Le rugueux et talentueux Toprak Razgatlioglu est sorti en vainqueur du premier round de ce combat argentin en WSBK, qui va nous tenir en haleine ce week-end. Le Turc continue à balayer la concurrence eu sens propre comme au figuré puisque si, du haut de ses un peu plus de 20 ans, il époussette la catégorie en rinçant celui qui en est le taulier depuis six saisons, et qui a dix ans de plus que lui, sur la piste, il nettoie les trajectoires à San Juan en n’économisant pas ses efforts. Toprak n’est pas un épicier mais un pilote épicé qui semble décider à faire du balai, qu’il a mis en exergue dans un sketch à Portimao, tout un symbole…
Au Portugal, lors de la dernière manche du WSBK, il avait utilisé le balai d’un commissaire pour nettoyer une partie verte du tracé, celle-là même qui lui avait valu une pénalité après dénonciation de son rival Rea à Magny-Cours. L’Irlandais du Nord avait répondu en souillant le même endroit de la gomme de son pneu arrière en y faisant un burn-out. En Argentine, l’aventure continue, le balai étant à nouveau mis à nouveau en exergue par le pur-sang du nouvel ami d’Aleix Espargaró qu’est Kenan Sofuoglu. A la fin de FP2 il a ainsi pris l’outil pour faire semblant de nettoyer la piste. Encore un geste clairement dérisoire envers Kawasaki et la manifestation de Magny-Cours.
Toprak a commenté : « je ne suis pas encore champion du monde, mais je me bats pour ça… Quand l’asphalte était sale le matin, Johnny est resté dans les stands. Je ne le fais pas, je pilote aussi pour les fans et pour le plaisir. Et j’essaye différents réglages. Je roule, je roule toujours ». Et il termine… « Ce sera peut-être mon prochain travail. Ou je ferai un tour d’honneur avec le balai si je deviens champion du monde ».
Razgatlioglu : « j’ai eu un peu peur pour Rea quand je l’ai vu chuter »
Cela étant dit, on n’a pas que rigolé en Argentine dans cette première journée. Toprak Razgatlioglu a aussi du cœur : « Rea est très rapide sur cette piste, mais j’ai eu un peu peur quand je l’ai vu chuter, car c’est un virage très rapide. Je me suis calmé quand je l’ai vu debout et il a dit que tout allait bien. Je n’aime pas ça quand ça arrive à un de mes concurrents, ce n’est pas ma méthode. Nous nous battons et dans la course il peut y avoir des dépassements agressifs, dans lesquels un des deux perd et peut aussi peut-être tomber. Mais il vaut mieux que ça se passe comme ça, avec un bon duel en course. Demain Redding sera aussi parmi les meilleurs ».
Un constat qui lui permet de faire le bilan de son entame à San Juan : « ce fut une très bonne journée pour moi. Je me sentais très fort sur la piste et l’après-midi j’ai également essayé un autre set-up, pour essayer de mieux adapter la R1 sur cette piste. Tout fonctionnait parfaitement et maintenant je suis-je très optimiste et positif pour la suite ».
Razgatlioglu termine, affichant sa détermination : « je ne change pas de stratégie parce que je me bats pour le championnat. Si je peux, je veux gagner. Je ne crains pas pour cette course de samedi. Nous avons travaillé très dur. J’essaierai de me battre pour la victoire. J’aime beaucoup cette piste. Avec Kawasaki ici, j’ai remporté quatre podiums au total, un en 2018 et trois autres en 2019. Cette année, je dois gagner ici. Ça ne suffit pas de terminer trois fois troisième. Mais je me sens bien pour samedi, qui sera une journée cruciale avec la Course 1. Je vais devoir être concentré ». Ce samedi est aussi son anniversaire. S’offrira-t-il le plus beau des cadeaux ?