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Kenan Sofuoglu

Kenan Sofuoglu est le manager comme l’entraîneur de ses jeunes compatriotes qui percent en ce moment dans la compétition moto sur piste. Ils sont quatre à se révéler et ils sont identifiés comme étant tout aussi talentueux qu’agressifs. Un dernier point qui est regardé de près depuis les derniers drames, et lorsqu’à Austin un autre a été évité par miracle, les officiels ont sévi. Deniz Öncü a été désigné responsable du chaos et a été suspendu pour les deux prochains Grands Prix. Une chappe de plomb est tombée en même temps que la punition imposant le silence. Mais on ne fait pas taire comme ça le multiple champion du monde de Supersport…

Kenan Sofuoglu n’était pas lui-même surnommé « Kenan le terrible » pour rien du temps de sa carrière et ses cadets semblent avoir autant hérité de ses compétences que de son style. Mais cette saison est particulière, marquée par des drames, et des situations qui étaient généralement classées parmi les faits de course sont maintenant regardées de près. Depuis, les ouailles de Kenan sont dans la tourmente. Toprak Razgatlioglu est critiqué pour son agressivité par Rea en WSBK, Can Öncü n’est pas plus aimé en WSS. Deniz Öncü est donc à présent privé des Grands Prix de Misano et de Portimao. Last but not least, Bahattin Sofuoglu a franchi la ligne d’arrivée en troisième position lors de la finale du Championnats du monde Supersport 300 à Portimao, mais a par la suite écopé d’une pénalité de 3 secondes pour « conduite irresponsable », ce qui l’a fait reculer du podium à la 17e place.

Une mauvaise série. Mais est-ce justifié ? Le sujet ne serait pas si grave que l’on pourrait parler des intéressés comme les têtes de turc du moment. Mais en fait, c’est bien l’idée de Kenan qui monte seul au front pour défendre ses compatriotes : « pour moi, la décision contre Deniz n’est pas juste », attaque Sofuoglu dans les colonnes de Speedweek. « Il suffit de regarder les vidéos, je vois des manœuvres bien plus dangereuses que celles de Deniz. Pour moi, la principale raison pour laquelle les coureurs se plaignent est que mes garçons sont forts. Parce que tu ne peux pas les battre. Alors ils cherchent des raisons de se plaindre. Nous regrettons tous profondément la perte de Dean Vinales, nous en sommes tous très désolés. Mais maintenant, Dorna a fait un exemple avec Deniz et Bahattin. Pour montrer que quiconque pilote de manière agressive peut être puni de cette manière. Mais ce n’est pas juste pour mes pilotes ».

Can Öncü, Kenan Sofuoglu, Toprak Razgatlioglu et Bahattin Sofuoglu (de gauche à droite)

Kenan Sofuoglu : « aujourd’hui, les pilotes se plaignent trop« 

Kenan Sofuoglu répond aussi à Michel Fabrizio qui s’est engagé également sur le sujet de la sécurité après les drames. Il ne s’est pas fait que des amis d’ailleurs et il en compte encore un de moins depuis qu’il a commenté au sujet des pilotes turcs : « il n’y a qu’à regarder comment ils s’entrainent sur YouTube ». L’entraineur répond fermement : « mes pilotes ont un entraînement très intensif, nous nous battons à chaque tour », explique-t-il. « On essaie d’attaquer sans toucher l’autre. Attaquer n’est pas facile, nous ne jouons pas à un jeu. Mes pilotes ne jouent pas à un jeu. Nous voyons également en Formule 1, le summum du sport automobile, que des gens comme Lewis Hamilton et Max Verstappen pilotent de manière très agressive. Pour réussir, il faut être agressif, ça fait partie de ce sport. Aujourd’hui, les pilotes se plaignent trop. »

Il précise : « vous devez regarder toute la course, chaque pilote. Deniz ne méritait pas ça. Que cette chute se soit produite était très malheureux. Mais c’est ainsi que se déroulent les courses aujourd’hui en Moto3 et en catégorie Supersport 300. Tout le monde essaie de suivre l’homme de devant afin d’utiliser son sillage. Une chose est sûre pour mes pilotes : nous nous entraînons plus que les autres, nous travaillons plus que les autres et nous nous entraînons dans des conditions de course à chaque tour. Nous pilotons agressivement. Mais il est très important pour moi que cela se passe sans toucher ». Il termine sa démonstration ainsi : « si vous vous contentez de courir après vos adversaires, vous ne gagnerez jamais une course. Un gagnant doit trouver un moyen de dépasser l’adversaire ».

Toprak Razgatlioglu, Kenan et Bahattin Sofuoglu (de gauche à droite)

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