Ce vendredi 10 septembre 2021, Marc Márquez a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Motorland Aragón, au terme de la première journée du Grand Prix MotoGP de Aragón.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote espagnol, qui va évoluer ce weekend sur un circuit qui lui a bien réussi jusqu’ici.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Marc Márquez sans la moindre mise en forme.
Racontez-nous votre journée
et ce qui s’est passé avec votre chute.
« Aujourd’hui
nous avons dû changer un peu nos plans à cause de la chute. Nous
voulions utiliser le pneu soft en FP1 et FP2 pour comprendre pour
la durée de la course donc oui, ça a un peu changé les plans mais
d’un autre côté nous avons pu tester le pneu hard. C’est vrai que
j’étais énervé après la chute car je sentais que tout était sous
contrôle. J’ai élargi et je me suis dit « ok, arrête parce que
ce ne sont que des essais libres » mais ensuite je suis allé
sur la partie sale et j’ai perdu l’avant. J’étais énervé pour ça,
parce que je savais que suite à cette chute nous n’allions pas
suivre nos plans, et puis parce que c’était une situation que je
sentais sous contrôle et j’ai perdu l’avant quand je ne m’y
attendais pas. »
Pourquoi n’avez-vous pas
redressé la moto lorsque vous avez compris que ça glissait, avec le
vent qui poussait beaucoup ?
« J’ai lâché mais pas
suffisamment. J’ai élargi mais ce n’était pas mon intention, et
j’ai fait cette action une centaine de fois dans ma carrière et ça
a toujours fonctionné. Mais ce qui est sûr c’est que pour certaines
raisons cette fois ça n’a pas marché et j’ai chuté. »
Hier vous expliquiez
pourquoi vous devez être agressif dans les premiers tours, suite à
Silverstone. Pourquoi les pilotes du milieu et de fin de peloton
sont-ils plus agressifs ? Est-ce lié au bagage du Moto2, aux pneus,
autre chose ?
« Dans le premier groupe, tout le
monde est rapide et les deux-trois premiers peuvent prendre une
bonne trajectoire. Mais à partir du milieu du groupe, vous ne savez
jamais dans les premiers tours où vous pouvez freiner car vous
freinez tôt mais d’autres freinent tard, puis des pilotes
élargissent comme ce qui s’est passé à Silverstone avec Quartararo
et Martín, puis ils reviennent sur la trajectoire. C’est un peu le
chaos du sixième au dernier mais c’est à cause de ça : Personne ne
connaît les points de freinage de référence dans les premiers
tours. »
Pouvez-vous nous dire où
vous en êtes avec votre nouveau châssis ? Avez-vous eu d’autres
modifications ?
« Nous avons reçu des changements
sur le châssis à Assen. J’ai travaillé avec à Assen, puis au
premier GP d’Autriche j’ai eu des modifications. Au deuxième GP
d’Autriche je suis revenu au châssis d’Assen, pareil à Silverstone.
Aujourd’hui j’ai roulé la plupart du temps avec le châssis d’Assen
mais aussi avec un autre châssis que nous essayons. »
Au vu des modifications
apportées en Autriche, peut-on parler d’un troisième châssis
?
« En Autriche ce n’étaient pas des vraies
nouveautés. »
Parlez-nous du châssis
d’Assen, que vous semblez préférer.
« Je ressens
une meilleure stabilité avec ce châssis, surtout dans les virages
rapides, mais je bouge plus dans les virages lents donc il est
toujours question de compromis. Au premier GP d’Autriche nous avons
juste élaboré un programme de test, nous avons essayé plein de
choses différentes et ensuite au deuxième GP d’Autriche nous sommes
revenus à des choses que nous connaissions et qui avaient bien
fonctionné à la première course d’Autriche et à Assen. Maintenant
pour les prochaines courses, et surtout celle-ci, Misano et les
tests de Misano, nous devons comprendre quelle voie suivre pour
l’avenir au niveau du châssis. Les autres pilotes Honda essayent
des châssis et vont dans d’autres directions mais quand ils
essayent ma direction à moi parfois ils aiment, parfois non. Nous
semblons un peu perdus mais de mon côté du box c’est chaque fois
plus clair, j’ai juste besoin de bien comprendre d’ici Misano la
direction qui correspond le mieux à mon style de pilotage.
»
Pouvez-vous nous parler de
votre chute et nous dire si elle a à voir avec votre frère, Álex
?
« Mon frère ne m’a pas perturbé, j’arrivais de
derrière, c’est une ligne droite très longue avec du vent. J’ai
lâché mais pas suffisamment et quand je suis arrivé dans la partie
sale j’ai chuté, rien d’autre. »
Des trois meilleurs rookies
de cette année, c’est-à-dire Jorge Martín (MotoGP), Raúl Fernández
(Moto2) et Pedro Acosta (Moto3), lequel a le plus de mérite selon
vous et pourquoi ?
« Pour moi, Pedro Acosta,
simplement parce que Martín s’en sort très bien mais il n’est pas
le premier à commencer comme ça à son arrivée en MotoGP. C’est la
même chose pour Raúl Fernández, il est au-dessus des autres mais ce
n’est pas non plus le premier à le faire en Moto2. Pedro Acosta est
au-dessus des autres et c’est le premier à le faire en arrivant en
mondial. »
Sentez-vous des évolutions
dans tout ce que vous essayez sur la Honda ?
«
Nous progressons, mais cela reste des petits pas. Nous sommes
là, puis non, puis si. Mais il semble que tous les pilotes Honda
commencent à progresser. Je l’ai dit en début d’année quand j’ai
commencé la saison : Mon physique est une chose mais la moto en est
une autre et on ne peut pas tout changer d’une course à l’autre,
nous devons donc continuer à travailler. Petit à petit nous
progressons et ce genre de circuit peut nous permettre de faire de
bons résultats. »
Vous travaillez beaucoup sur
le châssis, mais s’il y a un nouveau moteur, ce dernier doit être
lié à la partie cycle, quelles sont donc vos directions de travail
?
« Heureusement le châssis peut être adapté
durant la saison, mais concernant la partie de base je ne peux pas
vraiment dire ce que l’usine au Japon et la HRC font mais nous
essayons de comprendre différents concepts, différents styles de
châssis et à partir de là décider avec quoi nous commençons le
nouveau projet pour 2022. Ce sont des prototypes, leur évolution
est constante. Nous avons une base mais nous essayons des choses
sur le châssis, c’est comme en 2019. Nous avions démarré avec un
châssis et le connaissions bien quand le nouveau est arrivé. Au
niveau du pilotage je ne suis pas encore précis à 100%, c’est pour
ça que nous faisons autant d’essais, pour ne pas choisir la
mauvaise voie. »
Quel concept cherchez-vous
?
« Une moto plus facile, plus rapide, avec plus
de grip, mais de façon générale nous essayons de trouver une moto
polyvalente. C’est ce que nous cherchons tous les ans. »
Classement FP1/FP2 du Grand Prix d’Aragón MotoGP :
Crédit classement : MotoGP.com