Toprak Razgatlioglu préfère en rire plutôt que d’en pleurer mais il gardera cet épisode en mémoire. Lequel ? Celui de la réclamation du clan Kawasaki, sur le signalement fait par Rea et immortalisé dans une vidéo, à l’arrivée de la course Superpole, remportée par le Turc à la Yamaha au détriment de l’Irlandais du Nord sur la Ninja. Une plainte qui a été suivie d’effet puisque la R1 a été rétrogradée à la seconde place et le succès attribué à la ZX-10R. Le protégé de Kenan Sofuoglu commente…
C’est la seconde fois de sa carrière que Razgatlioglu a maille à partir avec le staff Kawasaki. La première fois, il était un pilote de la marque en WSBK et lors des 08 Heures de Suzuka il n’avait pas apprécié le fait de ne pas avoir été sollicité sur la piste dans cette aventure, notamment partagée avec Jonathan Rea. Un sentiment de déconsidération adoubé par son manager Sofuoglu qui était alors allé frapper à la porte de Yamaha, qui l’avait ouverte en grand pour recueillir le talentueux Toprak.
Aujourd’hui, tout ce beau monde se retrouve dans une polémique née d’une réclamation de Kawasaki à l’encontre de Razgatlioglu qui a finalement été sanctionné pour avoir mordu la partie verte de la piste de Magny Cours dans le dernier tour de la course Superpole. Quatre heures après l’avoir célébrée, sa victoire lui a été retirée et réattribuée à son rival sur la Ninja. Un épisode qui a eu le don de fâcher tout le monde, à commencer par Yamaha.
Razgatlioglu : « s’ils sont heureux comme ça, c’est bien, je préfère en rire«
Mais côté Turc, on prend la chose avec ironie. Même si le message est clair sur le sentiment général : « je suis personnellement allé au garage Kawasaki remettre le trophée de la victoire dans la Superpole Race, je leur ai fait ce plaisir » a déclaré le leader du Championnat du Monde. « Je comprends qu’ils ont besoin de points, mais je n’y pense même pas. S’ils sont heureux comme ça, c’est bien, je préfère en rire. Je ne pense même pas aux points. Je n’avais jamais gagné trois courses en un week-end, je l’ai fait et ça me va ».
Le patron de la boîte Yamaha, Paul Denning, a utilisé des mots plus explicites : « félicitations, belle victoire. Désormais, le climat dans le paddock va changer radicalement. » Ça devait arriver tôt ou tard. Dans deux semaines à Montmelò, la piste de Kawasaki, le climat sera certainement surchauffé. Les nerfs sont à fleur de peau, et c’est peut-être ce que voulait Jonathan Rea, au-delà des six points regagnés au classement. Faire perdre son sang-froid à un Toprak Razgatlioglu qui, jusqu’à présent, a fait preuve d’une froideur et d’une solidité incroyables sur la piste. On verra si ça continue.