Carlo Pernat semble décider à nous préparer psychologiquement à une rentrée en MotoGP bien différente de celle que l’on attendait. Elle aura lieu en Autriche sur un tracé de Spielberg où de grandes annones sont attendues en vue de 2022. Mais le manager et chroniqueur italien craint que, sur ce plan, on reste sur notre faim. Lui-même ne sait plus à quel saint se vouer, c’est dire…
Pour une année où le marché des transferts ne devait évoluer qu’à la marge, nous voilà servis. La faute à un Viñales qui a tout bouleversé en renonçant à poursuivre un contrat Yamaha qui lui offrait de quoi largement vivre jusqu’en 2022. Le signe d’une évolution des mœurs dans le paddock qui aurait tendance à affirmer que la vérité du jour est le mensonge du lendemain. Certes, l’homme décide ainsi de son sort, mais ses caprices risquent aussi de créer une instabilité préjudiciable à l’ensemble. Principalement impacté en tant que manager, Pernat prévient : « maintenant les contrats ne valent plus rien, malheureusement. Vous payez une pénalité et tout le monde est libre. Le problème est que les constructeurs doivent comprendre qu’alors ils sont eux-mêmes les grands perdants ».
L’Italien développe : « sans règles vous devenez tous perdants, il faudrait une sorte d’accord entre les marques, Dorna, les pilotes et leurs managers, au moins pour énoncer une règle claire : quiconque a un contrat ne doit pas être courtisé. Au moins ça. Prenez KTM, beaucoup de pilotes grandissent, avec des investissements et des programmes structurés, mais maintenant ils risquent de devoir promouvoir Raul Fernandez en MotoGP malgré les accords qui devaient le laisser un an de plus en Moto2. Car il risque de le perdre, étant donné que d’autres fabricants lui font la cour. Une situation qui pourrait coûter cher à Danilo Petrucci qui, du moins sur le papier, aurait dû dormir profondément pendant deux saisons et qui pourrait désormais se retrouver sans rien. Il est vrai que cette année il y a eu l’anomalie de Viñales qui a rompu avec Yamaha, mais tout manque en général et faire des pronostics est absolument impossible ».
Carlo Pernat : « je pense que le choix de Rossi est en fait de maintenir le marché à l’arrêt«
Une impossibilité que Carlo Pernat illustre ainsi : « ceux qui pensent qu’il y aura de grandes proclamations en Autriche se trompent énormément ». Là aussi, il développe sur MowMag : « la vérité est que rien ne se passera en Autriche du point de vue des annonces et j’ai aussi le doute que Valentino Rossi choisisse le Red Bull Ring pour communiquer sa décision d’arrêter ou non. Jusqu’à il y a quelques jours je vous aurais dit que Viñales se serait retrouvé chez Aprilia, que Yamaha aurait adopté une solution de transition puis tenter l’assaut sur Joan Mir l’année suivante et que Valentino Rossi se serait arrêté. Mais maintenant, j’ai le sentiment que les choses ne vont pas du tout être comme ça ».
« J’ai lu que le frère de Vale, Luca Marini, disait que tout le monde lui demandait de continuer » explique Pernat. « Il n’est pas certain que l’idée d’une saison dans l’équipe qui portera son nom ne commence pas vraiment à l’intéresser, surtout s’il est vrai que les personnes auxquelles il est le plus attaché et qui l’ont toujours accompagné lui suggèrent d’essayer. Ici, je pense que le choix de Vale est en fait de maintenir le marché à l’arrêt, car s’il s’arrête, l’hypothèse de Maverick Viñales dans l’équipe Tavullia pourrait vraiment prendre corps. N’en déplaise à Aprilia qui, à ce moment-là devrait regarder pour un autre pilote ou recommencer à courtiser Andrea Dovizioso. Mais le scénario aujourd’hui est trop confus ». La suite, donc, au prochain numéro…