Cal Crutchlow fera en Aragon sa dernière série de piges comme pilote de Grand Prix pour Yamaha. Ceci après les deux échéances autrichiennes et sa course nationale à Silverstone où il n’a pas fait des étincelles. Des qualifications lointaines, un classement anonyme sous le drapeau à damier, aucun point de marqué… Si on avait un doute sur le fait que l’Anglais avait tourné la page de sa carrière, nous voilà convaincus. Pour autant, il fait son ouvrage de testeur et reste donc impliqué dans le projet M1 qui va recevoir le renfort d’un certain Andrea Dovzioso dès Misano. Cependant, Crutchlow prévient : avant d’être opérationnel, Dovi va devoir oublier sa puissante Ducati…
Crutchlow a remplacé Morbidelli blessé chez Petronas puis il s’est mis à côté de Quartararo dans l’équipe officielle et dans le coin laissé libre par Viñales. En Aragon, pour la prochaine manche du calendrier MotoGP, il devrait en finir avec sa série de Grands Prix comme intérimaire du spectacle. Morbidelli, à Misano, reviendra aux affaires avec la combinaison officielle Yamaha et il sera accompagné par Dovizioso qui bifurquera vers le stand Petronas.
C’est sur son ancien équipier chez Tech3 mais aussi chez Ducati que l’Anglais s’est fendu d’un commentaire. D’abord, il est heureux pour lui, mais il prévient qu’à 35 ans il va se remettre au guidon d’une M1 qu’il devra appréhender telle qu’elle est, ce qui sous-entend qu’elle est radicalement différente de son ancienne Desmosedici… « Je pense que ce sera très différent de ce à quoi il est habitué, c’est-à-dire d’avoir beaucoup de puissance dans les lignes droites » assure Crutchlow.
« Dovi est un grand pilote et un grand gars, je pense et j’espère qu’il s’en sortira bien. La bonne chose est qu’il participera à certains des tests que nous ferons l’année prochaine. Nous travaillons tous les deux de la même manière, nous sommes des pilotes différents, mais nous comprenons très bien ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas » ajoute-t-il.
Crutchlow : « il ressentira une énorme différence par rapport à ce qu’il avait »
Le pilote britannique ne doute néanmoins pas des capacités d’Andrea Dovizioso à trouver sa voie sur la M1, tant qu’il sera capable d’accepter le manque de vitesse et d’accélération qu’il subira dans les lignes droites face à la puissance écrasante du V4 qu’il a connu chez Ducati. Une situation qu’il faudra d’autant plus assumer qu’il roulera avec une Yamaha Spec-B de l’année dernière : « je pense qu’il s’en sortira bien, mais il ressentira une énorme différence par rapport à ce qu’il avait. Il a conduit une Ducati pendant longtemps et l’avantage qu’il avait sur cette moto, il ne l’aura certainement pas ici. Ce ne sera pas facile pour lui, c’est sûr. On verra comment ça se passe. Je travaillerai avec lui comme je le fais avec tous les pilotes Yamaha, et nous pourrons comprendre sa situation lorsqu’il commencera à courir ».
On rappellera que l’annonce officielle de cette installation de Dovizioso dans le clan Yamaha en MotoGP n’est toujours pas tombée mais Lin Jarvis l’a assuré et maintenant Cal Crutchlow la confirme. L’Italien sort ainsi de son année sabbatique en rejoignant une des équipes qu’il envisageait pour reprendre la compétition. Une opportunité qui s’est matérialisée avec la brouille entre le constructeur d’Iwata et son pilote Viñales qui a rejoint depuis une usine Aprilia qui espérait jusque-là séduire… Dovizioso. Ce dernier, dit-on, a signé un contrat avec 2 millions d’euros annuels à la clé, avec un package 2022 proche de celui des pilotes d’usine dans une équipe réorganisée par Razlan Razali sans le soutien de Petronas.