Le championnat WSBK entame en Argentine, ce week-end, la grande finale d’une saison à émotions opposant deux pilotes se livrant à un duel sans merci. Le tout sous le regard d’un troisième larron prêt à profiter de la moindre occasion. Razgatlioglu, Rea et Redding sont les têtes d’affiche de cet événement que le mondial Superbike n’avait plus vécu depuis des lustres. Cela étant dit, le troisième nom n’est pas prêt à tout quand même. Car la piste argentine a des airs d’Austin…
C’est donc sur un tracé argentin de Villicum du côté de San Juan en Argentine, puis sur un circuit tout neuf et inédit de Mandalika en Indonésie, que le mondial Superbike jouera son épilogue. Une fin de série d’où sortira le Champion du Monde. On n’aurait pas pu mieux rêver d’un scénario indécis, car en plus de ce qui va se passer sur la piste, il va falloir gérer les à-côtés. Et en Argentine, on retrouve les questions de sécurité qui avaient ébranlé à Austin le MotoGP.
En 2019, le WSBK n’avait pas seulement entendu parler d’un boycott, comme Aleix Espargaró l’a fait au Texas. Des pilotes avaient en effet refusé de prendre le départ et ils étaient au nombre de six. Scott Redding se souvient de cette fronde, bien qu’il l’ait appréhendée de loin à l’époque, car il n’était pas encore du plateau. Et il jure qu’il adoptera la même posture si, de nouveau, le danger s’affirme comme trop grand.
Redding : « ma vie est précieuse et vaut plus que le chèque que je reçois à la fin du mois pour mon travail«
Sur GPOne, il dit en se remémorant cet épisode qui avait grand bruit à l’époque : « à vrai dire, je n’ai pas compris pourquoi certains pilotes voulaient prendre le risque. La course occupe une place importante pour nous, les pilotes, mais ce n’est pas tout. Pour nous, la course est un travail et quand vous allez au travail, vous ne voulez certainement pas vous blesser. Vous pensez plutôt rentrer chez vous en un seul morceau. Ma vie est précieuse et vaut plus que le chèque que je reçois à la fin du mois pour mon travail ».
Des mots clairs et transparents, mais le numéro 45 ne s’arrête pas en si bon chemin : « même dans le cas où 80% des pilotes veulent faire grève, il y en a d’autres sans cervelle qui courent quand même, car ils pensent qu’en faisant ça ils peuvent gagner. Ces gars-là, que vous trouverez peut-être plus tard sur le podium, sont ceux que vous trouvez généralement entre la 10e et la 15e place. Je ne vais pas courir juste pour voir mon nom sur une liste s’il n’y a pas la bonne sécurité ».
Voilà un élément à prendre en compte, surtout dans une conjoncture où celui des trois premiers au classement général qui assumerait le fait de ne pas prendre le départ pour des raisons de sécurité obèrerait fortement ses chances et celles de son employeur de s’affirmer avec un titre de Champion du Monde…