Andrea Dovizioso est enfin sur la Yamaha qu’il souhait depuis longtemps. Cependant, ce vœu réalisé n’apporte pour l’instant aucune révélation si ce n’est celle que c’est compliqué pour l’ancien de Ducati. La M1 était considérée jusqu’à il y a peu comme la machine la plus conviviale du MotoGP et le style de pilotage de Dovi comme celui qui s’adapterait le plus à celle-ci. Il faut croire qu’il faut revoir sa copie, comme l’Italien reconnait devoir réviser ses gammes car en suivant Quartararo à Misano il a constaté qu’il avait tout faux…
On va finir par se demander si, chez Yamaha, on ne vient pas d’être frappé du syndrome Marc Marquez qui rythme l’existence de Honda en MotoGP. Les derniers classements sont à ce point édifiants qu’ils posent question : le delta qui existe entre le leader et ses collègues de marque est à la limite de la décence. Comme l’octuple Champion du Monde le fait sur la RC213V, Fabio Quartararo est le seul à pouvoir présenter la M1 comme une moto capable de gagner. Pendant ce temps, chez Ducati, il semble que tous les pilotes du clan soient en mesure de briguer le podium. Autrefois exclusive, l’italienne peut donc être à présent affublée de cette convivialité qui semble avoir disparue sur l’opus d’Iwata.
Un changement radical que Dovizioso a constaté lors des deux jours de tests passés à Misano, tracé sur lequel il avait repris contact avec le MotoGP et la Yamaha dans le cadre du Grand Prix de Saint Marin. Mais cette fois, le triple vice-champion du monde de la catégorie a eu le temps d’étudier la situation. Et son premier commentaire est édifiant : « j’ai suivi Quartararo et je me suis rendu compte que je devais repenser toutes mes trajectoires, que je devais changer d’approche à chaque circuit. C’est bon à savoir, car comme ça on sait où travailler et ça prendra du temps. Si je pilote la Yamaha avec instinct ça ne marche pas. Heureusement cette année il me reste 4 courses et d’autres tests ».
Quartararo s’est donc approprié la Yamaha. Et les autres vont devoir comprendre et suivre pour réussir. Ce qui rappelle furieusement Marc Marquez chez Honda. « J’ai de bonnes sensations au niveau du châssis, mais ce n’est qu’une partie de l’ensemble. Pour comprendre les limites, je dois aller plus vite que je ne le fais actuellement » commente encore Dovizioso qui rappelle : « s’être arrêté pendant 10 mois compte beaucoup quand on se pousse à bout pour faire certaines performances. Quand on est pilote de MotoGP, à force de rouler on acquiert certaines choses qu’on ne remarque même plus ».
Dovizioso : « la Yamaha doit être pilotée différemment de la Ducati »
« C’est vrai que j’ai fait quelques essais avec Aprilia, mais dans un Grand Prix tout est différent. C’est pourquoi mon objectif était de m’aligner sur le peloton, je l’ai fait et ce n’était pas tenu pour acquis sur une moto que je ne connaissais pas et qui doit être pilotée différemment de la Ducati. Je suis toujours en retard au classement, mais je peux garder un rythme acceptable. Le but était d’avoir la vitesse du groupe et ensuite commencer à travailler sur les détails ».
C’est dans cet état d’esprit qu’il entrevoit à présent la prochaine échéance à Austin : « c’est tout nouveau, je dois travailler dans de nombreux domaines et je ne sais vraiment pas à quoi m’attendre » analyse Andrea. « C’est un circuit très exigeant, avec de nombreux trous et il fera chaud. Je pense que son design est bon pour Yamaha, mais je n’ai toujours pas l’expérience pour en être sûr ». Dovizioso a signé avec la marque jusqu’à fin 2022.