Quid de Viñales en 2022 ? Une seule certitude prévaut pour le moment : il ne sera pas sur une Yamaha comme son contrat l’assurait. Mais il a voulu y mettre un terme avant échéance, une rupture que l’on dira conventionnelle puisque la marque l’a acceptée. Une situation que le jeune espoir qu’il était en 2012 avait déjà provoquée, et pour les mêmes raisons de mal-être ressenti. Justement, ce dernier semble prendre le pas dans sa réflexion. Si bien que l’idée de l’année sabbatique pour le jeune père de famille prend de la vigueur…
Maverick Viñales s’est laissé aller à la confidence alors qu’il se trouvait sur le tracé de Montmélo avec certains autres de ses collègues pour garder la forme en tournant avec des machines de série. Pour l’instant, il s’amuse toujours avec une R1, mais à la fin de cette année, il aura autre chose… Ou rien. En effet, ses commentaires alors qu’il profite de la trêve estivale ont interpelé. D’abord, il a fait un point de situation sur ses éventuelles négociations en cours : « je n’ai encore rien réglé avec personne. Je veux y aller doucement, nous verrons ce qui se passera pour 2022 ». Et il précise : « je ne regarde pas pour le moment. Il est actuellement important pour moi de penser à moi et de réfléchir à ce dont j’ai le plus besoin ».
Justement, a-t-il encore besoin de la course ? Il répond : « je suis très épuisé par cette saison et ces dernières années. La chose la plus importante pour un athlète, c’est la compétition. Mais si je ne me sens pas bien et que je n’en profite pas ? Ce qui me frustre le plus, c’est que je ne peux pas me donner à cent pour cent. Si je ne réussis plus, je préfère rester à la maison et profiter de la vie ». Voilà, c’est dit.
Et ce n’est pas tout : « tout se passe très vite dans ce monde et dix années passent sans pouvoir en profiter », a aussi déclaré Viñales. On rappellera qu’en 2021, la vie privée du pilote de course a radicalement changé : il s’est marié et a eu une fille. Peut-être que, pour la première fois de sa vie, il ne se concentre plus seulement sur la piste. L’Espagnol dispute actuellement sa onzième saison dans le championnat du monde moto.
Viñales : « d’un point de vue mental, ma décision a été très bonne »
L’aspect mental est un élément essentiel pour Viñales et il ne le nie pas : « si vous n’avez plus cette confiance en vous, tout devient très compliqué. D’un point de vue mental, ma décision a été très bonne. Je pense que très peu de pilotes oseraient franchir ce pas que j’ai fait ». En effet, il n’y a eu que deux annulations de contrat anticipées au cours de la dernière décennie, qui ont été initiées par des pilotes : lorsque Cal Crutchlow a mis fin à son contrat de deux ans avec Ducati en 2014 et lorsque Johann Zarco s’est séparé de KTM en 2019.
Les deux pilotes ont ensuite su rebondir. Pour Viñales, ça reste à faire : « je ne cherche pas un environnement différent, mais la confiance nécessaire. Je veux trouver un groupe en qui j’ai confiance et avec lequel je peux construire quelque chose de nouveau », explique-t-il.
Cependant, que l’on se rassure : pour les courses restantes avec Yamaha, Viñales veut tout donner, même si cette fameuse relation de confiance a été détruite dans les stands : « je veux gagner. Dès que la visière sera baissée, je continuerai à tout donner ».
Voir cette publication sur Instagram