Le MotoGP n’y échappera pas, comme d’ailleurs tout le monde des deux roues motorisées. Il suffit de regarder à quelle vitesse celui de l’automobile change pour avoir une idée de ce qui nous attend. Seulement attention : le MotoGP n’est pas la Formule 1 et l’industrie moto n’est pas celle des voitures. Mais l’impératif écologique reste le même. Alors comment gérer cette transition ? Le climat d’angoisse s’installe car il faudra y réfléchir dès l’an prochain…
Les Grands Prix et, c’est le cas de le dire, le reste de la planète moto n’y échappera pas : la transition de la mobilité et l’évolution vers des technologies respectueuses de l’environnement seront des thèmes débattus dans la discussion devant aboutir sur un nouveau contrat de cinq ans, qui sera passé entre les actuels six constructeurs, les équipes et le promoteur du MotoGP qu’est Dorna.
Pour comprendre l’étendue du changement de paradigme qui nous attend, il faut écouter Takahiro Sumi, le chef de projet Yamaha, poser les bases de la réunion : « le monde évolue vers la neutralité climatique. En tant qu’industrie, nous devons nous consacrer aux aspects de la performance, du divertissement et de l’environnement pour l’avenir. Le moment est venu pour cela ».
Le directeur technique de Honda, Takeo Yokoyama a le même sermon. « Honda construit des voitures et des motos. En tant qu’entreprise, nous nous engageons en faveur de la neutralité climatique. Cela sera mis en œuvre étape par étape. Nous avons déjà commencé les premières discussions. Notre intérêt commun est d’améliorer le sport moto. Je pense que la direction est claire. Mais nous devons discuter plus intensément de la manière d’atteindre cet objectif avec quelle technologie ».
MotoGP : le carburant synthétique sera-t-il la synthèse ?
Une dernière phrase sur laquelle rebondit Romano Albesiano qui prend ainsi position pour Aprilia : « je pense que nous devons faire ce qui est nécessaire, mais nous ne devons pas réagir de manière excessive. Nous sommes encore au début de la nouvelle période contractuelle. La réglementation devrait être stable. Je pense que nous entamerons des discussions pour l’avenir à moyen terme l’année prochaine ».
En mentionnant la « manière excessive », l’ingénieur de Noale sous-entend les domaines des moteurs électriques, des systèmes hybrides ou de nouvelles technologies similaires… « Nous sommes au milieu d’une révolution. La question de la neutralité climatique influencera notre industrie et le sport moto. J’espère que cela influencera notre sport de manière intelligente à l’avenir ». Et il propose : « par exemple, nous pourrions utiliser du carburant respectueux de l’environnement dans notre moteur à combustion interne sans avoir à utiliser des systèmes électriques ou hybrides étranges. Cela ferait monter en flèche les coûts. La situation serait beaucoup plus difficile pour tout le monde ».
Une solution qui ouvre un autre sujet : celui des pétroliers, pardon, fournisseur d’énergie en écologiquement correct. Si Dorna ne définit pas une uniformité, une vraie guerre s’annonce et on a déjà pu avoir un aperçu cette saison des effets d’un bon carburant sur la santé d’un moteur lorsque KTM a changé de fournisseur…
Cependant, la réflexion fait son chemin puisque selon Motorsport-total, il serait possible que le carburant synthétique soit d’abord essayé dans la catégorie Moto2, puisque la discipline est équipée en moteurs Triumph standard. Les six constructeurs MotoGP auraient ainsi du temps et des données pour adapter leurs moteurs à un nouveau carburant… Au fait, bizarrement personne ne pense au MotoE dans cette réflexion…