En une demi première saison en Moto3, la carrière et la vie de Pedro Acosta sont passées de l’ombre à la lumière. Il est la cible de tous les managers, son chemin, à 17 ans, semble d’ores et déjà jalonné jusqu’au MotoGP et il est adoubé par ses illustres ainés à chaque commentaire fait. Le dernier en date de Jack Miller confirme l’excellente impression. Le fils du modeste pêcher est un gros poisson dans le paddock. Dans un entretien estival, il parle de ses références. Et surtout d’une…
Pedro Acosta a tout ce qu’il faut pour y arriver, et il peut apprécier d’autant plus cette situation du haut de ses 17 ans que rien n’était évident au tout début. Il se souvient : « mon père m’a donné une mini moto et tout de suite après il m’a inscrit à une école de pilotage d’un de ses amis. Lors de la première course, après l’entraînement, ils nous ont divisés en deux groupes : les rapides et les lents et j’étais le dernier des lents. J’ai beaucoup pleuré, mais ce revers m’a donné envie de me venger et en peu de temps j’ai pu jouer avec le plus rapide ».
Il poursuit avec une mention particulière : « puis vint le CEV et ensuite aussi la Rookies Cup, j’ai eu la chance de ne jamais avoir à me financer pour courir, sinon avec le salaire de mon père pêcheur nous ne serions pas allés loin. Mais je gagnais, et en gagnant, j’ai pu avancer et monter de niveau ». Donc Acosta est issu du mérite et d’une filière KTM. La marque, d’ailleurs, le lui rappelle à présent souvent, car, évidemment, tout le monde veut lui prendre sa pépite.
Pour le moment, ça marche, puisque les derniers projets attendus du prodige espagnol est une montée en Moto2 en 2022 pour une période de deux ans et une arrivée, si tout va bien, en MotoGP, en 2024… En attendant, il garde sa fraîcheur d’esprit qui a séduit Jack Miller. En compétition, il affirme qu’il n’a jamais eu de stratégie, mais seulement beaucoup d’engagement et que lorsque ses mécaniciens, à chaque Grand Prix, lui demandent comment il compte affronter la course, la réponse est toujours la même : « je vais entrer, m’amuser pendant environ 45 minutes et voir ce qui se passe ».
Pedro Acosta : « quand Marc Marquez gagne il est supérieur »
Sur ses références, on sait qu’il cite toujours un Kevin Schwantz qui était en fait l’idole de son père. Mais il a aussi les siennes. Ainsi Casey Stoner, un peu, et beaucoup de Marc Marquez. Sur Moto.it on apprend ainsi : « je prendrais 90% à Marc Marquez et les dix restants à Casey Stoner ou même Kevin Schwantz. Je prendrais presque tout de Márquez » a ajouté Acosta « parce que quand il gagne, il est supérieur. Il a quelque chose de différent du reste. On le voyait en 125cc et il était déjà différent des autres. L’étudier m’a aidé à améliorer mon pilotage ». L’octuple Champion du Monde peut donc se méfier quand ce haut représentant de la relève dit qu’il lui prend tout. Demain, ce sera peut-être aussi sa suprématie…