A la lecture des feuilles des temps, Joan Mir a toutes les raisons d’être satisfait de la rentrée du MotoGP sur le Red Bull Ring. Lors de l’entame de ce Grand Prix de Styrie, il n’est pas sorti du trio de tête, que ce soit sur le sec ou sur piste humide. Et pourtant, le Champion du Monde est loin de l’enthousiasme. Ainsi, il tire la sonnette d’alarme sur les dangers qu’engendreraient une course sous la pluie sur ce tracé tandis qu’il se contient pour ne pas se fâcher contre Suzuki dont le dispositif de correcteur d’assiette de sa GSX-RR reste encore à l’état de prototype…
Joan Mir n’est pas vraiment du genre facile à satisfaire. Second aux temps cumulés d’un Grand Prix de Styrie où il s’est ainsi affirmé comme un des favoris, il met d’abord en avant les craintes et les déceptions avant de s’attarder sur ses résultats. La charge est d’ailleurs assez virulente sur le sujet de la sécurité, insuffisante selon lui sous la pluie : « c’est dangereux sous la pluie, très dangereux », a carrément précisé l’Espagnol. « Le premier virage est très glissant sur le mouillé, mais le virage 3 est encore plus dangereux. Si tu tombes là, seul, je pense que ce ne serait pas un problème, mais en groupe alors c’est super dangereux. Je ne sais pas ce qu’on peut faire, mais la zone de dégagement n’est pas assez grande et ce n’est pas sûr sous la pluie. »
Le lanceur d’alerte ayant effectué sa fonction, le pilote lui succède : « les sensations sur la piste étaient correctes, c’est la chose la plus importante. C’est bien de commencer avec une bonne base qui rend tout un peu plus facile. J’ai pu travailler pour la course sur sol sec dès la première séance d’essais libres. Sous la pluie, nous sommes partis un peu plus loin, mais j’ai pu m’améliorer pendant la séance et je suis devenu plus fort tour après tour, finalement ça n’avait pas l’air mal. Ce fut une journée positive ».
Joan Mir : « sans les problèmes d’accélération, la première journée en Autriche se serait très bien passée »
Cependant, il ne peut cacher sa déception de devoir encore composer avec une Suzuki sans le « holeshot device » complet : « je me sens très fort dans les zones de freinage, et nous nous débrouillons bien dans les virages des troisième et quatrième secteurs », a déclaré le champion du monde MotoGP, qui souligne ensuite : « nous devons travailler sur l’accélération, car je perds quelque chose dans ce domaine et si nous pouvons nous améliorer là-dessus, nous serons très forts. J’espère que samedi nous pourrons faire quelques tests avec le dispositif de correcteur d’assiette, qui n’est encore qu’un prototype, et ensuite nous verrons où nous en sommes. Mais nous devons d’abord le comprendre ».
L’équipier d’Alex Rins précise que ses regrets sont d’autant plus grands que le Red Bull Ring a d’autres exigences que les tracés d’Assen et du Sachsenring : « au Sachsenring, l’accélération importe peu, et à Assen c’est juste une courbe suivie d’une ligne droite plus longue, donc cela n’a pas vraiment d’importance au final. Sans les problèmes d’accélération, la première journée en Autriche se serait très bien passée pour nous. Cependant, nous avons peu de marge d’amélioration, il n’y a que de petites choses que nous pouvons améliorer. À l’avenir, le « dispositif de hauteur de caisse » pourrait nous aider à faire un pas, mais actuellement il est encore trop tôt ». Joan Mir ronge donc toujours son frein.
MotoGP Styrie J1 : chronos cumulés
Crédit classement motogp.com