avec les Ducati. »

« Il va falloir que nous fassions des progrès plus importants pour rivaliser avec Ducati »

 

L’an dernier tu avais déjà eu beaucoup de mal à Portimão et Valence. N’est-ce donc pas plus un problème lié au circuit plutôt qu’à la moto qui a affecté ta performance ce weekend ?

« Je me suis imposé à Portimão en début d’année, et de façon générale j’ai toujours été vite là-bas. Cette année nous avons certes rencontré des difficultés, mais en performance et rythme nous y avons été très forts. Ici c’était censé être un tracé qui avantage les Suzuki et les Yamaha, et au final on se retrouve avec un triplé Ducati en qualifications et en course. Je pense que tout cela vient du fait que Ducati a vraiment franchi un cap. Par conséquent il va falloir que nous fassions de très bons tests à Jerez. »

 

MotoGP Valence – Résultats de la course :

Valence

Crédits : MotoGP.com

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